Autoproclamé président de la transition : Ainea Ibrahim Camara visé par une enquête du parquet

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La réponse du ministre de la Justice, Mamoudou Kassogué,  se veut à la hauteur de la pique lancée à partir de la Côte d’ivoire voisine par un chef de parti et qui risque de crisper davantage les relations entre les deux pays déjà affectées par l’affaire de la présumée conversation téléphonique entre Alassane Dramane Ouattara et l’ancien Premier ministre malien Boubou Cissé.  

Le ministre de la Justice a ordonné lundi l’ouverture d’une information judiciaire contre le président du Mouvement républicain. Le parquet est tenu d’ouvrir une enquête après une demande exprimée dans ce sens par le ministre de la Justice, Mamoudou Kassogué, qui a jugé grave la vidéo circulant sur les réseaux sociaux et renfermant des propos qu’il a qualifiés d’injurieux et subversifs contre les autorités de la transition. Depuis la Côte d’Ivoire, le président du Mouvement républicain du Mali, Ainea Ibrahim Camara, autoproclamé président de la transition, a annoncé un gouvernement parallèle destiné à « sauver par tous les moyens le bateau malien » et devant conduire le pays aux élections générales dans un délai de six mois.

Une initiative mal engagée et bientôt étouffée qui a soulevé des critiques sévères. C’est une institution fake, des feux d’artifice pour donner l’impression qu’il constitue une alternative crédible au pouvoir en place sous pression la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) et brouillé avec la France. En  outre,  le gouvernement ivoirien qui a gardé un moment sa réserve, a finalement exprimé son rejet, et mis en garde l’auteur d’une telle forfaiture qui se présente comme président de la coalition du Mouvement faso dambe (MFD)

 

Des mains cachées derrière ?

 

Dans un communiqué en date du lundi 28 février,  « le gouvernement ivoirien, respectueux de la souveraineté des Etats, ne saurait tolérer la déstabilisation d’un pays frère à partir de son territoire, ce qui du reste est contraire à la tradition d’entente cordiale et de fraternité entre la Côte d’Ivoire et ses voisins ». En conséquence, « le gouvernement condamne ces agissements qui sont contraires aux principes démocratiques d’accession au pouvoir d’Etat et réaffirme son soutien aux efforts en cours par la CEDEAO pour une sortie de crise au Mali ».

L’affaire est jugée trop sérieuse, en ce sens qu’elle renferme les germes d’une nouvelle dégradation des relations entre les deux pays voisins. Loisible de le mesurer à travers la réaction du Général Diomandé Vagondo, le ministre ivoirien de l’Intérieur et de la Sécurité qui « se réserve le droit de prendre des mesures à l’encontre de toute personne dont les agissements mettraient à mal ses relations avec des pays tiers ».

Ce nouveau développement a précédé la visite du médiateur de la Cédéao, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan. Visait-il à ajouter une couche de pression supplémentaire sur les autorités de la transition dans le but de conclure rapidement un accord de sortie de crise ? Derrière, il y a-t-il des mains cachées ? Le Français Emmanuel Macron et l’Ivoirien Alassane Dramane Ouattara ont des dents très dures contre les autorités maliennes. Une conversation téléphonique non authentifiée entre le numéro un  ivoirien et l’ex-Premier ministre malien Boubou Cissé à la limite injurieuse a déclenché courant février l’ouverture d’une enquête judiciaire.

L’entretien remonterait à l’avant sommet de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) du 3 février consacré au Mali, Burkina et la Guinée. Diffusé via la messagerie Whatsapp le 11 février, l’audio a dévoilé la trame des échanges portant sur la posture des autorités maliennes de transition et la vie économique du pays. A telle enseigne que les analystes politiques en viennent à se demander sur la nature véritable des relations que ces opposants entretiennent avec l’organisation sous régionale et la France.

Ce nouveau développement fait suite à la révision de la charte de transition de plusieurs dispositions dont une ne détermine pas de façon précise la fin de la transition, objet d’un bras de fer avec la Cédéao favorable à un délai variant entre 12 et 16 mois.

Georges François Traoré 

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