Après son arrivée au pouvoir, Alassane Ouattara qui se réclame d’Houphouët-Boigny a pensé utile de remettre au goût du jour, lui aussi, les vestiges de ce dernier. C’était à Cotonou le 6 décembre 2011, quand les chefs d’Etat de ce « Conseil de l’Entente » s’étaient réunis et ont pris des engagements. Depuis, plus rien ! On se rappelle qu’à l’occasion de la cérémonie d’ouverture, un poète béninois les avait interrogé en ces termes : « « Etes-vous prêts, chers présidents ? ». « Etes-vous prêts, chers présidents ? », avait-il interrogé au moins trois fois. En les questionnant donc, il voulait bien s’assurer s’ils sont prêts à s’approprier les mêmes ambitions. A la fin de son poème, il a dit à peu près ceci en langue locale : « par ma petite bouche, je vous ai dit ce qu’on m’a dit de dire ».
En effet, si l’adage dit que « trop de viande ne gâte pas la sauce », il faut cependant faire remarquer que trop d’organisation, trop de réunions au sommet, trop de rencontres, entraînent la dispersion des énergies et rend inéluctablement inefficace. Prenons seulement le cas du Burkina qui nous concerne directement. Ce petit pays pauvre au cœur de l’Afrique de l’Ouest est membre du Conseil de l’Entente. Il est membre de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Il est encore membre de la CEN-SAD, membre de l’Autorité du bassin du fleuve Niger, membre de l’Autorité du bassin de la Volta ; membre de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ; membre du Comité inter-états de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) ; membre de l’Union africaine (UA).
Et ce n’est pas tout, puisque sur le plan international, il est membre d’autres organisations. A commencer par l’Organisation des Nations unies et de tous ses organes et sous-organisations ; l’Organisation internationale de la Francophonie, etc. Il n’y a qu’à considérer seulement les cotisations qu’il faut consacrer au fonctionnement et les frais de participation aux multiples sommets et rencontres de ces petites organisations sous-régionales qui « se marchent sur les talons » (elles ont pratiquement les mêmes objectifs) pour se convaincre de ce que nous dilapidons nos maigres ressources et nos énergies. Alors qu’aucune de ces organisations n’est véritablement efficace.
En dehors de l’UEMOA qui se démène comme elle peut pour forcer l’intégration (par le sommet, parce que les peuples sont déjà intégrés) et qui intervient très souvent dans le cadre de certains projets de développement, toutes les autres ne servent pratiquement à rien. Le Ghana et le Nigéria ne font partie que de la CEDEAO en Afrique de l’Ouest. Mais ces deux pays ne s’en portent pas moins bien que le Mali, le Niger et le Burkina. Au contraire, le Ghana est économiquement plus viable que ces pays-là pris individuellement. Le Nigéria également. Pourquoi donc multiplier coûte que coûte des organisations qui ne rapportent pratiquement rien ? Tôt ou tard, le problème de leur pertinence sera posé.
Dabaoué Audrianne KANI
a la fin, de quoi se plaint einstein kani? l’integration est la seule voie que nous devons priviliger pour utiliser efficacement nos maigres ressources. dans le processus, certaines organisations vont disparaitre au profit d’entites plus grandes. pas sorcier pourtant!
a la fin de quoi se plaint einstein kani? l’integration est la seule voie que nous devons priviliger pour utiliser efficacement nos maigres ressources. dans le processus, certaines organisations vont disparaitre au profit d’entites plus grandes. pas sorcier pourtant!
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