Depuis la formation du gouvernement Modibo Sidibé, on savait que la rupture entre N’Diaye Bah, le secrétaire général du CNID Faso tchi ton et son président Me Mountaga Tall, n’était plus qu’une question de jours. Tous les analystes de la place avaient d’ailleurs planché sur cette crise qui couvait au sein du parti du soleil couchant. Aussi, ce n’est point une surprise si l’on assiste aujourd’hui à ce triste épilogue qui consiste en la suspension de toute activité au sein du parti et ce jusqu’à nouvel ordre du secrétaire général du parti et de la présidente du mouvement des femmes, Mme Tall Hawa Touré.
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rnCertes le motif invoqué est à la mesure de la sanction prise : indiscipline au sein du parti. Mais ce doux euphémisme cache mal un désir d’expulsion, un cap que le chef du parti à hésité par deux fois à franchir car autant le serpent a peur, celui qui veut lui écraser la tête aussi a peur, dit un adage du terroir. L’histoire de la dissidence au sein des partis politiques nous enseigne qu’entre Tall et N’Diaye Bah, le point de non retour est atteint et qu’il s’agit d’une rupture définitive. Cette affaire ne ressemble-t-elle pas étrangement à celle de Soymeylou Boubèye Maïga, suspendu, lui aussi, pour acte d’indiscipline au sein du parti ? Contrairement aux allégations faisant état de son retour prochain au sein de la ruche, l’ancien vice président s’ancre chaque jour dans l’opposition.
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rnIl en sera ainsi de N’Diaye Bah, seul désormais face à son destin. Lui et Tall n’avaient plus que des intérêts divergents. Pour le premier, il s’agissait coûte que coûte de se maintenir au pouvoir en rentrant dans les grâces d’ATT alors que le second a toujours eu comme ambition de devenir président de la République. Ces deux intérêts sont diamétralement opposés et ce qui apparaissait à l’état latent comme une contradiction secondaire est devenue aujourd’hui la contradiction principale qui risque de faire voler le CNID en éclats. L’aspect principal de la contradiction étant que l’un empêche l’autre de monter tandis que celui qui est en bas veut tirer l’autre de son arbre. L’affaire Me Demba Traoré injustement écarté par Me Tall des listes CNID au moment des législatives n’est qu’un épiphénomène venu se greffer sur une crise déjà ouverte dont le détonateur aura été le choix des ministrables CNID au sein du nouveau gouvernement.
rnOr sur ce point précis, Me Tall feint d’ignorer que la reconduction de N’Diaye Bah à la tête de son ancien ministère n’est pas fondée sur des motifs politiques.
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rnCertes que ce dernier a fortement soutenu ATT dans la campagne pour sa réélection, mais il faut dire que N’Diaye Bah a fait en cinq ans des prodiges pour la promotion du tourisme et de l’artisanat au Mali. Tall aurait dû être fier de son ministre au lieu d’en prendre ombrage. Gageons, même si on n’est pas dans les secrets des dieux, qu’ATT lui-même a été étonné de ne pas voir le nom de N’Diaye Bah sur la liste des ministrables du parti.
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rnA présent que le vin est tiré il faut le boire. Le ministre de l’artisanat et du tourisme n’a plus qu’une seule alternative : ou se mettre en marge de la vie politique ou créer son propre parti. C’est le lot commun aux dissidents comme ceux de l’US RDA avec en tête Daba Diawara qui ont créé le PIDS et ceux de l’UDD avec Younouss Hamèye Dicko qui ont créé le RDS. L’histoire enseigne que des compagnons aussi fidèles comme un chien et son maître sont appelés à se quitter un jour. Certes, toute séparation est douloureuse mais elle ne constitue pas la fin du monde. Il sera en tout cas salutaire pour N’Diaye Bah de quitter le radeau des naufragés pour atterrir sur la terre ferme. Parce que Me Tall veut régler ses comptes. Au CNID, rien ne sera plus comme avant.
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rnMamadou Lamine Doumbia
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