Invité sur le plateau du journal télévisé de 20h, du mercredi 05 août passé, le ministre de l’économie numérique, de l’information et de la communication s’en prend maladroitement à l’URD. Le porte parole du gouvernement s’est indigné face au comportement de l’opposition qui se serait empressée selon lui, dans un communiqué, de dénoncer le départ en congés du gouvernement sans pour autant se donner la peine de présenter des condoléances suite à la mort de soldats maliens dans des attaques survenus dans la même foulée à Niono et Gourma Rharous. Et c’est en bon père de famille, que le ministre Choguel a demandé à l’opposition d’être responsable et de ne pas utiliser certaines situations difficiles de l’Etat comme des fonds de commerce. Le jeu de discréditation de l’opposition et de banalisation du départ en congés des membres du gouvernement aurait atteint les résultats escomptés, n’eurent été quelques éléments matériels. Le premier élément d’appréciation porte sur la précipitation du ministre Choguel dans sa réponse à la déclaration de l’opposition, donnant ainsi l’impression d’avoir été emporté beaucoup plus par sa passion que la raison politique. Le deuxième élément est porteur du déficit de communication et de concertation au sein de la communication gouvernementale en général et du département de la communication en particulier. Déficit qui eut pour conséquence l’acharnement à tort du ministre Choguel sur l’opposition pour un devoir dont celle-ci s’était acquittée et qui par extraordinaire avait été mis aux oubliettes. Une fuite en avant sans ambages du porte-parole du gouvernement dont l’URD a profité pour battre son record de couverture médiatique sur l’ORTM.
D’où la tenue de ce point de presse, plus que nécessaire, pour encore une fois dénoncer le départ du gouvernement en vacances, décrier l’impartialité de l’ORTM et fustiger les dérives du régime en place. ‘’Le gouvernement doit savoir que ce n’est pas lui qui décide de l’opportunité et du contenu des critiques de l’opposition…Nous ne sommes pas une opposition de béni-oui-oui. L’URD a envoyé, comme dans tous les évènements d’intérêt national, deux communiqués à l’ORTM. Un premier dans lequel nous présentons nos condoléances aux familles des soldats tombés sur le champ de l’honneur et condamnons les attaques. Un second dans lequel nous dénonçons le départ du gouvernement en vacances malgré la conjoncture sécuritaire. L’ORTM pour des raisons que nous ignorons s’est contentée de ne diffuser que le second » a martelé le professeur SalikouSanogo. Des termes clairs et nets qui ont le triple mérite de recadrer les propos paternalistes du ministre Choguel, remettre en question la partialité de l’ORTM et d’en déduire que le bras de fer médiatique entre la majorité et l’opposition nous promet d’énormes rebondissements.
Au delà de la fuite en avant du ministre Choguel et des clarifications de l’URD, il convient de rappeler que ces vacances du gouvernement divisent au sein de l’opinion nationale. D’aucuns estiment que ces vacances sont normales et méritées. Normales après plus de deux années d’intenses et difficiles services sans repos. Méritées au regard du travail formidable abattu par certains ministres en dépit de la situation conjoncturelle et de la nécessité de reculer pour mieux sauter. ‘’Les vacances gouvernementales ne supposent pas vacance du pouvoir. L’administration est une continuité et l’absence momentanée des ministres ne signifient pas forcément l’arrêt du travail dans les départements. Les secrétaires généraux, les responsables de services et autres membres du cabinet sont toujours en activité. Donner quelques jours de repos aux ministres est une opportunité qui leur permettra de bien réfléchir et de revenir plus en force’’, a confié Zhao Hamed Bamba, chargé de communication au ministère de l’équipement, des transports et du désenclavement. ‘’Officiellement le gouvernement est en vacances, mais dans la pratique le travail continue. Surtout qu’il leur a été demandé (les ministres) de ne pas quitter le pays et à la lumière des dossiers brulants qui sont sur la table de chaque ministre’’, renchérit HarberMaiga, journaliste.
Certains, opposés à ce départ en congés, mettent en avant la situation sécuritaire du pays et par ricochet son inopportunité. Pour ces derniers, le gouvernement commet une très grande erreur en s’offrant le luxe d’un départ en vacances. ‘’J’aurai souhaité que le gouvernement parte discrètement en vacances, sans l’annoncer officiellement. Parce qu’avec les problèmes d’insécurité et les crises qui prévalent en ce moment, s’octroyer des vacances sonne comme un aveu d’indifférence face aux préoccupations des Maliens’’, estime Fatoumata Barry, étudiante. ‘’Le congé est un droit auquel ont droit tous les travailleurs. Un droit qui s’exerce après une période de satisfaction professionnelle. Sans compter les particularités du statut de ministre et les avantages qui vont avec. C’est pour vous dire tout simplement que le gouvernement aurait pu se passer de ces vacances. Surtout au regard de tous les problèmes actuels du pays’’, ajoute Marc Dara, Ingénieur.
Rappelons que seulement une partie du gouvernement est concernée par cette mesure et pour deux semaines. Les ministres actuellement en service n’iront à leur tour qu’au retour de leurs collègues et pour la même période de deux semaines.
Seydou Karamoko Koné
Bel article bien écrit dans un français limpide sans faute ni de français ni d’orthographe .sans fioritures ni redondances qui rend compte fidèlement des faits sans parti pris .bravo et bonne continuation Koné !
Choquel est un opportunistes vendu qui na pas de fierte il est dans toute les bonnes sauce une personne sans dignité
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