Attention au risque d’une campagne avant la lettre !

0

 

Il apparait aujourd’hui évident que les imminentes compétions électorales au Mali seront très disputées. Elles seront, comme aime à le déclarer Me Mountaga Tall du CNID-Faso Yiriwa Ton, très ouvertes. Les plus ouvertes de l’histoire du Mali démocratique, selon plusieurs observateurs de la scène politique nationale ! 

Ces élections, surtout la présidentielle du 29 avril 2012 seront, à coup sûr, une bataille (d’idées) féroce entre les différents leaders qui ne cessent de se positionner déjà. Plusieurs candidats vont injecter dans la bataille toutes leurs fortunes, toutes leurs ressources, toutes leurs énergies puisque la plupart d’entre eux seront dos au mur, jouant leur dernière chance. C’est pourquoi chacun des candidats sera très vigilant sur le respect, par ses concurrents, des règles et principes d’une compétition électorale : égalité des chances des candidats, neutralité de  l’administration, etc. Il s’ensuit qu’on aura à coup sûr un contentieux pré et postélectoral abondant.

 

C’est dans ce sens que le respect des règles du jeu concernant la campagne électorale pourra être un argument décisif des juristes et autres conseillers des candidats pour faire invalider des candidatures concurrentes. Que dire des affiches  de campagne électorale qui commencent par apparaître sur des murs et autres poteaux électriques dans bien de nos villes et campagnes depuis quelques jours ? Quid des sorties et autres manifestations des candidats où l’on arbore fièrement des pagnes et T-shirt avec effigie des candidats ? Que dire des affiches avec photo de tel ou tel candidat portant mention "Je vote…" ?

Au jour d’aujourd’hui, des affiches, des photos portrait de certains candidats déclarés à l’élection présidentielle du 29 avril 2012 sont déjà visibles à Bamako et dans des villes de l’intérieur du pays, notamment à Gao, Sévaré, Mopti, Douentza, pour ne citer que celles-là. Ce sont bien là des signes et des éléments probants d’une campagne électorale. Or, la loi électorale réglemente la campagne électorale dans des délais précis et dans des conditions bien définies. Une propagande électorale entamée avant la période légale peut être cause d’invalidation d’une candidature concurrente.  Une candidature qui a toutes ses chances sans des agitations et des tentatives de prendre de l’avance sur les autres pourrait sombrer juste parce que des militants zélés ont ignoré la loi.

Le temps de la précampagne est surtout propice pour négocier les alliances avec des formations politiques, remobiliser les troupes, passer des consignes de mobilisation pour les élections sans franchir le seuil du tolérable et sombrer dans une violation des règles du jeu. Cela pourrait coûter cher! Surtout que la Cour constitutionnelle est réputée prompte à faire tomber, comme un couperet, des arrêts d’invalidation de candidatures. Attention à ne pas tomber dans ces pièges A bon entendeur …

 

                                                     Bruno D. SEGBEDJI

 

Commentaires via Facebook :