Quasiment plébiscité avec plus de 77% des suffrages des Maliens en 2013, le président Ibrahim Boubacar Kéïta se doit de justifier cette confiance absolue placée en lui par ses concitoyens et ses compatriotes. Car, à mi-parcours de son mandat, gageons que les Maliens n’ont rien à se mettre sous la dent, qui puisse impulser un nouveau contrat de bail avec IBK dans deux ans.
ntre les défis globaux du projet de société de Ibrahim Boubacar Kéïta et ceux qui se sont imposés face à la réalité de l’exercice du pouvoir, la marge de manœuvre du Président pour les relever tous est certes réduite, mais pas impossible. Il faut (et peut-être même qu’il suffit) que le président reprenne en main les rênes du pouvoir, qu’il redistribue sainement les rôles (l’homme qu’il faut à la place qu’il faut), qu’il implique toutes les sensibilités, et qu’il remette tout le monde au travail tout de suite.
Si l’urgence est d’assurer le quotidien des Maliens, de lutter contre la pauvreté, de construire des infrastructures sociales de base, etc. tout ceci ne saurait se réaliser dans le contexte actuel de situation sécuritaire très précaire. Car, comme le dit l’adage : “Sans sécurité, point de développement “.
Le défi des défis d’IBK, c’est donc la situation sécuritaire du pays. C’est une lapalissade que de dire que l’insécurité est généralisée dans le pays, notamment au nord où sévissent les groupes armés rebelles, terroristes et djihadistes. Le Président IBK a hérité d’un pays en lambeaux sur le plan sécuritaire à cause d’une rébellion qui avait pris le dessus sur l’Etat. Il a réussi le plus dur avec la signature d’un accord de paix et de réconciliation qui engage aussi bien le gouvernement que les groupes armés. Mais, c’est l’application de ce document déterminant dans l’avenir du pays qui pose problème. Signé en mai-juin 2015, aucune disposition de l’Accord ne parvient à être concrétisée, dans le fond et sur la forme. Ce qui engendre des mécontentements et fait que les attaques, attentats et embuscades, tous meurtriers, continuent de plus belle, sur toute l’étendue du territoire national.
De la signature de l’Accord à nos jours, l’on dénombre des centaines de personnes tuées au Mali par des actes terroristes. Pire, les groupes armés, jadis ennemis d’hier (tels que la CMA et la Plateforme) s’unissent aujourd’hui pour comploter contre l’Etat, à l’image de Kidal où les rebelles du Gatia sont admis et acceptés dorénavant. Aucun symbole de l’Etat (fonctionnaires et drapeau) n’est dans la région de Kidal actuellement. Et la mort peut survenir à tout moment, de Bamako à Aguelhok. Le président doit tout entreprendre pour perpétuer la sécurité en dotant l’armée malienne de tous les moyens nécessaires. C’est le défi N°1 d’IBK.
Après ce lourd “chantier”, le Président doit s’atteler à la réconciliation nationale. La crise de 2012 a engendré d’énormes fissures entre citoyens d’un même peuple. Les exactions, viols, lapidation, flagellation, amputations et autres scènes d’humiliation, avec leur lot de déplacés et de réfugiés ont mis dos à dos les fils du pays. Et tant que ceux-ci ne se seront pas réconciliés, il n’y aura ni la paix ni le vivre ensemble, encore moins le développement. Or, pour cela, il faut une justice véritablement indépendante. D’où la création de la Commission Justice-Vérité-Réconciliation (Cvjr). Mais elle ne semble pas bouger au goût des Maliens. Il faut pourtant !
L’autre défi primordial du Président Ibrahim Boubacar Kéïta et non des moindres, c’est la bonne gouvernance. Contrairement aux deux premiers défis qui sont difficiles à relever, la gouvernance relève essentiellement des capacités du chef de l’Etat à gérer les affaires publiques. Car, il s’agit fondamentalement de lutter contre la corruption, la délinquance financière et la pauvreté. Il s’agit d’asseoir des politiques fiables de développement, de mener des réformes en profondeur dans divers domaines de la vie nationale.
A ce sujet, il faut laisser des organes de contrôle (tels que le Bureau du vérificateur général) traquer les bandits financiers et permettre à la justice d’aller jusqu’au bout quand ils sont épinglés. C’est à ce seul prix que la corruption peut être résorbée, voire combattue. Pour le bonheur des Maliens.
Dans tous ces aspects, le choix des hommes est déterminant. Il faut aller au-delà des alliances politiques et de la famille, pour confier les postes aux compétences avérées, quels que soient leur statut socioprofessionnel et leur obédience politique.
Pêle-mêle, les autres grands défis qui s’imposent à IBK ont pour noms : relance économique, création d’emplois, construction d’infrastructures. Il faudra d’autant plus relever ces défis que l’économie malienne est carrément à terre, l’argent a disparu de la circulation, le Malien ne mange plus à sa faim. Le panier de la ménagère n’a jamais été aussi dégarni. Bref, nous assistons à un marasme économique sans précédent.
Mais au-delà de toute cette situation de précarité, il faut s’inquiéter du fait que, jusque-là, le Président IBK n’a réalisé aucune infrastructure digne de ce nom depuis son arrivée. Or les ouvrages comme les routes, les ponts, les édifices socioéducatifs, sanitaires et culturels de base, ainsi que toutes les autres infrastructures de développement, pèsent lourd dans le bilan d’un chef d’Etat qui compte briguer à nouveau le suffrage de son peuple. IBK doit donc penser à ces défis.
A.B. HAÏDARA
Tapez votre commentaire ici :
il a déçus le peuple, personnellement je croyais en lui, mais actuellement j’ai su que ,je me suis trompé.
Bein
«Le président n’a réalisé aucune infrastructure digne de ce nom depuis son arrivée»
Il ne peut en être autrement car le président n’a seul souci que les délices du pouvoir.,faire le tour du monde,laisser sa famille jouir du pouvoir autant qu’elle peut.
Le mal numéro1 de ce pays est son président.
Je valide. Et vivement 2018 pour que les maliens installent à Koulouba quelqu’un de digne de confiance comme Zoumana Sacko où le tandem Zoumana Sacko-Cheich Modibo Diarra.
Comments are closed.