La récente plainte du Biprem, visant le chef de l’Etat, accusé de «haute trahison», semble sonner l’éveil chez le Réseau alternative pour un Mali debout. Lui qui entend désormais apporter la contradiction, toutes les fois qu’il est porté atteinte à l’image des institutions de la République, notamment celle du Président de la République.
En animant une conférence de presse ce lundi 7 mars 2016, le Réseau alternative pour un Mali debout et l’association «le Mali autrement» entendaient «éclairer» l’opinion publique sur l’opportunité et le fondement juridique de la plainte du Bloc d’intervention populaire et pacifique pour la réunification entière du Mali (Biprem). Laquelle plainte fut jugée fantaisiste par le président du Réseau, Issa Mariko.
Si l’on croit Mahamadou Berthé, l’un des responsables du Réseau, la requête que le Biprem a déposée auprès de la Haute cour de justice met à nu l’ignorance des plaignants en matière de saisine de cette institution judiciaire. En se fondant notamment sur l’article 95 de la Constitution, M. Berthé a affirmé que le Biprem n’a nullement qualité à saisir la Haute cour de justice, dont la saisine n’est pas ouverte aux citoyens. Quand bien même la plainte a été rejetée, les plaignants, selon lui, encourent des sanctions, pour avoir non seulement diffamé Ibrahim Boubacar Keïta, mais aussi tenu des propos injurieux à l’endroit du Gouvernement.
Selon Issa Mariko, cette plainte ne relève ni plus ni moins que de la malveillance en ce sens qu’elle a été faite dans le seul but de nuire au chef de l’Etat. «Les initiateurs ont réussi leur but car ils sont parvenus à porter atteinte à l’honorabilité du Président de la République. Mais notre Réseau sera désormais là pour apporter la contradiction, car les institutions sont sacrées», a-t-il souligné.
De son côté, Abdoul Kader Maïga, un autre responsable associatif, a mis cette requête sur le compte de la déperdition des valeurs sociales dans notre pays. Selon lui, dans un passé plus ou moins récent, on pouvait difficilement imaginer que des jeunes assignent en justice une personne de l’âge d’Ibrahim Boubacar Keïta, fut-il un responsable politique. Mais, dans un pays où les jeunes ont fait fuir un chef de l’Etat du palais présidentiel, et frappé un autre jusque dans les couloirs du même palais, M. Maïga ne s’étonne guère que cette même jeunesse rêve d’amener le Président de la République en prison. Cette situation devrait interpeller la jeunesse malienne qui, de l’avis de l’orateur, est en perte de valeurs.
Bakary SOGODOGO