Lors d’une conférence de presse tenue le 5 mai 2002 dans la salle de banquet de l’ex- palais de Congrès, le général ATT a évoqué sans détours ses relations avec les partis politiques et les associations que le soutiennent avec Alpha O Konaré, et une frange de l’ADEMA, du Kokadjé (laver proprement) de sa candidature avec le franc-parler et l’humour qui le caractérisent, il a averti la classe politique « si tu bouffes, tu paies ». De qui les auteurs d’ATT-CRATIE ont – ils peur ?
Dans un discours introductif, le général Amadou Toumani Touré a exprimé sa profonde gratitude à l’ensemble des partis politiques, au Mouvement Citoyen, à ses amis et sympathisants qui ont bien voulu le soutenir dans cette tâche noble mais combien difficile. ‘’Je suis candidat malgré moi-même, j’aurais voulu rester le symbole comme certains le souhaitaient, j’ai voulu rester une personne ressource de notre continent et c’est ce que pas mal de pays africains souhaitaient. Mais qu’est ce que je peux refuser au Mali’’ s’est-il interrogé ? ATT a dit qu’il faudrait désormais éviter toute mainmise d’un parti politique sur les affaires de l’Etat. Il faut que le cadre malien honnête et compétent puisse accéder à des postes de responsabilité sans qu’il ne lui soit pas exigé la carte d’un parti. Je ne serais pas dans un parti politique ni maintenant, ni après. Je gérerais le Mali avec les partis politiques. Je veux recevoir mon Premier Ministre à 12h, et le chef de l’opposition à 13 heures. Le Général, cependant, regrette que la seule femme candidate n’est pas pu remplir les conditions de la candidature, il va l’approcher pour prendre ses préoccupations mais aussi celles de toutes les femmes : les mères de ses amis.
‘’Les partis politiques qui me soutiennent sont un concentré de papas, de tontons, d’amis, de sœurs et de frères. Voilà ce que je veux que le Mali soit. Le PSP et le RDA qui se retrouvent malgré tout autour de ma modeste personne. Youssouf Traoré, membre du CMLN sur la même table que le ministre Gologo, Ibrahim Boubacar Bah du BDIA et le Docteur Baba Akhib Haïdara. Au bout de cinq ans, si Dieu le veut, c’est le Mali que je souhaiterais rendre à celui qui va me succéder. C’est ce Mali réconcilié, apaisé, uni ; c’est ce génie malien que je voudrais que nous réussissons’’ L Homme du 26 mars a souhaité que Dieu donne le pays à celui qui est capable de faire notre bonheur.
De la séparation des pouvoirs.
ATT dit que le fait de n’avoir pas de parti n’est pas une faiblesse pour lui contrairement à ce que pensent d’autres. Il respectera le résultat des législatives et ne se verrait pas dans une situation de cohabitation qui va l’emmener dans le cas du Niger. S’il est élu, il sera le président de tous les Maliens. Il respectera les règles de notre pays et restera dans l’esprit de la Constitution malienne. Au-dessus des partis mais avec les partis. Le Général pense que c’est plutôt les hommes qui rendent la situation difficile. Son ambition personnelle est de discuter avec son Premier ministre à midi et de recevoir à 13 heures le Chef de l’opposition avec lequel il discutera des grandes questions de l’Etat. Il fera en sorte que les médias d’Etat soient ouverts à tout le monde et que l’opposition vienne faire ses propositions d’alternance ou de gouvernance.
Ses relations avec les partis politiques
Ce sont des relations de sentiment et de confiance. Il n’a demandé à personne de créer une association. Ils ont estimé qu’ils pouvaient apporter quelque chose à la construction nationale. Il n’y a eu aucun marchandage avec les partis politiques, pas signer de plate-forme. C’est un contrat de confiance. Personne ne lui a demandé s’il a un poste ministériel à gagner et il n’a promis aucune place d’ambassadeur à personne.
Le candidat d’Alpha ?
Le Général ATT pense qu’Alpha est mieux indiqué pour donner le nom de candidat. Il a parlé de ceux qui portent son maillot et d’autres qui portent ses valeurs.
A la fin de la Transition, je lui ai promis qu’il n’y aurait pas de querelle de chef.
Il a tissé d’excellentes relations personnelles avec le président. « Je ne sais pas si je suis le candidat du Président Konaré, personne ne le saura ». En politique, il ne le dira certainement pas.
La différence entre démission et retraite. Son sentiment sur la requête
‘’Je ne suis ni grammairien, ni juriste, je suis parachutiste. Donc si on me demande quelle est la différence entre la démission et la retraite, je pourrais dire une seule chose que j’ai retenue de mon cadre du statut de l’Armée que je connais bien et qui me régis depuis 32 ans.
Sur le plan juridique et sur le plan statutaire, rien du tout. Le plus important, c’est de n’avoir plus de charge militaire au moment où je me présente à l’élection présidentielle. J’ai simplement pris le texte, je l’ai lu et je me suis rendu compte qu’un retraité ne démissionne pas, donc je suis allé à la retraite. Je crois que la Cour Constitutionnelle a rendu un arrêt, il faut se référer aux termes de cet arrêt. Mais je ne peux pas comprendre une chose. En 91, au coup d’Etat, j’étais Lieutenant : bravo ATT ; en 2002, je ne suis plus militaire, je veux être candidat, maintenant on dit non : toi tu es militaire. Je voudrais tout simplement savoir qu’est ce qu’on veut. Lorsque je peux être utile à certains intérêts, c’est bon, lorsque je m’oppose à certains intérêts, je suis mauvais.
Pourparlers avec une frange de l’Adema
Dans une boutade, le Général ATT a dit qu’il serait entièrement d’accord si tous les militants des partis politiques quittaient le parti pour venir le soutenir. Il n’est pas en négociation avec une partie de l’Adema. Il a tenu, dans le passé, à rencontrer le maximum de partis pour leur dire comment il voit le Mali e leur demander leurs opinions.
Le rapport de la Banque Mondiale
ATT pense qu’il faut éviter les ruptures. S’il est élu, il prendra ce qui est bon, comblera les insuffisances et dégagera des ambitions nouvelles pour le Mali.
Le fait d’avoir demandé le rapport de la Banque Mondiale et de le publier est courageux de la part du président Konaré. Si je suis élu, je ne vais pas commencer par une chasse aux sorcières. Mais si tu bouffes, tu payes.
MOUSTAPHA GUITTEYE“