ATT tente de desserrer l’étau du clan Modibo Sidibé au sein de l’administration d’Etat «Je ne ferai le travail de personne à sa place»

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La quasi-totalité des directeurs administratifs et financiers aujourd’hui relevés de leurs fonctions doivent leur promotion au premier ministre sortant Modibo Sidibé. Une révélation qui en dit long sur le dernier développement de l’actualité, la suite des événements à venir et surtout, la nature de la mission désormais dévolue aux membres du gouvernement rentrant. Que chacun prenne ses responsabilités, a laissé entendre un chef de l’Etat très en verve contre son désormais ex-collaborateurs et alliés.

ATT est en effet visiblement remonté contre certains de ses anciens collaborateurs dont le premier ministre et des ministres sortants. A cette liste, il faudra désormais ajouter des directeurs administratifs et financiers (DAF) présumés très proches des ministres ainsi limogés. Et pour cause.

Il nous revient que ces hauts cadres de l’administration d’Etat étaient fortement impliqués auprès du Premier sortant et de leurs chefs de départements respectifs. D’où leur limogeage systématique après celui de leurs mentors.

En clair, le boss soupçonne fortement ces DAF de rouler pour leurs employeurs directs aussi bien dans la gestion de certains dossiers jugés très sensibles et dans la perspective des joutes électorales de 2012.

Il s’avère en effet que dans le dossier de la mine d’uranium de FALEA, le chef de l’Etat a été délibérément tenu dans la méconnaissance de certains aspects de l’affaire. Délibérément ! Un qualificatif qui vaut son pesant d’or.

Au même moment, certaines structures d’Etat comme les directions administratives et financières étaient engagées auprès du P.M sortant dans la perspective de sa candidature à l’élection présidentielle de 2012. Des proches de Modibo Sidibé et cadres de l’administration d’Etat travaillaient en effet à faire admettre sa candidature au sein des Etats-Majors politiques de la place. Rien de mal, seulement si le principe était partagé avec le président de la République lequel fut, une fois de plus tenu dans l’ignorance totale des desseins de son employé.

En clair, le clan de l’ex-premier ministre était en passe de verrouiller l’administration d’Etat autour du président de la République et d’en imposer aux politiques.

L’affaire de la mine d’uranium de FALEA, l’implication, voire la dévotion de hauts cadres de l’administration publique indiquaient en effet à quel point le processus était avancé.

Il s’agit, à l’heure actuelle, pour le chef d’Etat, de desserrer l’étau et d’évaluer les dégâts. Toutes choses qui passent nécessairement par des enquêtes et investigations sur les traces des responsables concernés.

«Je ne ferai le travail de personne à sa place»

C’est un véritable travail de stimulation que le chef de l’Etat mène en ce moment auprès des membres de l’actuel gouvernement. A la faveur d’une récente sortie, il a clairement invité les ministres à se méfier de leur DAF. Mise en garde suivie, une semaine plus tard, du limogeage pur et simple de tous les appelés.

Il ressort de certaines indiscrétions et allusion faite à certains ex-DAF qu’il a clairement signifié aux ministres de prendre leurs responsabilités. «Je ne ferai le travail de personne à sa place», a-t-il martelé. L’allusion est nette. Il s’agit, à l’adresse des ministres de tirer certaines affaires au clair au sein de leurs départements respectifs.

Pour sa part, on notera qu’il ne s’est pas contenté de se débarrasser de son ex-PM et de ses proches au sein du gouvernement et de l’administration d’Etat. Il a aussi renforcé les adversaires de l’homme sur l’échiquier politique national. A titre illustratif, les ministres Adema retenus au sein de la nouvelle équipe gouvernementale, appartiennent à l’aile dure du parti ayant dénié à Modibo Sidibé sa qualité même de simple militant au sein de la Ruche et par conséquent, toute l’impossibilité pour lui d’être candidat du PASJ.

Désormais isolés et la limite, traqués, les partisans de Modibo Sidibé voient leur marge de manœuvre restreindre au fil des jours. Peut-être, n’auront-ils certainement le choix que de créer leur propre parti politique ?

B. Diarrassouba

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