Les sceptiques de la tenue de l’élection présidentielle et du départ du chef de l’Etat doivent se tenir pour dit “les élections auront lieu quelles que soient les situations”. Le message du chef de l’Etat est plus que clair et s’adresse à ceux qui brandissent l’insécurité au nord et le couplage de l’élection présidentielle avec le référendum constitutionnel comme des facteurs pouvant mettre un frein au processus électoral.
Lors de sa sortie, le samedi 26 novembre, à Dioïla en réaction à l’enlèvement de cinq occidentaux et la mort d’un autre au nord Mali, le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré a levé toute équivoque quant à la tenue de l’élection présidentielle conformément au délai constitutionnel.
Depuis Dioïla, il a soutenu que “les élections auront lieu quelles que soient les situations, nous devons continuer ardemment la préparation des élections générales de 2012 pour une alternance réussie dans la transparence et dans l’impartialité“.
Décidément, c’est une pierre jetée dans le jardin des derniers sceptiques de la tenue du scrutin présidentiel et du départ du chef de l’Etat le 8 juin 2012. Qui se plaisent à démontrer mordicus que les élections ne pourront pas se tenir le 29 avril 2012. Et que son couplage avec le référendum constitutionnel n’est plus qu’une astuce pour Amadou Toumani Touré de proroger son mandat à défaut d’un troisième mandat que lui interdit fermement la Constitution.
On serapelle que la coalition “Touche pas à ma constitution” est plusieurs fois montée au créneau pour dénoncer les réformes constitutionnelles. Mieux, elle est allée beaucoup plus loin dans ses critiques pour dire que tout est mis en place pour que l’actuel locataire de Koulouba ne quitte pas le pouvoir.
La coalition a fait remarquer qu’une élection présidentielle ne peut pas être organisée en même temps qu’un référendum dans la situation actuelle du pays.
Une situation, dit-on, aggravée par l’arrivée au nord de notre pays, d’ex-combattants libyens d’origine malienne.
D’ailleurs, pour se faire entendre des plus hautes autorités du pays, ladite coalition projette d’organiser une grande marche le mercredi 30 novembre.
Dans une de nos précédentes interviews, le professeur Ali Nouhoum Diallo disait à qui veut l’entendre : “Je ne crois pas que cette volonté du chef de l’Etat de faire des réformes soit sincère. Ça cache quelque chose “, il ajoutait aussitôt “je ne crois même pas à la tenue de l’élection présidentielle conformément au délai constitutionnel“.
Dans certains coins et recoins du pays, on ne croît pas encore qu’Amadou Toumani Touré partira le 8 juin 2012. Cela, en dépit de la bonne foi affichée par l’intéressé à maintes occasions.
S’exprimant le samedi dernier le chef de l’Etat s’est voulu une fois de plus précis et a fait une sortie qui a tout l’air d’un signal fort aux derniers sceptiques “les élections auront lieu quelles que soient les situations“.
En clair, pour lui, il n’y a pas de raison que celles-ci ne se tiennent pas conformément au délai constitutionnel. Comme pour dire que ce n’est pas un problème de sécurité qui fera modifier la date souhaitée pour ces élections.
Amadou Toumani Touré rappellera, à juste titre, les nombreux efforts consentis par le gouvernement pour instaurer la stabilité à travers le programme pour la sécurité, la paix et le développement au nord.
Un programme entièrement axé sur la sécurité et le développement et dont la réussite dépendra en grande partie des populations des localités concernées. Comme il l’a fait savoir “nous n’abandonnons jamais nos populations et les populations aussi doivent s’impliquer“.
Alassane DIARRA