ATT paye les partis en monnaie de singe

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 Actionner les responsables de grands partis, qui à leur tour manipulent à souhait leurs militants pour soutenir sa candidature au détriment de ceux de leurs cadres qui en avaient envie ! Voila la prouesse réussie par ATT2, un candidat indépendant qui avait juré en 2002, la main sur le cœur, n’être nullement intéressé par le pouvoir mais s’étant senti obligé de répondre aux sollicitations qui lui étaient faites que dans le but de réconcilier la classe politique, le temps d’un seul et unique mandat de 5 ans au terme duquel il s’en irait en laissant les politiciens faire la politique ! Rien de moins…

 

Huit ans et demi et un mandat de 5 ans renouvelé après, force est de reconnaître que cet indépendant est devenu le plus grand homme politique du pays, s’il ne l’était pas depuis toujours. En effet, tel un charmeur de serpent face à ces reptiles réputés féroces, ATT est parvenu à « soporifier » et mouler, telle une pâte entre des mains de boulanger expérimenté, l’ensemble de la classe politique. Ou presque.

 

La notion d’opposition a été abolie dans les faits et la garde a été assurée par quelques quidams considérés comme des farfelus ou des aigris et les journalistes éternels sentinelles de la démocratie pour la plupart.

 

Le sommeil profond dans lequel tous avaient plongé ne prit pas fin pour autant à la fin du quinquennat et l’on vit des partis et responsables politiques à genoux supplier leur  « messie » d’accepter, au nom de leur nouvelle religion intitulée "ADP" (la première religion de 2002 s’appelait "Consensus") de bien vouloir se présenter pour un second mandat et de ne pas les laisser « orphelins » mourir sans tuteur. Ainsi donc, sans autre forme de procès, un second bail de 5 ans fut accordé les yeux fermés.

Ce n’est donc que le 17 juillet que certains furent tirés de leur sommeil si profond : le programme qu’ils ont tous magnifié et mis en œuvre depuis 2007 va désormais porter la garde rapprochée de leur mentor au pouvoir et cela avec leurs concours dans la mesure où tout ce qui se fait dans ce pays est placé dans le cadre du PDES du Président de la République. Oui, le moment est bien venu pour les amis du Général ATT de sortir clamer au grand jour leur engagement, non plus seulement à accompagner celui-ci, mais de revendiquer son héritage et en faire un fond de commerce. Ou plutôt de campagne et de propagande.

 

 Il se dit que cette revendication n’aurait pas plu à un ténor de l’ADEMA qui prétend que ce bilan serait un bien commun à tous les partis ayant soutenu le PDES du Président ATT. Pauvre de vous Honorable Assarid Ag Imbarcawane, vous ne comprenez donc pas que les oranges, une fois pressées, ne servent plus qu’à être jetées ? A moins de vous réajuster à nouveau et à enfiler la tunique PDES, vous devrez vous résigner à prendre votre retraite politique. Vous allez bénéficier d’une pension parlementaire très conséquente avec vos innombrables mandats de député. Pas vrai ? D’autant que la vie est bien  moins chère au nord du pays qu’à Bamako où l’on peut dépenser jusqu’à 11 millions de FCFA par jour pour du…thé. Ce qui n’est pas pour rassurer les grands consommateurs de thé que sont les habitants du nord du Mali.

 

 Eh oui, mais cela n’est que justice. En effet, des partis pour accompagner ATT, n’ont pas hésité un seul instant à exclure leurs cadres ayant osé se présenter contre celui-ci. L’heure des comptes a sonné et bien des militants ADEMA donnent aujourd’hui raison à leur responsable Soumeylou B. Maïga qui avait outrepassé les consignes de son Comité Exécutif en se présentant contre ATT non militant du parti. Ce qui lui avait valu d’ailleurs une exclusion du parti. Alors la question que je me pose est de savoir si pour avoir constaté qu’ATT a laissé ses amis, qu’il maîtrise bien de toute évidence, créer leur parti après s’être fait des muscles dans les postes juteux du pays, le Comité Exécutif ADEMA va aussi sévir contre le président en lui retirant son soutien à l’hémicycle ? Rien n’est moins sûr hélas. Et c’est donc des mouchoirs que l’on devrait offrir aux responsables des partis de l’ADP auxquels il ne reste guère plus que leurs yeux de madeleine pour pleurer.

 

 

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