Pourtant, tout indiquait le contraire. Ces deux hommes, compte tenu de leur parcours et de la notoriété qu’ils ont acquise auprès de l’opinion publique malienne, pouvaient insuffler du sang nouveau à notre pays après l’incroyable gâchis de l’ancien président Alpha Oumar Konaré et sa bande de pillards. Mais hélas ! Ils se sont montrés piètres responsables et pires que les sangsues du pouvoir Konaré. Et le Mali en pâtit aujourd’hui. Tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Malgré la cherté de la vie, provoquée par la mauvaise gouvernance d’ ATT avec des opérateurs économiques tirés à volet pour maintenir le peuple malien dans une sorte de dépendance de dons de la Fondation pour l’Enfance, présidée par son épouse, la fermeture de l’université et des grandes écoles qui cache mal l’incapacité de trouver une solution au problème de l’école et aussi l’insécurité dont le régime des généraux ne parvient toujours pas à éradiquer, le président de la République tient à son référendum à l’image de l’ancien président, le général Moussa Traoré, qui lui aussi, s’est accroché en mars 1991 à son fameux congrès. Ce congrès de l’UDPM, l’ex parti unique, devrait décider d’une démocratisation de notre pays. Malheureusement pour ce dernier, il n’a pas eu le temps. Et la contestation a balayé son régime.
Comparaison n’est pas raison.
Cependant, le président ATT est en train de marcher sur les mêmes traces que son ex chef. Son entêtement à aller à un référendum, dont l’opportunité n’est pas acceptée par la grande majorité, risque d’asseoir une instabilité sinon conduire à une aventure. Le général Amadou Toumani Touré a toujours usé et abusé de la ruse ; il ne change pas de méthode puisqu’il sous-estime son peuple.
Cependant, il est certain que les réactions, depuis l’adoption du code de la famille et des personnes, doivent lui donner matière à réfléchir, dans la mesure où un vote sanction, comme dans le cas libérien, n’est pas à exclure.
Quant à l’autre général, Kafougouna Koné, ne pouvant toujours pas à produire un fichier électoral, continue à distraire l’opinion en invitant les partis politiques à un débat qui n’est le leur. La production du fichier est une mission de son département, qui, cinq ans avant, devait s’inscrire dans la production de ce fichier électoral sans lequel il n’y a pas d’élection.
Yoro SOW