L’inquiétude est visible sur le visage de tous les manges mil de la république. Car depuis un certains temps, le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré s’est transformé en éléphant dans un champ de mil. Beaucoup de Maliens se demandent comment cette histoire va se terminer. Toute fois, le marteau du président de la République n’est pas si aveugle qu’il veut le faire croire. Bien au contraire.
Dans un sursaut tardif, le vieux général, marqué par son métier et le temps, a entamé son « Kokadiè ». Des ministres aux directeurs des finances et du matériel en passant par les directeurs des services des assiettes de l’Etat, personne ne semble épargner. ATT a décidé de taper très fort cette fois ci. Peut être que cette initiative serait beaucoup plus salutaire si elle était venue un peu plus tôt. Mais puisque mieux vaut tard que jamais, son mérite se mesurera par sa détermination à sévir sans partie pris. Cela passe aussi par l’application des recommandations du Végal.
Dans sa dynamique de sauvegarder le restant des acquis après 9 ans de libre service et de punir très sévèrement tous ces ras de l’administration pour faire de la lutte contre la corruption enfin une réalité, le président de la république ATT ne doit pas faire de discernement. Aujourd’hui, certes, aucun responsable ne sait dans quelle sauce il sera mangé demain, mais cette dynamique doit être maintenue.
Jusque là, à part son DAF aucun de ses proches n’a encore fait les frais de ce réveille brusque du général. Pourtant, les casseroliers ne manquent pas dans notre administration, notamment à Koulouba où le trafic d’influence est érigé en principe par certains. Pour plus de crédibilité, si toute fois il décide de continuer le balayage, ATT doit commencer devant sa porte. En plus, la façon ATT ne fait pas l’unanimité chez les experts de la lutte anti-corruption au Mali. Car pour eux en balayant tout le monde à la fois, comme il l’a fait avec les DAF, il contribue à décourager ceux qui faisaient l’exception dans ce milieu de loup.
En attendant, partout c’est le sauve qui peut. Dans leur empressement à la recherche de solution par tous les moyens. Certains n’hésitent plus à se jeter dans les bras des faux marabouts et autres charlatans.
Par contre, les plus téméraires ont décidé qu’il est temps d’en mettre plein de côté. D’autant plus que dans sa logique, ATT jette le bébé avec l’eau du bain. De toutes les façons le chef de l’Etat n’a plus le choix s’il veut réellement sortir par la grande porte. Car il a intérêt à se faire entouré par ses vrais commandos pour pouvoir passer le témoin en toute quiétude.
Alfonse Maiga