ATT aux cadres PDES : « C’est moi qui choisis le candidat du parti … »

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Depuis son érection en parti, l’ex-association mère de soutien à Amadou Toumani Touré, président de la République du Mali, souffre des relents politiques de positionnement en raison des crocs – en jambe que se livrent ses cadres. A telle enseigne que le président lui – même soit intervenu pour intimer l’ordre à ses poulains la discipline, le don de soi, le self contrôle. Ces instructions d’ATT à l’endroit des cadres du PDES sont intervenues la veille de la tenue de la première convention nationale de la formation politique, les 17 et 18 décembre 2011. Le mot d’ordre du chef de l’Etat et président moral du PDES a été scrupuleusement respecté, ce d’autant qu’il n’y a pas eu d’empoignades lors desdites assises statutaires. Le plus important, c’est que Amadou a tenu à lever toute équivoque sur une éventuelle candidature au sein du PDES.

En effet, l’enfant de Mopti aurait dit à ses partisans qu’il ne veut plus entendre parler çà et là de la candidature de Bittar ou de Ahmed Sow ou d’un autre candidat. Faut-il conclure que le débat est clos à ce niveau ?

Face à l’indiscipline qui planait sur le Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) et l’exhibition des muscles qui faisait rage entre forces antagonistes, les combattants de ATT partaient en rangs dispersés lors des élections à venir. Dans ce qui est convenu d’appeler un puzzle PDES, le divorce était presque consommé entre, d’un côté, les partisans de Jeamille Bittar impopulaire 1er vice-président, Diane Séméga, président du parti et l’aile dure de la formation politique constituée de Maharafa Traoré, Mohamed Dibassi (secrétaire politique) N’Diaye Bah (4e vice – président) et autres.

Bittar, très pressé de venir aux commandes du bateau Mali a créé un mouvement de soutien à sa candidature puisqu’il se considère comme le candidat naturel du PDES suite au maintien de Séméga dans le gouvernement. De l’autre côté, Ahmed Sow battait campagne pour avoir les faveurs des siens, lui aussi, présenté comme le candidat d’ATT au sein du PDES, les rumeurs l’indexant comme concepteur du Programme du développement économique et social. Mais quelle soit l’une ou l’autre option, des menaces de division voire d’implosion planait sur le parti présidentiel. Si chacun semble, aujourd’hui, revenir à de meilleurs sentiments, l’acte posé par l’un ou l’autre camp a laissé des traces indélébiles.

 

Les consignes du chef de l’Etat

Lors de l’ultime rencontre entre les belligérants, le président de la République a fait savoir aux deux parties que son nom est lié au PDES et de mettre la hache de guerre sous le boisseau : « Mon nom est sur le PDES, je n’accepterai plus le désordre. Mettez-vous en ordre » aurait t-il dit aux deux camps. Cette tentative de ATT d’instaurer la discipline dans les rangs u PDES aura-t-il l’effet boule de neige escompté ? Ou au contraire, ces propos seront-ils entendus par une oreille de sourd ?

Par rapport à la présidentielle de 2012, ATT aurait instruit à ses lieutenants d’adopter la stratégie de la « bouche cousue ». En ce sens que, c’est lui seul qui est habilité à choisir le candidat du parti au moment opportun : « C’est moi qui choisis le nom du candidat du PDES, s’il y a un choix à faire », a-t-il dit volontiers à ses collaborateurs.

 

Vers un crime de lèse majestueux de Bittar ?

Les cadres favorables à l’opérateur économique ont commencé, après l’entretien entre ATT et Bittar, à évoquer d’immixtion gravissime dans les affaires du PDES par le chef de l’Etat. Pour eux, il s’agit d’une manière de disqualifier Bittar. C’est pourquoi « certains éléments étaient armés avec des pistolets à balles réelles », rapportait un témoin qui a mis en garde le policier tout près de surveiller les jeunes du camp Bittar à l’occasion de la convention nationale.

Mais pour la tendance proche de Séméga, le patron de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali et non moins président du Conseil économique social et culturel s’est tiré une balle dans le pied. Des campagnes pour la désobéissance du mot d’ordre de ATT s’organisent. Bittar lui – même avait donné le ton lorsqu’il affirmait dans « Jeune Afrique, l’Intelligent » qu’il démissionnerait du PDES au cas où sa candidature ne serait avalisée par le parti. Et beaucoup s’accorde à dire que l’enfant de San commettra le « crime de lèse majestueux » au moment venu en s’opposant à la décision du chef. S’achemine t-on vers un bras de fer ATT – Bittar ?

 

Issiaka Sidibé


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