En effet, moins d’un mois après l’adoption du Décret présidentiel qui attribue à son département, l’élaboration d’une stratégie de communication, le nouveau ministre en charge de la communication a pu mobiliser, autour de la question, tous les acteurs concernés (médias d’Etat, chargés de communications des différents ministères, presse privée, services d’information de l’Armée, agences de communication etc.).
A travers un atelier national de quatre jours qu’il préside depuis le mardi 10 mars dernier au CICB et dont les conclusions sont attendues cet après-midi, le ministre Choguel Maïga amorce ainsi le point de départ d’un vaste chantier d’élaboration de la nouvelle stratégie de communication gouvernementale qui reposera sur une démarche alliant rigueur, professionnalisme, travail d’équipe, participation et créativité des acteurs.
L’actuel Porte-parole du gouvernement veut donner à la communication gouvernementale tout son sens avec une démarche respectant les critères d’organisation, de ressources, de performance, de responsabilisé et d’adaptation.
« Les conclusions qui se dégageront de cet atelier seront traitées avec la plus grande diligence, traduites en décisions et mises en œuvre dans les meilleurs délais », rassurait-il, lors de la cérémonie d’ouverture qui avait vu la présence de plusieurs autres membres du gouvernement.
L’atelier national sur la stratégie de communication gouvernementale initié par le Ministère de l’Economie Numérique et de la Communication vise à atteindre fondamentalement deux résultats : une stratégie de communication, permettant de mobiliser et d’orienter les actions et les énergies des différents partenaires et un ensemble de plans de communication recoupant les principales préoccupations telles que le rétablissement de la paix et de la sécurité, la réconciliation nationale, la relance économique, la justice, la gouvernance et les élections communales et régionales à venir.
La visibilité et la lisibilité de l’action gouvernementale en perspective
La nouvelle démarche des autorités sur la communication gouvernementale est un projet ambitieux qui touche plusieurs axes. En effet, sous l’impulsion du Porte-parole du gouvernement et en relation avec celui-ci, il est question de la mise en place d’une cellule de communication gouvernementale qui doit capitaliser et fructifier l’expérience et les acquis des chargés de communication des ministères pour mettre à la disposition des usagers, les informations utiles sur l’action gouvernementale à travers des publications périodiques. En étroite collaboration avec le porte-parole du gouvernement, cette cellule procédera à l’évaluation des campagnes de communication du gouvernement.
Il est aussi question de la revalorisation des chargés de Communication qui verront leurs missions mieux précisées et qui se verront impliqués intégralement dans les activités départementales. Dans le cadre du renforcement de leurs compétences, les chargés de Communication seront dotés en moyens adéquats en termes de personnel, d’équipements et de commodités. Les autorités envisagent d’inclure la communication comme instrument de gestion des Ministères. Dans cette optique, chaque ministère aura le soin d’élaborer sa stratégie interne de communication et ses plans d’action en observant les orientations fixées par la stratégie nationale.
Par ailleurs, l’on se propose de créer au sein de l’ORTM des émissions spécifiques relatives aux actions du gouvernement pour permettre d’accompagner les efforts du Porte-parole du gouvernement pour une meilleure perception de l’action gouvernementale. L’on note que la réussite de la communication gouvernementale implique aussi la mise en place très rapide de l’organe de régulation des médias qu’est la Haute Autorité de la Communication (HAC) et une concertation régulière et féconde avec l’ensemble des acteurs du paysage communicationnel pour stimuler l’action gouvernementale.
Rappelons que dans l’espace UEMOA, le Mali a été l’un des précurseurs dans l’élaboration d’une stratégie de communication avec l’élaboration de la Politique Nationale de la Communication pour le développement (PNCD) en 1993 et plus tard la Loi n°94-009 du 22 mars 1994 portant principes fondamentaux de la création, de l’organisation, de la gestion et du contrôle des services publics qui a institué le poste de chargé de communication au sein des départements ministériels. Même si l’initiative en matière de communication gouvernementale n’a pas fait défaut, force est de constater que, ni la PNCD, ni le recours aux chargés de communication nommés en conseil de ministres n’ont cependant permis au gouvernement d’échapper aux récurrentes critiques relatives à son manque de communication.
Daniel KOURIBA