«J’ai suivi avec intérêt la grande interview du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, et mon devoir patriotique et démocratique m’interpelle à réagir vis-à-vis de ce que j’ai pu observer et entendre. J’ai apporté tout mon soutien sur les réseaux sociaux au président IBK lors de la campagne présidentielle en 2013, car je croyais en lui et je pensais que c’était lui l’homme de la situation. Mais j’avoue que j’ai été amèrement surpris par la qualité de ses premières sorties et décisions.
Au sujet de l’interview, pour ma part, je pense que la prestation des journalistes et du président n’était pas à la hauteur des attentes ; les questions et les thèmes étaient mal choisis et ne reflétaient pas les inquiétudes et les soucis des Maliens en général, et les réponses du président n’étaient pas assez solides et convaincantes. Je ne sais pas qui a choisi les thèmes et les questions, mais de nombreuses questions liées à la vie de la Nation ont été négligées ou même biffées sciemment, à savoir : la santé, l’éducation, la justice, l’assainissement, l’accès à l’eau potable, l’enfant et la famille, les droits de l’homme, les élections communales, l’état des institutions républicaines et beaucoup d’autres sujets sur lesquels de nombreux Maliens, tout comme moi, sont restés sur leur faim.
Le journaliste Tangara avait tenté, une ou de fois, de se détendre et poser de bonnes questions, mais il s’est laissé intimider par le président. L’Ortm, quant à lui, ne s’est pas à présent débarrassé de ses mauvaises habitudes du passé : “griotisme”, la passion du service présidentiel à travers ses éléments élogieux montrés au cours de l’interview. C’est ainsi qu’on trompe le prince du jour en lui faisant croire qu’il a tout réussi. Je ne nie pas que le président Kéïta et son gouvernement ont eu quelques bons résultats, mais ils pouvaient faire mieux et beaucoup reste à faire.
Ortm, l’heure n’est pas encore aux éloges. Nous sommes assez loin des résultats attendus et contrairement à ce que dit le président, nous sommes bien à l’heure du bilan, mais peut-être pas à l’heure d’un bilan global de sa gestion. Il est aussi temps que le président comprenne que les 15 millions de Maliens ne sont pas que des musulmans, le pays étant laïc et lui, étant le garant de la République, doit montrer le bon exemple républicain. Comme il se dit lui-même républicain, il faut qu’il nous épargne de ses nombreuses Fatiha en début de ses interventions publiques. S’il tient à les prononcer pour se protéger, il peut donc les murmurer.
Par ailleurs, j’apprécie sa maîtrise de la langue de Molière, mais il doit comprendre qu’il s’adresse à 15 millions de Maliens dont le niveau moyen d’étude est celui de la 8ème Année de l’école fondamentale (peut-être même moins que ça). Il est comptable devant tous les Maliens et il doit faire des efforts pour communiquer dans un langage simple et clair. Ce n’est pas avec de grands mots ou un français bien soigné qu’on va construire le pays. Pourquoi d’autres journalistes n’ont pas été associés à cet exercice ? Où se trouvait le reste de la presse malienne et internationale au moment de l’interview ? Attention au musèlement et à l’exclusion de la presse !»
du n’importe quoi ce que dit ce Assoumane; ce sont les gens comme lui qui criaient Ibk partout qui s’alignent maintenant pour raconter des histoires.
Bien dit, Maïga.
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