Assises nationales de la Refondation : Bientôt un chronogramme pour le retour à l’ordre constitutionnel

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Cet exercice de dialogue direct et sincère a été l’occasion de faire un diagnostic sans complaisance de la gouvernance globale de notre pays, de procéder à une analyse introspective et prospective collective. Au cours de la cérémonie de clôture, le chef de l’État a réitéré sa ferme volonté de mettre en œuvre les conclusions de la rencontre qui, a-t-il insisté, est loin d’être un alibi encore moins un caprice

C’est sur une note de satisfaction que la phase nationale des Assises nationales sur la refondation (ANR) s’est achevée hier au Centre international de conférences de Bamako. Comme à l’ouverture, c’est le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, qui a présidé la cérémonie de clôture des travaux.

Le président du Panel des hautes personnalités a, dans son discours, indiqué que les travaux de la phase nationale des ANR s’achèvent comme ils ont débuté dans la sérénité, la sincérité et la transparence. Selon Zeïni Moulaye, les résolutions adoptées et les recommandations faites marquent définitivement pour notre pays un nouveau départ.

Si ces ANR ont fait couler beaucoup d’encre, le président du Panel a tout de même noté que certains étaient dubitatifs, d’autres franchement hostiles, mais pour une grande partie du peuple malien, cette concertation nationale était attendue avec un immense espoir et un optimisme justifié. «Finalement, ces Assises se sont tenues et une farouche volonté populaire, du niveau communal en passant par les cercles, les régions, les Maliens établis à l’extérieur, l’engouement était à la hauteur de l’évènement», s’est réjoui Zeïni Moulaye.

En outre, le président du Panel des hautes personnalités a précisé que la phase nationale a réuni plus de 1.600 participants repartis entre quatre ateliers. D’après lui, les travaux dans les ateliers et les débats en plénière ont été l’occasion de faire un diagnostic sans complaisance de la gouvernance globale de la République du Mali, de procéder à une analyse introspective et prospective collective.

Et pour une fois, de camper une vision du redressement national. Zeïni Moulaye a souligné que ces Assises ont dessiné la trajectoire de la refondation et ses étapes intermédiaires pour les 25 prochaines années. Il a rendu hommage au président de la Transition et au Premier ministre pour leur volonté politique affirmée et assumée sans laquelle, ces Assises ne se seraient jamais tenues.
Ces Assises ont dessiné la trajectoire de la refondation et ses étapes intermédiaires pour les 25 prochaines années

Dans son discours de clôture, le président de la Transition a salué un exercice à haute valeur démocratique dont les Maliens avaient ardemment souhaité la tenue dans le cadre du redressement de notre patrie. Au-delà d’un simple exercice démocratique, le colonel Assimi Goïta a indiqué que le peuple malien vient de prouver à nouveau par le dialogue, sa grande maturité à la face du monde entier. «Présentées par certains comme impossibles dès les premières heures, d’autres ont réussi à force de persévérance et d’engagement citoyen à faire de ces Assises un forum d’espoir et de renaissance pour le Mali», a déclaré le chef de l’état.

Pour le colonel Assimi Goïta, le mérite de la réussite de ces Assises revient tout d’abord au peuple malien qui, par un sursaut national, a pleinement adhéré à l’esprit et aux enjeux de refondation du Mali. «Ces Assises qui s’achèvent après trois semaines d’échanges fructueux et d’intenses discussions aurontpermis aux Maliens, dans leur diversité, de se pencher sur l’avenir du Mali sans complaisance ni compromission», a-t-il indiqué.

S’adressant aux participants, le président de la Transition dira qu’en se soumettant à cet exercice de dialogue direct et sincère, ils ont donné la preuve de leur attachement à la survie et à l’épanouissement du Mali. Pour lui, les préoccupations soulevées ainsi que les résolutionsprises à l’issue de ces Assises traduisent à suffisance le désir de changement des Maliens qui ne saurait sous aucun prétexte être détourné.

Le président Goïta a rassuré le peuple malien sur son engagement à mettre en œuvre les résolutions issues de ces Assises souveraines qui ont prouvé l’adhésion des Maliens au projet de refondation de notre état.«Loin d’être un alibi ou un caprice, les Assises nationales de la refondation sont la réponse auxmaux et aux défis qui assaillent notre pays», a-t-il insisté.

Par ailleurs, le président Assimi Goïta dira que nos concitoyens qui, pour une raison ou une autre, se sont désolidarisés de ce processus national doivent désormais comprendre que la sauvegardede la nation est un devoir du citoyen qui s’impose à tous.

« Maintenant que le diagnostic est posé par notre réflexion collective, les pistes de solutions identifiées, nous avons cependant l’obligation historique de nous donner la main sans appartenance ethnique, religieuse, politique afin de mettre en œuvre les changements voulus par le peuple…. », a ajouté le chef de l’état qui a assuré que conformément aux recommandations issues des ANR, le gouvernement mettra très prochainement un chronogramme visant à assurer le retour du pays à un ordre constitutionnel apaisé et sécurisé.

Le président Goïta a salué et remercié la communauté internationale, particulièrement la Cedeao pour son accompagnement au processus de Transition. Avant de souhaiter que les pays frères de l’Organisation sous-régionale accompagnent davantage le Mali dans la réalisation d’actions soutenant l’organisation prochaine des élections.

Dieudonné DIAMA

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2 COMMENTAIRES

  1. Nous nous demandons si les autorités maliennes peuvent cesser d’être injustes, directement après la conclusion des Assises sur la refondation, elles lancent une autre injustice avec la partie la plus vulnérable de notre société, le concours de la fonction publique en excluant les détenteurs de maîtrise de notre ENA publique, quelle injustice honteuse pour un pays qui vient de finir avec une grande rencontre de refondation? Aucune autorité de ce pays depuis la nuit des temps ne sent les injustices, cela est comme une forme de malédiction pour notre société. Pourtant ces détenteurs de maitrise sont issus de la franche très pauvre de notre pays depuis très longtemps et cela n’écorche personne parmi nos autorités, on dirait que ces braves jeunes ont triché pour obtenir leur précieux sésame obtenu à la sueur de leur front. Il faut que nos autorités ouvrent rapidement les yeux pour finir avec cette injustice ignoble et indigne.

  2. La fourchette donnée pour la fin de cette transition n’inspire aucune confiance de la part de nos partenaires bilatéraux et multilatéraux. Notre pays est dans un long processus qui le conduira directement dans un chaos prochain car les hommes et les femmes qui sont aux commandes du gouvernail ignorent totalement le cap à prendre pour une bonne orientation et malheureusement ils dotés de complexe qui ne dit pas son nom, donc nous tanguerons très longtemps avant d’arriver dans le chaos total.
    « J’ai appris que le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité de la vaincre. » Nelson Mandela.
    Il faut, pour vaincre, savoir se débarrasser de certains complexes inutiles sinon nous menons le pays vers un véritable naufrage sans aucune équivoque.
    Ce qui reste certain, « Le mensonge donne des fleurs mais pas de fruits. » Proverbe dogon.

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