Younoussi Touré lors de la rentrée parlementaire 2012-2013 : «La crise est liée aux stratégies de positionnement des grandes puissances pour le contrôle des ressources»

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Dans son discours d’ouverture des travaux de la rentrée parlementaire, le président de l’Assemblée nationale du Mali, Pr. Younoussi Touré, a passé en revue les préoccupations essentielles de notre pays. Mais il a beaucoup insisté sur la crise sécuritaire dans notre pays, en dénonçant la lutte d’influence des grandes puissances dans le sahel: «Ce qui se joue dans l’espace saharo-sahélien en général et dans le nord du Mali en particulier est aussi la conséquence des luttes d’influence des grandes puissances et de leurs alliés pour le contrôle des ressources potentielles du sol et du sous-sol de cette vaste zone» a-t-il martelé.

L’honorable Younoussi Touré, Vice-président de l’Assemblée nationale

Cette session budgétaire dédiée uniquement  au vote de la loi de finances au titre l’année 2012-2013, a accordé un intérêt particulier à la crise sécuritaire et politique que notre pays traverse depuis le mois janvier dernier.
Pour le président de l’Assemblée Nationale, Younoussi Touré, «la crise dans la bande saharo-sahélienne en général et dans le nord du Mali en particulier est  la conséquence des luttes d’influences des grandes puissances et de leurs alliés pour le contrôle des ressources potentielles du sol et du sous-sol  de cette vaste zone. Les indépendantistes et les intégristes  ne sont probablement que des instruments conscients ou inconscients de cette stratégie de positionnement pour le partage des richesses de cette zone».
S’adressant au Premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra, Younoussi Touré a souligné que l’Assemblée nationale du Mali considère que tous les groupes armés qui ont agressé et occupé notre pays sont des terroristes qui doivent être traités comme tels par tous. Face à cette situation, le président de l’Assemblée nationale estime qu’il y a urgence pour libérer les  2/3 et mettre fin à l’asservissement du peuple malien en plein 21ème siècle.
En invitant le peuple malien à soutenir l’Armée nationale, M. Touré a réaffirmé le soutien de  l’Assemblée nationale aux forces de sécurités pour reconquérir les zones occupées. Selon lui, cette mission  ne pourra se faire avec succès sans  le réarmement moral des troupes et surtout  avec l’unité. «Nous devons trouver la force et la sagesse de régler la question des bérets rouges et des bérets verts, comme l’a dit le président de la République par intérim dans son allocution du 22 septembre 2012 et effacer à jamais ce malheureux épisode de notre mémoire», a-t-il martelé.
L’institution  parlementaire est convaincue que la sécurité dans la zone sahélo-saharienne a une dimension à la fois régionale et internationale et la solution réside sans nul doute dans  l’accord intervenu entre le gouvernement du Mali, la Cedeao et la communauté Internationale, relatif à l’envoi de troupes au Nord  pour appuyer l’armée malienne.
Younoussi Touré a invité les autorités maliennes et la Communauté internationale de tout mettre en œuvre pour ne pas faire de cette zone occupée un sanctuaire à partir duquel les intégristes disposeraient d’une base sûre pour lancer des opérations  contre les pays voisins et le reste du monde.
Le Mali d’abord
Le président de l’Assemblée nationale a dénoncé les querelles partisanes au moment où le pays a besoin de tous ses fils. Selon  M. Touré, la situation actuelle de notre pays exige que tous les acteurs s’accordent sur l’essentiel, à savoir un Mali unifié, un Mali pacifié, un Mali démocratique et républicain, un Mali laïc. «La classe politique doit taire ses querelles partisanes, mettre de côté ses intérêts particuliers, le sommet de l’Exécutif doit s’efforcer de livrer le même message en direction de l’opinion, l’armée nationale doit retrouver son unité. La gestion rigoureuse des affaires publiques est un devoir absolu pour tous. Il en est de même de l’obligation de rendre compte».
Le président de l’Assemblée nationale a tenu à souligner qu’en plus de la crise sécuritaire et institutionnelle, l’économie nationale est gravement affectée, le budget de l’Etat a été fortement réduit du fait de la baisse des recettes intérieures et de la suspension de certains concours extérieurs. Avant d’ajouter que les secteurs du tourisme, des transports et des BTP sont les plus affectés. Les prix à la consommation sont en hausse et le chômage augmente. La crise a provoqué une détresse humanitaire extrême au Nord de notre pays.
Nouhoum DICKO

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