L’Assemblée nationale s’apprête aujourd’hui à voter le projet de loi portant modification de la loi du 7 février 2012 portant code des collectivités territoriales modifiée par la loi du 14 octobre 2014 initié par le ministre de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat pour la mise en place des autorités intérimaires dans le Nord du pays.
Une chose est sûre : l’approbation du texte est loin d’être chose acquise. D’une part, le Collectif des partis de l’opposition appelle à ne pas voter ledit texte dont l’objectif est de substituer une autorités intérimaire à la délégation spéciale appelée par le code actuel à remplir certaines fonctions du conseil communal, du conseil de cercle ou du conseil régional en cas de dissolution ou de démission de tous leurs membres et de faire exercer par ces autorités toutes les fonctions dévolues des collectivités est un recul démocratique et viole la Loi fondamentale du pays.
“La loi va marginaliser les partis politiques de l’opposition dans la gestion des collectivités en ce que les autorités intérimaires seront constituées provenant des services déconcentrés, de la CMA et de la Plateforme. Nous n’allons jamais cautionner un acte anticonstitutionnel. Et au-delà des moyens politiques, nous sommes déterminés à nous engager auprès de la Cour constitutionnelle pour faire échec à la volonté du gouvernement”, a expliqué le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé hier lors d’un point de presse à la Maison de la presse.
Aussi, les députés de la majorité, en particulier certains du parti présidentiel, n’entendent pas voter le texte en l’état. Joint au téléphone, un des responsables du RPM et questeur à l’Assemblée nationale, Mahamadou Diarrassouba, a prévenu que le texte sera bien sûr voté, mais “avec des amendements”.
Des députés de l’Adéma/PASJ assurent aussi ne pas comprendre la volonté du ministre de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat, Mohamed Ag Erlaf, de passer par une loi alors que d’habitude les délégations spéciales sont instituées par des arrêtés du ministre de l’Administration territoriale.
Toutes choses qui laissent entendre que les débats risquent d’être chauds et le projet du gouvernement profondément remanié au risque de mécontenter les mouvements armés dont les leaders lient désormais l’avancée du processus de paix et de la réconciliation à la mise en place des fameuses autorités intérimaires conformément au projet initial.
Comme quoi l’avenir immédiat du Mali se joue aujourd’hui à l’Assemblée nationale, place de la République, à Bagadadji.
Maliki