Depuis le dépôt de la motion de censure par l’opposition le vendredi 13 juin dernier, c’est un véritable branlebas de combat au sein des états-majors des partis de la majorité parlementaire dans le but d’éviter une éventuelle chute du gouvernement Mara. Pour cela, il faudra éviter que la motion ne recueille le vote des 2/3 des députés soit 98 voix pour. Ce qui n’est pas impossible au vu des frustrations qui ont accueilli la nomination de Moussa Mara à la tête de l’Exécutif. Notamment dans les rangs du RPM. C’est dire que tout dépendra forcément de la position du parti d’IBK qui prouvera, à cette occasion, son degré de soutien ou de rejet du Premier ministre dont la tête vient d’être mise à prix par l’opposition.
C’est une lapalissade de dire que l’arrivée du jeune leader politique à la Primature, le 5 avril 2014, n’a pas été du goût de tout le monde, y compris dans les rangs des partis membres de la majorité présidentielle au premier rang desquels le RPM. On se rappelle que ce dernier avait, à l’époque, publié un communiqué dans lequel il félicitait le Premier ministre sortant, Oumar Tatam Ly ; tout en “prenant acte” seulement de la nomination de Moussa Mara à la tête de l’Exécutif.
Lors de la présentation de la déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre, le 29 avril 2014, tous les téléspectateurs ont eu à constater l’avarice applaudissements bancs de la majorité parlementaire. Depuis cette date, personne ne peut non plus dire que les choses ont réellement changé dans les relations entre le président du parti YELEMA (1 siège à l’Assemblée nationale) devenu Premier ministre et les barons du RPM dont certains se réjouiraient in petto d’une éventuelle chute, à la faveur de la présente motion.
Avec seulement 22 députés , l’opposition est, en effet, loin de la majorité qualifiée pour faire tomber le gouvernement et “chasser ” – l’expression est d’un député du groupe VRD – Moussa Mara de la Primature.C’est dire alors que la majorité parlementaire devra réussir à faire aujourd’hui le plein des voix pour réitérer- après avoir exprimé son vote unanime lors de la DPG- son soutien au Premier ministre Moussa Mara, qui a plus que besoin de cela en ces moments de crises multiformes qui perturbent son sommeil.
Pour ce faire, il s’agira alors de savoir si tous députés de la majorité agiront dans le même sens ou si certains d’entre eux vont voter – le scrutin étant à bulletin secret – en faveur de la motion de censure de l’opposition.
Voilà tout l’intérêt de l’exercice de la journée du mercredi 18 juin, où tous les regards seront rivés vers cette majorité dans le but de jauger notamment son degré d’unité derrière le chef du gouvernement.
C’est dans cette perspective que les sièges de plusieurs formations politiques ont servi de cadre de rencontres de haut niveau, le week-end dernier, entre les différents organes exécutifs et les députés issus de la majorité parlementaire. Avec comme mission de tout mettre en œuvre pour que la motion de censure de l’opposition ne passe pas.
Plusieurs membres du gouvernement se sont fortement impliqués dans cette sensibilisation des députés dont certains ne cachent plus leur insatisfaction de la gestion gouvernementale.
Une tendance assez forte au sein de la Ruche dont deux des barons, le maire du District Adama Sangaré et le maire de la commune I, Mme Konté Fatoumata Doumbia, viennent d’être suspendus de leurs fonctions respectives par un ministre, membre lui aussi du Comité exécutif de l’ADEMA. Dans ces conditions, une éventuelle chute du gouvernement Mara ne créera aucun souci chez ces deux personnalités. Au contraire.
Quant à l’opposition, elle a, de son côté, affûté toutes ses armes dans le but de déstabiliser Mara en le poussant à commettre, dans ses réponses, des maladresses qui lui seront fatales. Car, selon l’un des leaders de l’opposition qui a requis l’anonymat,le dépôt même de cette motion de censure et les débats retransmis en direct à la télévision nationale constituent déjà pour elle un réel motif de satisfaction et de fierté incommensurable. Précisément en cette période où le gouvernement Mara fait face à un mécontentement de plus en plus sensible au sein de la population.
Mara se doit de convaincre
Avec ce dépôt, l’opposition aura un temps assez long pour lancer des flèches empoisonnées en direction du chef du gouvernement. L’autre question étant de savoir si elles l’atteindront ou pas. De toute évidence, il est quasi impossible que Mara s’en sorte sans égratignure. Quelle que soit donc l’issue de la plénière du mercredi prochain, le gouvernement et la majorité parlementaire en sortiront fragilisés.
Au cours de cet exercice démocratique, le Premier ministre se doit également de convaincre une opinion publique impatiente de voir les “choses bouger très lentement”. Certes, cette opinion ne vote pas, mais son avis compte énormément. De ce fait, Moussa Mara est condamné à convaincre tant les députés de la majorité que l’opinion publique s’il veut demeurer le plus longtemps possible à son poste. Les débats au cours de cette motion pourraient lui en donner l’occasion. A lui d’en profiter.
Mamadou
FOFANA
Fofana c’est recevant de votre part de faire des analyses comme cela. Comme si vous ne connaissez pas la classe politique malienne. Comme si vous avez rêvé de vous retrouver sur une planète.
Allons, allons soyez vous même.
IBK a fait ce que tout observateur de la vie politique du Mali des 20 dernières années, devait attendre de lui par rapport à Moussa Mara. Ce dernier n’a pas compris le ”Pot-aux-Roses” quand IBK lui a proposé d’être Premier Ministre comme pour se venger de son prédécesseur. IBK lui veut une ”mort politique” car ce sont quand même des adversaires de longue date en Commune IV. C’est le Président de la République qui est allé avouer à l’opposition, l’incapacité du Gouvernement Mara, lors de la rencontre de Koulouba avec la classe politique. Voilà l’origine de la motion de censure contre Mara. Et si c’est un vote à bulletin secret à l’Assemblée Nationale, je n’imagine pas ce que feront ces députés de la majorité qui n’ont jamais applaudi la nomination de ce jeune venu de nulle part à la Primature.
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