Mardi 02 août 2011, aux environs de 12h, les députés à l’assemblée nationale votent dans leur écrasante majorité (141 pour, 3 contre et une seule abstention), le projet de révision constitutionnelle à la demande du Président de la République.
A vouloir trop servir les intérêts d’un homme, les députés ont oublié d’entendre la voix du peuple, ce, à leurs risques et péril.
Et pour cause, le défi du moment doit être le combat contre la cherté de la vie surtout en ce mois de Ramanda, l’amélioration du fichier électoral, l’organisation d’élections libres, crédibles et transparentes.
Mais à force de servir le président de la République, les élus ont signé leur mort politique. Le peuple va se lever comme un seul homme pour dire non au projet de reforme constitutionnelle qui sera soumis à un vote référendaire.
A l’instar du Barreau malien, nous sommes tentés de demander pourquoi une nouvelle constitution dans la mesure où aucune difficulté ni politique ni juridique n’a été signalée et de nature à entraver la bonne marche de la République.
Telles sont justement les inquiétudes du Dr Oumar Mariko, l’un des rares députés de l’hémicycle à vouloir entendre la voie de son peuple. Ses propos sonnent comme des paroles de sagesse dans un univers où la raison semble avoir foutu le camp.
Autre paradoxe : l’attitude de l’honorable Gassama. Il n’est pas d’accord et il vote quand même. Si ce n’est pas la soumission alors c’est l’hypocrisie. C’est, en tout cas, une haute trahison puisqu’il a préféré le mot d’ordre de son parti à la volonté du peuple tout entier. En clair, ce député serait prêt à trahir le Mali pour son parti. Tel est d’ailleurs le crédo des membres de cette assemblée.
Une attitude d’autant plus grave que le président ATT, pour les beaux yeux duquel ils adoptent cette ligne de conduite, n’a pas fait un mystère de son mépris pour les partis politiques. En clair, ATT déteste ces hommes politiques. L’on sait désormais pourquoi.
Et, voyez-vous ? A la suite du débat sur le code de la Famille, la voix du peuple a été si forte que le président de la République s’est démarqué des députés, ceux-là même qui se démarquent à leur tour du peuple souverain. Autrement dit, les parlementaires maliens ont perdu leur légitimité puisque ne représentant plus le peuple au nom duquel ils siègent.
Et puisque n’étant plus en phase avec le peuple, l’Assemblée devrait s’auto-dissoudre à défaut de l’être par le président de la République. Mais puisqu’il s’agit d’un sordide jeu d’intérêts politiques et mercantiles, alors tout le monde s’applique à écraser le peuple.
Qu’on se le dise, au Mali, aucune Institution ne possède la légitimité nécessaire pour parler de la Constitution au nom du peuple. Aucune ! L’on sait comment les députés sont nommés (le mot est bien choisi : « nommés » et non élus) dans leurs localités respectives.
En clair, notre Assemblée n’a plus sa raison d’être. Car elle ne se soucie pas de la vie de la nation et de la majorité de la population… Elle doit cesser d’exister.
Nous y reviendrons
Issiaka OULIBAL