Vote de confiance à la DPG du Premier ministre Mariam Kaïdama Sidibé : Un blanc seing de la classe politique lourd d’inquiétudes

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La Déclaration de politique générale du Premier ministre Mariam Kaïdama a bénéficié, à l’unanimité, de la confiance des 140 députés présents dans la salle lors de la plénière consacrée à l’événement le lundi 27 juin 2011. Seuls les 3 députés SADI (opposition) devaient voter contre. Mais ils ont fini par quitter la salle avant le vote. Ce qui n’atténue en rien les doutes et appréhensions que les différents groupes parlementaires ont dû noyer dans un vote de confiance plus par loyauté à ATT que pour autre chose.

Le débat autour de la Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre Mariam Kaïdama Sidibé, en dehors de quelques exceptions, a permis à la plupart des élus de la nation de faire valoir des intérêts à portée locale. Comme s’ils avaient un mandat impératif, plusieurs honorables ont soulevé la nécessité de faire telle ou telle route, réhabiliter telle école ou maison d’arrêt, équiper tel CSCOM situés dans leurs différentes circonscriptions électorale. Qui a dit que nos députés ne se soucient pas de leur fin de mandat si proche ?  Il fallait donc, par cette opportunité de retransmission en directe de ce débat autour de la DPG, montrer aux électeurs qu’on pense à eux, aux infrastructures dont ils ont le plus besoin. C’est seulement les députés d’un certain niveau qui ont su que le cadre des discussions autour de la DPG doivent concerner des préoccupations transversales, de politique à l’échelle nationale. Ceux-ci ont, presque tous, insisté sur "la vitale nécessité d’organiser des élections présidentielle et législatives libres, transparentes et crédibles en 2012, dans le strict délai constitutionnel sur la base d’un fichier électoral fiable, consensuel avec des données biométriques ".

Dans ce sens, le président du groupe parlementaire ADEMA-PASJ, Témoré Tioulenta, mettra l’accent sur une série d’urgences. Parmi celles-ci, le quotidien des Maliens à travers la cherté des denrées de première nécessité (surtout en cette veille du mois de carême), l’insécurité au Nord, etc.  Ainsi, l’ADEMA apparaissait comme étant en position de devoir rester fidèle à l’accompagnement que ce parti s’est engagé à garantir à ATT. "Nous ne pouvons pas ne pas voter pour cette DPG", avait laissé entendre un élu de l’ADEMA. Tout portait à croire que, tant du point de vue du fond que de la forme (la prestation oratoire du PM), les orientations présentées par le Chef du Gouvernement ne rassuraient pas sur sa capacité à les mener à bout. Les 53 députés du PASJ mais aussi les 27 députés de l’URD semblaient plus perplexes que rassurés. Mais, du fait que "Mariam" était le mandataire d’un certain ATT, faiseur de roi dans quelques mois à Koulouba, le vote favorable s’imposait.

 Le président de l’URD, Younoussi Touré n’a pas fait de détour pour déclarer : "le climat qui prévaut ou qui a prévalu chez certains pays voisins du Mali qui ont connu de graves conflits post-électoraux, ou de ruptures dans la stabilité politique nous commandent ardemment d’ouvrir les yeux et d’éviter à notre pays ces douloureuses expériences… Les élections de 2012 constituent, pour nous, la priorité des priorités du Gouvernement ".  Même son de cloche au CNID-FYT qui avait semblé émettre des réserves avant de se résoudre à les qualifier de "réflexions". "Faut-il que l’Assemblée Nationale continue, comme nous le faisons, à voter des lois défendues par des ministres appartenant à un Gouvernement dont l’orientation n’est pas encore approuvée par les députés ? En clair ne faut-il pas attendre la DPG d’un nouveau Premier ministre avant de poursuivre l’examen des projets de loi déposés par un précédent Gouvernement démissionnaire ? Le temps de parole, souverainement arrêté par la Conférence des présidents ne doit-il pas être revu à la hausse afin de permettre un débat exhaustif pour une matière aussi importante que la D.P.G.? Le temps n’est-il pas venu, vingt années après, de substituer purement et simplement un débat sur le Programme du Gouvernement à celui observé jusque là sur la Déclaration de politique générale ". Et Me Mountaga Tall de justifier le vote favorable à la DPG

" Ce Gouvernement est le nôtre … Nous soutenons l’action gouvernementale en raison de résultats tangibles obtenus depuis quelques années et dont la DPG. de Mme Cissé vise la consolidation… L’amélioration de l’offre de santé avec les nouveaux établissements hospitaliers, le renforcement de la référence et certains cas de gratuité de soins ou/et de médicaments, la politique volontariste en matière de promotion de la Femme, la priorité accordée à l’emploi des jeunes, le désenclavement intérieur et extérieur du pays. ". Il n’a pas manqué de relever les faiblesses que comporte l’action gouvernementale annoncée. Elles portent sur l’école, l’énergie, la santé, la justice, une lutte plus vigoureuse contre la corruption, un secteur privé à promouvoir, etc

La démarche a été similaire pour les groupes parlementaires CODEM, MPR, ACM et même ceux du RPM et du PARENA.

Bruno Djito  SEGBEDJI

 

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