La 19ème session de l’Espace d’Interpellation Démocratique (Eid) s’est tenue, hier, au Centre International de Conférence de Bamako (Cicb) sous la présidence du Médiateur de la République, Baba Akhib Haidara. C’était en présence du Premier ministre Moussa Mara, des présidents des autres institutions de la République et des chefs des missions diplomatiques et organisations internationales.
Espace d’échanges entrant dans le cadre de la commémoration du 10 décembre, journée des droits de l’homme, cette 19ème session de l’Eid a enregistré la présence de plusieurs personnalités comme jury d’honneur. Au titre des personnalités étrangères qui ont participé à ce forum, il y avait Cathérine Choquet, universitaire, membre de la Fédération Internationale de la Ligue des Droits de l’Homme (Fidh), M. Joseph H Gnonlonfou, Médiateur de la République du Bénin, Bachir Souleymane, Médiateur de la République du Tchad.
Les personnalités nationales suivantes ont également pris part au Forum, il s’agit de Oumou Touré de la Coordination des Associations et Organisations Féminnes (Cafo), Moussa Samaké de l’Association Malienne des Droits de l’Homme (Amdh), Sidy Konaké du Haut Conseil Islamique (Hci), et Marc Goïta de l’Association des Groupements des Eglises et Missions Évangéliques du Mali. Organisé jusqu’en 2011 par le Ministère de la Justice, l’Espace d’Interpellation Démocratique (Eid) a été confié au Médiateur de la République suivant le décret n°2012-117/P-RM du 24 février 2012 portant modification du décret n°96-159/P-RM du 21 mai 1996 instituant l’Espace d’Interpellation Démocratique (Eid) et ce, à la démande de la société civile. Aux termes du décret n°96-159/P-RM du 31 mai 1996, l’Espace d’Interpellation Démocratique est un forum qui a pour objet d’informer les opinions publiques nationale et internationale sur l’état des droits de l’homme en République du Mali, et d’impulser de façon significative la politique de promotion et de protection des droits et libertés des citoyens.
L’Eid vise essentiellement à : mettre en place un espace d’expression des attentes des citoyens et d’axamens de leurs griefs contre la gestion des affaires publiques par les gouvernants ; renforcer de façon pédagogique l’ancrage de la culture démocratique et de l’État de droit par l’instauration d’une nouvelle forme de dialogue entre les gouvernants et les gouvernés, et cultiver davantage la transparence dans la gestion des affaires de la cité ; montrer à la commuunauté internationale l’engagement et la détermination des autorités gouvernementales à respecter et à promouvoir les droits de l’homme ; développer le civisme des citoyens.
L’organisation de cette 19ème session est placée sous le signe du 20ème anniversaire de l’Eid. Pour marquer cet anniversaire, il a été procédé à la réalisation d’un film documentaire rétraçant les grands moments dudit espace. Ce film est ponctué par des témoignages des principaux acteurs qui ont intervenu dans la mise en oeuvre de l’Eid, notamment le président de la République Ibrahim BOubacar Kéita, l’ancien Ministre de la Justice Cheikna Détéba Kamissoko, Me Sidiki Kaba du Sénégal, Cathérine Choquet de la France, etc…
Le nombre de dossiers reçus pour cette édition est de 284 dont 144 en provenance de l’intéreur du pays, soit 50,70%. Ceci, selon le sécretariat permanant, est dû à trois (3) facteurs : l’élargissement du temps de dépot des interpellations qui, au lieu d’un mois, est passé à 03 mois cette année ; les missions de restitution et d’information sur l’Eid dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou ; la vaste campagne de communication à l’occasion du dépôt des interpellations. A l’issue de ce processus, la commission préparatoire a retenu 23 dossiers qui ont été “lus”, hier 10 décembre dans la salle. 130 dossiers ont été classés “pour suite à donner” et 131 dossiers rejetés. Ces 131 dossiers ne répondaient pas aux critières définis dans l’arrêt, a expliqué le bureau du Médiateur de la République. Il s’agit des dossiers relatifs aux litiges pendant devant les juridictions, des dossiers qui ne mettent pas en cause un service public, des litiges privés et des dossiers rédigés avec un “ton discourtois”, révèle l’équipe du Médiateur.
Laya DIARRA