Soumaïla Cissé : Sur les traces du chef de file de l’opposition

0
Soumaïla Cissé
Soumaïla Cissé.AFP / ISSOUF SANOGO

C’est officiel : Soumaïla Cissé est le chef de file de l’opposition. Sa désignation en tant que tel a été entérinée par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, le mercredi dernier. Coup d’œil sur le parcours politique de Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD).

Né le 20 décembre 1949 à Tombouctou, Soumaïla Cissé est l’un des grosses pointures de la classe politique malienne. L’homme embrassa la politique très vite, après de brillantes études et un parcours remarquable au sein de l’administration publique. En effet, dès le 7 août 1990, Soumaïla est signataire, comme Alpha Konaré et d’autres démocrates d’une “lettre Ouverte au Président de la République”, un appel à la démocratisation du pays et à l’instauration du multipartisme. Le 26 mai 1991, après la chute du dictateur Moussa Traoré, il fonda avec d’autres camarades l’Adema Pasj, au sein de laquelle il gravit les échelons. Et en novembre 2000, il est élu 3è vice-président de l’Adema qui a tenu son 4è congrès en session extraordinaire après la démission, un mois plus tôt, d’Ibrahim B. Kéita de la présidence du parti.

Le 28 avril 2002, Soumaïla est choisi pour défendre les couleurs de l’Adema à l’élection présidentielle. Il arrive en seconde position, derrière Amadou Toumani Touré, avec 333.525 voix (21,32 % des suffrages). De son échec, il en tire des conclusions qui l’amèneront finalement à quitter le parti. Ainsi, le 1er juin 2003, Soumaïla Cissé créé l’Union pour la république et la démocratie (URD). Il emmène derrière lui bon nombre de cadres de l’Adema.

A l’issue des élections législatives de juillet 2007, l’URD devient la seconde force politique du pays, derrière l’Adema, avec 34 députés.

Le 9 juin 2013, Soumaïla Cissé a été investi candidat de l’Union pour la république et la démocratie pour l’élection présidentielle de 2013. Il arrive deuxième au premier tour et affronte Ibrahim Boubacar Keïta le 11 août 2013. Après le deuxième tour, il reconnaît sa défaite le 12 août avant la proclamation des résultats définitifs.

Aujourd’hui, Soumaïla Cissé est député, élu à Niafunké dès le premier tour des législatives de 2013. Avec 17 députés, l’URD est la deuxième force politique nationale et le principal parti de l’opposition. Son président, Soumaïla Cissé, est l’un des principaux animateurs de l’opposition parlementaire et extra parlementaire. Ce qui d’ailleurs lui confère de fait le statut de leader de l’opposition politique au Mali. Depuis le mercredi, Soumaïla Cissé en est légalement le chef de file par décret du président de la République. Désormais, l’opposition a officiellement un visage et une voix : Soumaïla Cissé.

Par ailleurs, Soumaïla Cissé est un grand commis de l’Etat pour avoir géré divers postes de responsabilités. En effet, après un séjour en France, il regagne le pays en 1984 pour travailler à la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT). Il y sera coordinateur des projets Mali-Sud, puis directeur des programmes et contrôle de gestion. Il termine son parcours dans ce pilier de l’économie malienne en assurant l’intérim de la direction de générale en 1991. En 1992, il est le premier Directeur de l’Agence de cessions immobilières (ACI). Un bon palier avant d’embrasser une carrière de grand commis de l’Etat, aux plus hautes fonctions. Il est Secrétaire général de la présidence (sous Alpha Konaré) de 1992 à 1993 ; ministre des Finances (1993-1994), poste auquel s’ajoute le Commerce (1994-1997). Reconduit ministre des Finances (1997-2000), il devient super ministre avec un cumul des départements de l’Equipement et de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de l’Urbanisme, de février 2000 jusqu’à sa candidature à l’élection présidentielle de 2002.

 

I B D

Commentaires via Facebook :