En démocratie, il n’est pas indispensable qu’il y ait unité, consensus ou unanimité, l’important est qu’une majorité se dégage. Qu’est-ce que c’est que l’opposition ?
Il s’agit d’un parti ou groupe de partis mis en minorité et/ou écarté de l’exécutif par les élections ou la recomposition des forces et rapports de forces politiques. Toutefois, cette minorité (opposition) qui peut être parlementaire ou extraparlementaire a des droits, mais aussi des devoirs. En ce sens qu’en démocratie, l’opposition critique, contrôle l’action gouvernementale et propose. De même qu’en contôlant la majorité, dite de majorité présidentielle, elle (l’opposition) défend et promeut ses droits, empêchant du coup la majorité de s’installer dans l’arbitraire, l’un des moyens privilégiés de son action étant le contrôle et la critique de l’action gouvernementale. Etant donné qu’elle aspire au pouvoir, l’opposition doit élaborer et diffuser ses propositions dans chacun des domaines de la vie nationale (l’exemple anglo-saxon de Shadow Cabinet).
Opposition: le cas malien:
L’Assemblée nationale du Mali a délibéré et adopté en sa séance du 18 juin 2000, la loi n° 00-047 portant statut des partis politiques de l’opposition en République du Mali. Cette loi qui a été promulguée par le Président de la République Alpha Oumar KONARE le 13 juillet 2000, confère des droits et devoirs reconnus de l’opposition.
L’article 8 de cette loi stipule que « Les partis politiques de l’opposition ont un libre accès aux informations par voie d’audience spéciale dans les ministères et administrations publiques. L’audience est accordée à la requête des partis politiques de l’opposition ou sur invitation des autorités.Dans tous les cas, il ne peut y avoir dérogation aux dispositions relatives au secret professionnel et secret défense. ».
Les mêmes dispositions prévoient qu’à l’occasion des cérémonies publiques, les responsables des partis de l’opposition ont droit aux considérations protocolaires et aux honneurs conformément aux textes en vigueur.
Autres dispositions, l’Article 18, qui stipule qu’ : « A la demande du Président de la République, un rapport annuel lui est adressé sur l’application des dispositions de la présente loi. Ce rapport est publié au Journal officiel. ».
Maintenant la question qui se pose est de savoir si les dispositions de la Loi N°00-47 sont respectées. Certainement non! Puisque, mis à part le COPPO (Collectif des Partis Politiques de l’Opposition) de 1997 à 2002, depuis l’adoption de cette loi par l’Assemblée Nationale, le Mali n’a connu aucune véritable opposition, chaque parti étant dans la valise des tenants du pouvoir.
Soumaïla Cissé, Chef de l’Opposition pour quels privilèges ?
Le challenger d’IBK en 2013, non moins député à l’Assemblée Nationale, Soumaïla Cissé, qui s’est assumé en décidant d’animer l’opposition politique est dores et déjà déclaré comme étant le Chef de l’Opposition malienne. Si ce n’est une opposition de façade, le Président Ibrahim Boubacar Kéïta reconnaîtra-t-il le statut de Chef de l’Opposition avec les avantages dus ?
En tous les cas, on se le rappelle, le Président déchu, Amadou Toumani Touré, au cours de son mandant, avait déclaré reconnaître le chef de l’opposition qui aura droit à rang de ministre, avec un véhicule et d’autres avantages. Avec ce qui se dessine, l’honorable Soumaïla Cissé, candidat malheureux à la présidentielle de 2013, est plus que jamais déterminé à animer une vraie opposition politique au Mali. Avec lui dans ce bateau de conviction, le Parena de Tiébilé DRAME et les FARE (Forces Alternatives pour le Renouveau) de Modibo SIDIBE. Non pas pour s’opposer ni à la politique de développement du Président IBK et à ses actions pour le plaisir de s’y opposer; mais plutôt éviter au Mali de revisiter les erreurs du passé.
Le Président IBK reconnaîtra-t-il le statut de Chef de l’opposition aux termes des dispositions de la loi n° 00-047 du 13 juillet 2000 ?.
Cela permettra sans nul doute, surtout avec le Président IBK, de donner un tonus à la démocratie malienne qui a longtemps souffert d’oppositions de façade, surtout dans la dernière décennie où tous les partis politiques ou presque, s’étaient assujettis au Président de la République d’alors et acolytes …pour dit-on pouvoir financer leurs activités aux fins de conquête et de gestion du pouvoir. C’est bien cette option qui a fait sombrer le Mali en 2012, même si de l’autre côté, une partie de la presse privée malienne a assumé la totalité de ses six (6) dont la dénonciation et la prise de position par rapport à certains faits et geste du pouvoir d’alors.
Le Mali partira-t-il cette fois-ci pour de bons?
Attendons de voir
Boubacar KANTE
Mr Soumaila Cisse n’est demandeur de rien,votre titre ne correspond en rien le contenu de votre rubrique,Mr Cisse est un homme de conviction qui n’a surement jamais demander de pêcher dans la soupe de cette majorité, au contraire sa position depuis le début na jamais variés il est dans l’opposition et il entend mener cet combat démocratique jusqu’au bout,l’exemple c’est bien son discours à L’AN en présence des membres de L’ONU,qui a été tout simplement émouvant et trés critique vis a vis de certains députés qui sont allés dans la rébellion et se retrouvent aujourd’hui sous les bannières du RPM.
Oh Démocratie,que de comedies ont été jouées en ton nom!
Soumi n’est pas un opposant de salaire, mais plutôt un opposant pour des avancés constructifs et pour un état ou on dit le droit !!!
Bon article dans l’ensemble. Même si je suis d’accord avec Maiga, pas besoin de privilèges pour animer l’opposition. La classe politique Malienne a tout intérêt à jouer le jeu démocratique en permettant l’existence d’une opposition réelle et crédible. L’ombre d’un Sanogo n’a pas totalement disparu …
Attention! pas de différence entre escrocs et opportuniste.
Qu’il soit Soumaïla et d’autres ils ne voient que leur intérêt personnels. C’est pas le matériels qui parle de la vérité c’est l’honneur et la dignité de l’individu en question.
Alors le MALI dispose t-il ces hommes de valeur?
Si oui, très peut pour ne pas dire que ça n’existe même.
J’ai vraiment honte pour ce journaliste qui pense qu’en défendant les intérêts de Soumaila Cissé il sera dans la bonne grâce de clui ci. Je suis d’accord avec Moutawakil quand il dit que “le statut de l’opposition ne s’offre pas ni ne se décrète mais ça se mérite et ça se constate dans les faits”. Tous les maliens ont constaté le travai abattu par Oumar Mariko à l’Assemblée Nationale ; lui il était opposant contrairement à ce que pense ce journaleux.
Monsieur, est-ce que vous savez la difference qu’il y a entre un ANARCHISTE et un OPPOSANT? Cherchez le sens de ces 2 mots et apres on discutera de Oumar Mariko.
Quelle honte!!!
Dans tout ce que ce monsieur nous a cité comme loi et disposition réglementaire, on ne voit aucun mot en lien avec le supposé rang de ministre qui échoit au Chef de fil de l’opposition.
Est ce qu’on peut au moins faire semblant dans ce pays, on n’a pas besoin d’avoir de signe extérieur de la richesse pour faire ce pourquoi on a demandé la confiance des citoyens?
Quand est ce qu’on va comprendre dans ce pays, que le statut d’opposition ne s’offre pas ni ne se décrète mais ça se mérite et ça se constate dans les faits?
Le jour où vous ne serez plus tous fascinés par la nécessité du décorum, les hommes politiques cesseront peut-être d’exiger des signes de richesse totalement inutiles ( voitures de luxe, villas ostentatoires, etc.), totalement inutiles pour l’exercice de leur fonction et quasiment insultantes pour les populations démunies qu’ils sont censés aider à sortir de l’indigence. – Lorsque je dis que les ministres suisses, sans être tous des parangons de vertu, se déplacent en tram, autobus et train comme tout le monde, mes interlocuteurs maliens sont outrés, incapables apparemment d’envisager la fonction politique sans l’apparat qui montrerait leur puissance. Un homme politique devrait accepter sa fonction pour se mettre au service de la population malienne et non pas, comme c’est malheureusement le cas, pour s’enrichir rapidement sur son dos. Et tant que vous soutenez cette position, il n’y a pas de raison que ça change.
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