L’élection du nouvel occupant du perchoir est le moment le plus attendu par nombre de nos compatriotes.
Les nouveaux élus de la nation font leur baptême du feu ce matin à l’Assemblée nationale convoquée en session extraordinaire par le décret n°2014-0029/P-RM du 17 janvier dernier. L’ordre du jour de cette session inaugurale porte sur l’élection du président de l’Assemblée nationale, l’examen du Règlement intérieur, l’élection des membres du bureau, la constitution des groupes et des commissions parlementaires et l’examen des projets de loi. Ceux-ci sont relatifs à la ratification de l’ordonnance n°2014-003/P-RM du 15 janvier portant création de la Commission vérité, justice et réconciliation ; à la prévention et répression de l’enrichissement illicite. La ratification du décret n°2013-993/P-RM du 24 décembre 2013 portant ouverture de crédits à titre d’avance pour l’exercice 2013 et le règlement général du budget d’Etat 2012 font également partie des projets de loi qui seront examinés au cours de cette session.
Hier à l’Assemblée nationale, le personnel était mobilisé pour que tout soit fin prêt au moment indiqué. L’on assistait également à un ballet incessant de journalistes venus aux informations. Dans la salle de plénière ouverte aux visiteurs, la place de chaque député est déjà connue. D’après le secrétaire général de l’A.N, Madou Diallo, les députés sont placés dans la salle de plénière conformément à l’ordre établi par l’arrêt de la Cour constitutionnelle, et non en fonction de leur coloration politique. Ainsi dans notre parlement, il ne sera pas rare de voir un député de la majorité présidentielle s’asseoir à côté de son collège de l’opposition qui est pourtant son «adversaire politique».
En ce qui concerne la plénière qui s’ouvre ce matin, le Segal a expliqué que le premier acte consistera en l’installation d’un bureau présidé par le député le plus âgé. Assisté des deux plus jeunes de ses collègues, il présidera la séance jusqu’à l’élection d’un président de l’Assemblée nationale. Ce sera le deuxième acte de la journée et sans aucun doute le moment le plus attendu par nombre de nos compatriotes qui ont hâte de savoir celui ou celle sera au perchoir durant le quinquennat. « Ce matin dès 9 heures, la commission commencera à recevoir les dossiers de candidature pour l’élection du président de l’Assemblée. Jusqu’aux derniers instants précédant le vote, les candidatures peuvent être déposées par les partis politiques, les groupements de partis politiques ou à titre personnel. Le vote peut aller très vite comme c’est le cas très souvent. Mais il peut parfois traîner pour telle ou telle raison », a expliqué Madou Diallo.
UNE RUMEUR DE 10 AU LIEU DE 5. Une fois élu, le président de l’A.N. deviendra le maître de la séance et c’est sous son autorité qu’une commission ad hoc de relecture du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale sera mise en place. Cette étape constituera le troisième et dernier acte de la journée. « La commission ad hoc est chargée d’examiner le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. C’est toutes les sensibilités qui se trouveront dans cette commission. Elle aura quelques jours de travail pour présenter un rapport avec des propositions d’amendement du Règlement intérieur », dira le Segal tout en précisant que la séance sera suspendue après la mise en place de la commission chargée de la relecture du R.I.
C’est le nouveau règlement intérieur qui va déterminer la composition du bureau de l’A.N, le nombre de commissions parlementaires et la taille des groupes parlementaires. Sur ce dernier point, les rumeurs prophétisent que les groupes parlementaires pourraient voir leur composition minimale monter à 10 députés au lieu de 5 en ce qui concernait les mandatures précédentes.
Le Segal n’a pas voulu de faire de commentaire sur la taille du groupe parlementaire. Il a cependant précisé que le nouveau règlement intérieur, une fois voté en plénière, sera envoyé à la Cour constitutionnelle qui va exercer son pouvoir de contrôle de constitutionnalité des lois.
Il faut rappeler que la session extraordinaire va durer jusqu’à l’épuisement de l’ordre du jour. C’est dire qu’après l’élection d’un président et la mise en place du bureau, des commissions et groupes parlementaires, les députés n’auront plus à s’accorder de temps mort. Ils attaqueront directement les projets de loi inscrits à l’ordre du jour.
M. KEITA