Le nouveau président a souhaité que l’action de l’institution s’inscrive dans la dynamique de sortie de crise.
La 5ème législature de l’Assemblée nationale a officiellement démarré hier avec la première séance plénière qui a vu l’élection du nouveau président de l’institution. C’est le député élu à Koulikoro Issaka Sidibé qui occupera le perchoir pour les 5 ans à venir.
Le secrétaire général de l’Assemblée nationale Madou Diallo a présidé une partie des travaux en félicitant les élus, en leur souhaitant la bienvenue et en introduisant l’huissier de séance, Me Sékou Amadou Touré. Il a ensuite rappelé que l’administration parlementaire restait à la disposition des élus pour les aider à remplir leur mission et à répondre aux aspirations des électeurs. S’agissant du déroulement de la séance inaugurale, il a indiqué qu’il était prévu la désignation du bureau d’âge qui devait présider l’élection du président.
L’huissier Me Touré fera ensuite l’état des présences pour constater que les élus avaient répondu par une présence massive. Les travaux pouvaient donc valablement commencer. Les vérifications des dossiers déposés auprès de la Cour constitutionnelle ont donné un bureau d’âge comprenant Abdramane Niang élu à Ténenkou comme doyen des députés avec Amadou Thiam, élu en Commune V et Youssouf Aya, élu à Koro comme les deux plus jeunes parlementaires.
A l’heure du vote, deux candidats étaient en lice. Il s’agissait de Issaka Sidibé et Oumar Mariko. Le vote à bulletins secrets a donné le résultat suivant : Issaka Sidibé 115 voix, Oumar Mariko 11 voix et 21 bulletins nuls. Aussitôt élu, le nouveau président de l’Assemblée nationale s’est installé au présidium pour son premier discours. Issaka Sidibé a d’abord dit son émotion et ses remerciements pour ses collègues qui viennent de lui témoigner leur confiance. « Au moment, a-t-il déclaré, où vous venez de me confier les destinées de notre Assemblée nationale, symbole le plus achevé de notre démocratie, lieu par excellence où s’exprime librement la volonté du peuple malien, je veux vous exprimer à la fois ma grande émotion et mon infinie reconnaissance ».
Pour lui, « présider notre Assemblée nationale, en ce moment important de l’histoire de notre pays constitue un immense honneur, mais aussi et surtout un redoutable challenge. Ce challenge, j’entends le relever avec vous tous, car convaincu que nous sommes tous dépositaires de la souveraineté du peuple malien. Notre peuple nous observe et nous demande un comportement honorable et digne ».
Il a rappelé que notre pays est en train de sortir d’une grave crise, grâce aux multiples soutiens de la communauté internationale, à la bénédiction de nos ancêtres et au génie de notre peuple. Aussi « il nous appartient en tant que porteurs de la souveraineté nationale de nous inscrire dans cette dynamique de sortie de crise », a dit le nouveau président de l’Assemblée nationale.
Issaka Sidibé a invité ses collègues à servir l’intérêt général, rien d’autre et à écrire ensemble une nouvelle page de l’histoire, de la longue et riche histoire parlementaire de notre pays. Pour le nouveau président de l’Assemblée nationale, les élus doivent œuvrer sans relâche à la réconciliation entre les filles et les fils du Mali, quelle que soit leur appartenance politique, religieuse, ethnique.
« Nous devons être l’Assemblée nationale de toutes les Maliennes et de tous les Maliens. Nous devons tous à ce moment délicat de l’histoire de notre pays apporter notre contribution à l’œuvre de refondation de notre Etat », a-t-il souhaité. Le nouveau président a invité ses collègues, en tant que représentants du peuple malien, à faire en sorte que « notre Assemblée ne soit pas une chambre d’enregistrement. Le chef de l’Etat ne le conçoit pas ainsi ».
Issaka Sidibé a remercié ses prédécesseurs avant de s’engager « à poursuivre les réformes entamées au niveau du travail parlementaire en y apportant plus de clarté et en faisant de sorte que le personnel parlementaire soit mieux formé plus sécurisé ». Cela n’ira pas sans grincement de dents et sans frictions, mais c’est le prix à payer pour réussir des réformes majeures sur la durée, nous ne pouvons pas nous y dérober, a-t-il conclu.
Les députés ont ensuite procédé à la mise en place d’une commission ad hoc de relecture du règlement intérieur. Cette commission de 15 membres comprend 5 représentants du RPM, 2 de l’URD, 2 de l’ADEMA, 2 de l’APM, 1 des autres partis représentés (SADI, PDES, PARENA, FARE).
Les députés se retrouveront demain pour la suite de cette plénière.
A. LAM