Par décret N°2014-0029 P-RM DU 17 JANVIER 2014, le Président ibrahim Boubacar Kéïta a convoqué en session extraordinaire le 22 janvier 2014 (soit demain mercredi) pour les points suivants inscrits en son ordre du jour:
“1) élection du président de l’Assemblée nationale ;
2) examen du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale ;
3) élection des membres du bureau de l’Assemblée nationale ;
4) Constitution des Groupes et des Commissions parlementaires ;
5) Examen des projets de loi :
• portant ratification de l’Ordonnance N°2014-003/P-RM du 15 janvier 2014 portant création de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation ;
• portant prévention et répression de l’enrichissement illicite ;
• portant ratification du Décret N°2013-993/P-RM du 24 décembre 2013 portant ouverture de crédits à titre d’avance pour l’exercice 2013;
• portant règlement général du Budget d’État 2012.”
En attendant donc l’ouverture de cette session extraordinaire demain, il est important de souligner que depuis le 31 décembre 2013, les tractations vont bon train dans les coulisses du Rassemblement Pour le Mali (Rpm) dans la perspective de la course pour la Présidence de l’Assemblée Nationale. Des bruits de bottes, dans le sens positif du terme, tout à fait légitimes, puisque dénotant de la vitalité des ambitions au sein du parti présidentiel, pour ne pas dire signe de vie d’une certaine démocratie en son sein.
En effet, ayant réussi à s’imposer avec 66 députés dans son escarcelle, il est clair que c’est au Rpm que le choix du président du parlement va échoir. Des candidatures, dans cet ordre d’idée, il n’en manque pas, et certaines sont depuis trois semaines données pour être sérieuses. D‘autres, à travers les déclarations de ceux qui en font acte, sont supposées être bénéficiaires de l’onction présidentielle. C’est comme qui dirait “à la guerre comme à la guerre” ! Sauf que l’adversité ne doit pas sortir du cadre d’une simple compétition, une éventualité qui pourrait constituer un flop pour le président Ibrahim Boubacar Kéita. En effet, le parti du président de la République le mieux élu de l’histoire ne saurait se permettre de se livrer en spectacle !
UN FAVORI CACHÉ ?
Qu’en est-il exactement des tractations pour le perchoir de l’Assemblée Nationale ? Il faut descendre dans l’arène, loin tous ces brouhaha et autres tapages, pour comprendre les enjeux réels de ce qui va constituer un test majeur pour les tisserands en cette législature de la première mandature du président IBK. Et là, certaines vérités se font dire en toute discrétion.
Comme par exemple celle concernant ce favori caché méconnu dans le bataillon médiatique en branle depuis quelques semaines. En effet, d’après des sources bien introduites auprès du pouvoir, le Président IBK pourrait suspendre en jetant son dévolu sur l’honorable Bafotigui Diallo, député élu en Commune VI du district de Bamako. Les mêmes sources indiquent que le choix de ce dernier comme Président de l’Assemblée ne rencontrerait aucun obstacle, ni au sein de la direction, ni au sein du groupe des députés du Rassemblement Pour le Mali (Rpm).
Mieux, certains candidats déclarés favoris dans la presse seraient prêts à désister au profit de cet ancien député de Sikasso de la législature 1997-2002, premier à avoir officiellement démissionné de l’Adema en 2001 pour rejoindre les rangs de l’ancien président du Pasj et ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Kéita. Cet ami très en estime auprès du président IBK serait également, selon toujours nos informations, l’un des acteurs clés de la censure dirigée contre le projet de révision constitutionnelle de l’ancien président Alpha Oumar Konaré.
Les mêmes sources évoquent que le camp présidentiel serait en bute à un embarras dans le choix entre la jeunesse du vieil ami Bafotigui Diallo et la sagesse du vieux compagnon Abderamane Niang, député élu à Tenenkou, et qu’il va pourtant lui falloir faire un choix. L’handicap de l’âge, nous dit-on, l’honorable Bafotigui Diallo pourrait le combler par le fait qu’il soit un ancien élu de Sikasso, aujourd’hui encore député dans le district de Bamako.
Politiquement, selon nous sources, le fait que Bafotigui Diallo ait été l’élu de Sikasso et de la Commune VI constitue un atout non négligeable, compte tenu de la taille des circonscriptions.
Maintenant question: Et si tout cela, à l’image des candidatures jusqu’ici déclarées, n’était en fait qu’une campagne de positionnement par rapport à d’autres postes dans le bureau du parlement ? Là nos sources s’accordent à dire que la candidature de l’homme au perchoir est plutôt portée par sa section et certains hauts cadres du bureaux politique national, sinon que lui-même aurait, dans ses confidences, fait savoir que c’est la questure qui l’intéresserait.
Où se trouve la vérité? Entre les deux? Une seule certitude néanmoins : si cette candidature de Bafotigui Diallo se confirmait, elle brouillerait les pistes et va certainement en rajouter au challenge si lourd déjà à relever pour le Rpm. Contacté par nos soins, l’intéressé se refuse à tout commentaire. Wait and see donc !
Assane SY DOLO