Pour, dit-on, réparer une injustice, le président de la CODEM, l’honorable Housseini Amion Guindo, élu à Sikasso, devrait faire son entrée au sein du bureau de l’Assemblée nationale à la 4ème vice-présidence. L’honorable Ousmane Bah du PDES devrait aussi prendre le relais de son ami Hamadaou Sylla à la 3ème vice-présidence du bureau. El Hadj Baba Haïdara dit Sandy de l’ACM, élu à Tombouctou (unique député de l’UM-RDA Faso Jigi) pourrait passer le témoin à Kalifa Doumbia de l’UDD (avec trois députés), en commune VI du district de Bamako. L’Adéma reprendra la 7ème vice-présidence au MPR (occupé par Mamadou Habib Diallo) proposée à Me Kassoum Tapo.
Les tractations se poursuivent depuis plusieurs jours pour apporter de légers changements au bureau de l’hémicycle. C’est surtout à l’interne des différents groupes parlementaires que vont s’opérer ces “petites alternances” au niveau du bureau de l’institution. La réunion des groupes parlementaires de ce mercredi doit être décisive dans plusieurs états-majors. Une réunion du bureau devrait se tenir ce jeudi matin, mais, selon nos informations, la marche citoyenne qu’organisent le FDR et le COREN ce 11 octobre fait que la crème de l’Hémicycle ne pourra se rencontrer pour peaufiner la mouture du bureau que dans l’après-midi. La séance plénière du vendredi aura pour objet essentiel de rendre publics les changements intervenus.
Il faut rappeler que le lundi 1er octobre dernier, l’Assemblée nationale du Mali a fait sa rentrée parlementaire de la session dite budgétaire (prioritairement consacrée à l’examen de la loi des finances). A l’occasion de cette rentrée des députés, après la prolongation de leur mandat, expiré le 10 août dernier, le bureau de l’Assemblée nationale va subir de légères modifications, conformément aux textes. Seul le président de l’institution reste à son poste durant la législature, qui se prolonge ainsi après les événements du 22 mars.
Or, le président de l’Assemblée nationale est devenu entretemps le président de la République par intérim. Et selon un avis de la Cour constitutionnelle, le président de la République par intérim occupe cette fonction parce qu’il est et demeure le président de l’Hémicycle. Ce qui fait que le 1er vice-président est devenu président par intérim. Mais, selon nos informations, pour ne pas chambouler l’ordre de préséance de tous les vice-présidents qui vont “rebelotter”, Younoussi Touré de l’URD va demeurer le 1er, Assarid Imbarcaouane de l’ADEMA-PASJ demeure le 2ème vice-président. Le PDES doit conserver le poste de 3ème vice-président mais le titulaire du poste devrait changer. Hamadaou Sylla, élu à Banamba, va passer le témoin à Ousmane Bah, élu à Ké-Macina. A la 4ème vice-présidence, le vide laissé par le regretté député Baba Oumar Boré de l’URD pourra être comblé par Housseinou Amion Guindo de la CODEM. Pendant ce temps, il semble que Makan Sissoko, élu RPM à Diéma lorgne le fauteuil du 5ème vice-président Abdramane Sylla, le colistier d’IBK en Commune IV du district de Bamako.
Par ailleurs, il faut signaler la bataille farouche au sein du groupe parlementaire CNID à propos de la 8ème vice-présidence. Moussa Oumar Diawara dit Baty (commune I) convoite sérieusement le poste qu’occupe actuellement Hady Niangado, élu en commune II du district de Bamako.
Par ailleurs, les postes de secrétaires parlementaires et de présidents des groupes parlementaires pourraient changer de titulaires. A l’intérieur des groupes parlementaires et des commissions parlementaires, des convoitises se font jour pour les différents postes. Plusieurs députés estiment que le vent du changement qui a soufflé doit faire son œuvre au sein de l’Hémicycle. A titre d’exemple, Boubacar Diarra,élu à Markala pourrait remplacer Yaya Haidara à la tête du groupe parlementaire CNID.
Rappelons qu’à l’ouverture de la session parlementaire le 1er octobre dernier, le président Younoussi Touré a fait remarquer qu’une étape décisive a été franchie dans la résolution de la crise institutionnelle. Mais, a-t-il regretté, aucun progrès significatif n’a été fait dans la résolution de la crise sécuritaire et la restauration de l’intégrité territoriale du pays. “Les groupes armés règnent par la terreur dans les territoires sous occupation. Après les massacres des soldats maliens à Aghelhock, ils font maintenant subir aux populations l’application de la charia: amputations de membres, lapidations, tortures, etc“, a-t-il déclaré avant d’indiquer que l’Assemblée nationale considère tous les groupes qui ont agressé et occupé le pays comme des terroristes. Et ils doivent être traités comme tels par tous.
Pour l’honorable Younoussi Touré, restaurer l’intégrité territoriale du Mali doit être la priorité des priorités. “Les autorités maliennes, avec l’aide de la communauté internationale devront tout mettre en œuvre pour ne pas faire de cette zone occupée un sanctuaire à partir duquel les intégristes disposeraient d’une base sûre pour lancer des opérations contre les pays voisins et contre le reste du monde”, a-t-il ajouté.
Et le nouvel occupant du perchoir d’indiquer que ce qui se joue dans l’espace sahélo-saharien en général et dans le Nord du Mali en particulier est aussi la conséquence des luttes d’influences des grandes puissances et de leurs alliés pour le contrôle des ressources potentielles du sol et du sous-sol de cette vaste zone.
Il a, en outre, souligné la nécessité de régler la question des bérets rouges et des bérets verts, la disponibilité de la représentation nationale à apporter sa contribution pour surmonter la crise actuelle. Signalons enfin que cette session parlementaire débute avec un absent non négligeable, l’honorable Oumar Mariko de SADI, élu à Kolondiéba, qui à cause de l’expiration du mandat des députés (pourtant prolongé comme stipulé par l’Accord-cadre du 6 avril), a démissionné. Il n’a pas été suivi par les deux autres députés du parti : Moussa Coumbéré et Oumou Coulibaly qui continuent de siéger comme des députés SADI non-inscrits.
Bruno D SEGBEDJI