Indicateur de grande portée en matière économique et élément déterminant pour les acteurs politiques, le vote de la loi de finances est un moment important dans la vie de la nation.
C’est, en effet, aux législateurs, les représentants du peuple que revient le lourd privilège d’autoriser le Gouvernement à effectuer certaines dépenses et prévoir un montant de recettes à faire entrer dans les caisses de l’Etat. La loi de finances 2011 établit aussi les priorités de l’action du Gouvernement pour l’année à venir. " La loi de finances est, de ce fait, l’instrument privilégié de réalisation des objectifs de la politique économique, sociale et culturelle du pays ", nous rappelait hier, un député membre de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale. L’argent étant donc le nerf de la guerre, l’élément fondamental de la loi de finances est le budget d’Etat.
Le budget 2011 est, selon un membre influent de la Commission des finances, basé sur les hypothèses économiques. Le taux de croissance réel du PIB est de 6,2% avec un taux d’inflation de 2,6% et un objectif de solde de base de -1%. Le projet de loi de finances 2011 prévoit des recettes de 1 184 milliards de F CFA et des dépenses à hauteur de 1 326 milliards de F CFA. Le document dégage donc un déficit prévisionnel d’environ 142 milliards de F CFA. Le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des finances chargé du Budget, Lassine Boiré, devra convaincre les représentants du peuple sur le réalisme de ce projet de loi de finances.
Les députés vont également plancher sur le projet de loi de finances rectificative 2010 et le projet de loi de règlement 2007. Les recettes du budget d’Etat en 2010 passent de 1.101milliards de F CFA dans la loi de finances rectificative à 1.151 milliards de F CFA dans le projet de loi de finances rectifiée, soit une augmentation de 50 milliards de F CFA ou un taux de progression de 4,5%. Les dépenses du budget d’Etat 2010 passent de 1.196milliards de F CFA à 1 281 milliards de F CFA dans le budget rectifié soit une augmentation de 85 milliards de F CFA ou un taux de progression de 7,12%. La loi de finances rectifiée 2010 dégage un déficit de 129 milliards de F CFA contre 94 milliards de F CFA dans le budget initial, soit une progression de 36%.
Par rapport au projet de loi de règlement 2007, il faut signaler que les recouvrements des ressources du budget d’Etat 2007, y compris les aides budgétaires, s’élèvent à 823 milliards de F CFA pour des prévisions de 901 milliards F CFA, soit un taux de recouvrement de 91,29%.
Les dépenses ont été exécutées à hauteur de 882 milliards de F CFA pour des prévisions de 994 milliards de F CFA, soit un taux d’exécution de 88,71%. Le résultat définitif d’exécution du budget d’Etat 2007 dégage un déficit de 103 milliards de F CFA pour un déficit prévisionnel de 91 milliards de F CFA en progression de 13,11%.
Bruno SEGBEDJI