Sur invitation de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), la parole a été donnée aux leaders religieux de notre pays pour exposer le point de vue des livres saints sur (Coran et bible) sur la question du droit de l’homme. Malgré quelques divergences entre le droit universel et le droit théologique ou droit de Dieu, tous les conférenciers ont été unanimes sur l’attachement de la religion au respect des droits de l’homme.
Cette conférence débats sur le thème : « droits de l’homme entre universalité et la diversité » a été co-animée par Tierno Cheick Oumar Thiamdu Haut conseil islamique et de Labbé Toé de l’église catholique. C’était hier, jeudi à la Maison de la Presse en présence du ministre de la Justice, de la présidente de la CNDH, Me Kadiatou Sangaré, des représentants des confessions religieuses, de la société civile et des défenseurs de droits de l’homme.
Pour la première fois de l’histoire au Mali, la CNDH et ses partenaires ont invité les catholiques, les musulmans et les protestants pour à parler de l’avis de la parole divine en matière de respect des droits de l’homme. Cette conférence avait l’allure d’un cours de théologie tant le public s’est montré très concerné.
« Tous les pays islamiques ont signé la convention universelle de droit de l’homme. Mais, ils se sont réservés sur trois points à savoir : le partage de l’héritage entre l’homme et la femme considéré comme un article qu’on ne peut pas changer jusqu’à la fin du monde ; la peine de mort car en islam l’homme est sacré et Dieu dit : « ne tuez point ! Si tu tue, on te tue » sauf si les parents pardonnent, un autre article inchangeable. et l’adoption de la filiation un Coulibaly ne peut pas devenir un Diallo vis versa, mais peuvent se marier. Mais, l’islam est pour l’adoption économique. Chose respectée à la lettre dans le nouveau code de personne et de la famille du Mali » a expliqué Tiorno Cheick Oumar Thiam. Il a rappelé que l’islam est une religion universelle et la dernière religion envoyée aux quatre coins du monde par le prophète Mohamed (PST) qui prône le respect de droits de l’homme c’est-à-dire le droit de l’enfant, de la femme et des personnes âgées bref les droits humains. « La loi des Nations Unis du 10 décembre 1948 a précédé celle de la loi divine qu’est le coran et que ce dernier a une valeur supérieure à la première. L’homme et la femme sont égaux devant l’islam conformément aux fatwa de l’OCI. La seule différence qui existe entre les deux est la différence biologique. Donc, l’islam respecte le droit des femmes et des enfants en matière de religion, d’esprit, de la vie, de dignité et de richesse » a martelé l’imam Thiam. Avant de conclure que « l’islam est la religion de la vérité à ce titre elle accorde plus d’importance aux droits humains. Mettez les femmes devant et les hommes derrières, la société va bien marcher, le contraire sera l’échec ».
Evoquant l’universalité et la diversité de droits de l’homme au Mali du point de vue de la religion, Labé Toé de l’église catholique définira le droit de l’homme comme un ensemble des conditions permettant à un homme de vivre décemment. « L’église est universelle, tout ce qui touche l’homme concerne l’église. Pour que Dieu soit reconnaissant à notre humanité, il faut que le droit de l’homme soit respecté conformément à la parole d’évangile ». Donc, à l’en croire, il n’y a pas de divergence entre les religions au Mali en matière de respect des droits de l’homme. Les différents conférenciers ont émis le besoin de former les leaders religieux en la matière.
A noter que la CNDH est une autorité administrative indépendante et un organe consultatif en matière de droits de l’homme. Elle œuvre pour la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales au Mali.
Aliou Badara Diarra