Référendum constitutionnel : Pourquoi le vote des députés ?

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Si en plus des élections présidentielles et de la question du fichier électoral, un autre sujet fait la Une de la presse et des causeries, c’est sans doute la question du référendum. Référendum qui pour certains de nos hommes politiques, est choquant.

Les avis sur la tenue du prochain référendum constitutionnel, pour la fumeuse pardon fameuse révision constitutionnelle du 25 février 1992 sont divergents.

Face à la priorité des priorités de l’heure qu’est le consensus au tour d’un fichier électoral pour des élections présidentielles transparentes, libres et apaisées, parce qu’il n’est un secret pour personne que la crédibilité de toutes élections, repose sur l’authenticité du fichier électoral, d’aucuns pensent que le référendum peut attendre. Le Dr Cheick Modibo Diarra le président du Rassemblement pour le Développement du Mali (RPDM) lors de sa conférence de presse du 23 Mai dernier a laissé entendre qu’ « une révision constitutionnelle ne peut être entreprise et aboutir sans organisation et méthode, sans pris en compte du facteur temps….. ». Si l’on s’en tient à cette déclaration du Dr Cheick Modibo Diarra, l’on saurait que le temps imparti pour l’organisation d’un référendum à quelques neuf (09) mois des élections présidentielles est quasiment impossible. Quand même on sait que  le fichier  devant servir de bases de données (RACE) est loin d’être amélioré. Il le sera totalement dans combien de temps  pour permettre à l’ensemble du peuple malien de s’exprimer sur le projet de loi ?

S’agissant de méthode, deux options s’offrent au président ATT, il s’agit du vote de ce projet de loi par le peuple, soit par les députés. Mieux vaut que le président sursoie à ce référendum plutôt que de faire passer le texte au niveau de l’hémicycle pour adoption. Et cela pour plusieurs raisons. L’Assemblée  Nationale étant constituée que de la majorité présidentielle soit 144 députés sur 147. Au regard de la configuration de l’Assemblée Nationale, quel est ce texte émanant des plus hautes autorités qui peinera à passer ?  L’adoption récente de la DPG de Madame le premier ministre en est une illustration parfaite. Or, pour tout esprit avertis, la Déclaration de Politique Générale, au bon sens du terme manque de sérieux. Faire donc passer le projet de loi au niveau de l’hémicycle pour adoption serait d’imposer la vision d’une minorité sur l’ensemble du peuple malien. Car le projet de loi serait tout simplement ratifié. Au-delà de cet aspect, nombreux sont ces députés qui ne sont plus à même de prendre des décisions au nom des populations qu’ils représentent. Surtout avec cette histoire de transhumance politique qui met en relief les mauvaises attitudes de certains de nos élus qui, à la veille des élections cherchent à mieux se positionner autour de la table pour mieux profiter du repas du jour. Voilà autant de raisons qui réfutent la volonté du président de la république, qui à défaut de temps nécessaire comme l’indique la constitution Malienne, pour faire voter le projet de loi par l’ensemble des maliens en âge de voter, veut le faire voter par les honorables députés.

Si le temps ne permet pas de faire voter le projet de loi par l’ensemble des maliens, l’option de le faire par les députés n’est non plus la bonne.
Serge Olivier

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