Révision constitutionnelle : Mises au point mitigées du président de l’Assemblée nationale

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Issiaka Sidibe, président de l'Assemblée nationale

Lundi dernier, l’Assemblée Nationale effectuait sa rentrée. Une occasion pour le président Sidibé de situer sur le projet de révision de la loi Fondamentale

En procédant à l’ouverture solennelle de la session parlementaire d’Avril, l’Honorable Issaka Sidibé n’a point failli d’évoquer auparavant le projet de constitution, dont l’examen avait fait l’objet d’un report à la session en cours. Et le président de l’hémicycle d’indiquer, devant le parterre de députés étrangers  conviés pour la circonstance, que «L’examen de la Constitution n’a pas pour but de retoucher les mandats présidentielles»

Le détenteur du perchoir met ainsi en avant une volonté réelle des autorités de préserver les fondements x de la démocratie, sauf que mention n’a été faite d’un détail important : dans le projet de révision, il est prévu une transition en cas d’incapacité d’organisation des élections.

Autrement dit , les arguments ayant conduit au report des communales sont prévus dans la constitution en gestation que les élus sont censés valider. Ce qui voudrait dire que si l’occupation du Nord est constatée ou que le péril sécuritaire atteint une ampleur importante, le chef de l’Etat pourrait bénéficier d’une rallonge de son mandat.  Ces non-dits qui n’ont pas été évoqués par l’Honorable Issaka Sidibé, un silence qui pourrait expliquer en partie le renvoi de la révision constitutionnelle alors qu’il était imminent et prévu lors de la dernière session extraordinaire.

Peut-être un effet du cas béninois où le président Patrice Talon a essuyé un rejet catégorique d’un parlement où il est majoritaire ? En tout cas, pour ce qui est du Mali, il se susurre qu’une tournée des parlementaires est envisagée à l’effet de recueillir les avis des sensibilités de la nation. La rentrée parlementaire s’annonce donc agitée d’autant qu’il sera éventuellement question de tenir compte en même temps de tous les aspects législatifs prévus par l’Accord pour la Paix.

Idrissa KEÏTA

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