La rentrée parlementaire d’Octobre 2012, sera effective ce lundi 1er octobre 2012. Une occasion idoine pour nos honorables députés de reprendre du service en adoptant profil bas et surtout en corrigeant une grave injustice commise à l’endroit d’un jeune groupe parlementaire, qui par son dynamisme et la clairvoyance de son leader, s’est imposé en ” deux temps, trois mouvements ” sur le fronton de l’hémicycle à Bagadadji. Il s’agit de la CODEM et de son leader l’Honorable Housseini Amion Guindo. Le contexte de crise appelle les représentants du peuple à une introspection pour remettre chacun des acteurs sociopolitiques dans ses droits, gage d’un nouveau départ sur de meilleurs auspices.
Les faits marquants d’une rentrée parlementaire sont connus. Le 1er jour de la rentrée, une cérémonie solennelle officielle est organisée et permet au président de l’institution parlementaire de faire un discours de rentrée en présence du Premier ministre, chef du Gouvernement, des membres du Gouvernement, des chefs des institutions de la République, des honorables membres du Bureau de l’Assemblée Nationale, des autorités diplomatiques, administratives et militaires du pays telles que le Gouverneur du District de Bamako, le Maire du District de Bamako, le Chef d’Etat-major Général des Armées. Le Médiateur de la République, le Vérificateur Général, les présidents des partis politiques ou leurs représentants, les Représentants des ordres professionnels, et d’autres notabilités comme les représentants des Chefs de familles fondatrices de Bamako, les Chefs ou représentants des cultes religieux.
Devant ce beau monde, le président de l’Assemblée nationale fait généralement le point des lois en instance, et évoque les sujets brûlants de l’heure. Le Pr Aly N DIALLO, Ibrahim B KEITA, en leur temps avaient su faire des discours de rentrée parlementaire restés célèbres dans les annales parlementaires.
Le second fait marquant d’une rentrée parlementaire est sans conteste le renouvellement des organes de l’Assemblée nationale, il s’agit du bureau et des commissions permanentes. Le Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale en son chapitre premier, article 11 dispose : “Les autres membres du bureau sont élus au cours de la séance qui suit l’élection du Président de l’Assemblée Nationale après la constitution des groupes parlementaires et leurs mandats sont renouvelés chaque année à la séance d’ouverture de la première session ordinaire. Ils sont rééligibles“.
C’est assez clair, en dehors du Président, les autres postes sont chaque année proposés au renouvellement. Cette année le renouvellement se situe dans un contexte particulier. Le mandat des députés de la législature 2007-2012 est terminé depuis le 09 août 2012, les députés ne doivent leur présence à Bagadadji qu’à l’accord cadre du 6 avril 2012, et la loi portant prolongement de leur mandat. Loi qu’ils ont votée massivement et pour cause ! Quelle image les parlementaires nous donneront à partir du 1er octobre ? L’image d’élus ne comprenant pas les enjeux de l’heure et prêts à se faire la peau pour des strapontins ou d’élus convaincus que dans cette double crise que nous traversons, les politiques doivent joués à baisser la “tension”.
C’est peut-être dans le souci de calmer le jeu que se situe la sage décision de Me Kassoum Tapo d’adopter profil bas par rapport à présidence de l’hémicycle qu’il avait, un moment, convoitée. Une bataille autour de la présidence est difficilement compréhensible actuellement. Pour les Maliens de tout bord, “c’est la chance de Younoussi”, son parcours et son expérience constituent un gage de stabilité en ses temps de turbulence. Si, les autres élus pouvaient suivre l’exemple de Me Tapo, alors on aura droit à une rentrée parlementaire calme, apaisée et on pourra dire que les élus sont en phase avec notre peuple. Les députés nous le doivent, parce qu’aujourd’hui à bien des égards, ils sont un des plus grands bénéficiaires ” de la mutinerie ayant aboutit à la démission du président de la République”. En effet beaucoup d’élus avaient très peu de chance de revenir à l’Hémicycle. Le taux de renouvellement place Bagadadji est de 89% à chaque élection législative.
Par ailleurs, à notre avis et à celui du citoyen lambada, les parlementaires doivent corriger la très grosse injustice qui avait été faite au groupe parlementaire CODEM en octobre 2011. Un regard sur le bureau du 14 octobre 2011 montre que véritablement le parti de la quenouille de Housseini Amion Gunido a été victime d’injustice, en violation flagrante et totale du Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale qui, toujours en son article 11, chapitre premier dispose : “… L’élection des Vice-présidents, des Questeurs et des Secrétaires Parlementaires a lieu en s’efforçant de reproduire au sein du Bureau la configuration politique de l’Assemblée Nationale”. On se pose d’ailleurs et toujours la question, pourquoi toute cette animosité à l’égard de la CODEM à l’époque.
Donner une Vice- Présidence au MPR(8) députés, au CNID(7) députés, au PARENA(5) députés, au SADI(3) députés, alors que la CODEM avec 9 députés, n’en à pas, est difficilement justifiable. Puisse nos honorables, “savoir raison gardée “, comme aime si bien le dire, un Honorable non moins célèbre, et au sortir des renouvellements des organes du parlement, être simplement des camarades, en faisant leur cette belle citation de CHE GUEWARA : “Si vous êtes capables de trembler d’indignation, chaque fois qu’il se commet une injustice dans le monde, alors nous sommes camarades“.
Oundjoro O Diawara
Nyiminyama (Douentza)