Rentrée parlementaire : Dioncounda Traoré ignore le règne de Moussa Traoré

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La rentrée parlementaire 2011 a eu lieu hier. Elle a été marquée par le discours d’ouverture du président de l’Assemblée nationale du Mali, le Pr. Dioncounda Traoré qui a décidé d’ignorer les 23 ans de règne du général Moussa Traoré.

C’est devant un parterre de personnalités parmi lesquelles le Premier ministre, les présidents des autres institutions, les corps constitués et surtout les délégations d’élus de pays amis comme le Sénégal, le Togo ou encore le Gabon que le président de l’Assemblée nationale, le Pr. Dioncounda Traoré s’est adressé à ses camarades et élus de la Nation pour cette première session ordinaire de notre parlement. Il a tenu à rappeler d’entrée de jeu que « cette session est marquée par le sceau de la commémoration du cinquantenaire de notre pays comme dans plusieurs autres pays du continent ». Il a salué les efforts des pères fondateurs de notre pays conduits par le président Modibo Keïta dont le règne de 8 ans a permis la construction d’école pour tous et de nombreuses unités industrielles. Ignorant les 23 ans de gestion du général Moussa Traoré, Dioncounda Traoré est revenu sur le parcours démocratique du Mali de 1991 à nos jours qui a vu le visage de notre pays changer sous les initiatives d’abord du président Alpha Oumar Konaré de 1992 à 2002 et ensuite du général Amadou Toumani Touré depuis lors avec des projets et des succès importants « même s’il reste beaucoup de choses à faire ».

 

Intersession parlementaire très remplie

Le Pr. Dioncounda Traoré est revenu sur les activités de l’institution pendant l’intersession parlementaire notamment un voyage d’échanges en Chine, la tenue à Bamako d’une rencontre de députés africains autour de la lutte contre le paludisme, une session de la commission financière en première région et la participation à toutes les festivités et cérémonies de festivités marquant le cinquantenaire de notre indépendance.

Il a indiqué que cette session d’octobre consacrée principalement au vote de la Loi de finance, 55 projets de lois dont 27 sont relatives à des ratifications, sont aussi à l’ordre du jour du travail parlementaire pour les jours à venir..

 

Le président de l’Assemblée nationale a évoqué aussi les questions brûlantes de l’actualité. Parlant des conséquences malheureuses de la forte pluviométrique marquée par des inondations et des pertes en vie humaine, il a rappelé la préoccupation et les recommandations des députés pour un approvisionnement de nos populations en denrées de première nécessité. Il a suggéré au gouvernement de prévenir les pénuries réelles et parfois artificielles sur nos marchés.

 

Dioncounda Traoré, fustigeant la transformation du Nord de notre pays en sanctuaire de terroristes, de trafiquants de tous genre, a appelé tous les pays riverains du sahel interpellés à agir de concert pour éradiquer le mal dans bande sahélo saharienne. Ça ne doit pas être « une querelle de lézard » qui ne concerne que les lézards.

Il a souligné que les parlementaires ne pouvaient pas être indifférents aux désastres sur nos routes. Tout en saluant les différentes initiatives pour le renforcement de la sécurité routière, il a demandé une application juste et forte de la loi.

 

L’actualité dans les pays voisins n’a pas échappé au Pr. Traoré qui est revenu sur la situation délicate en Guinée, en Côte d’ivoire et au Niger et surtout loué l’efficacité de la diplomatie parlementaire désormais complémentaire la diplomatie classique réservée à l’exécutif.

Clôturant son intervention, Dioncounda Traoré a appelé les Maliens au travail dans un monde où la reprise économique est la plus fragile.

Abdoul Karim Maïga

 

 

 

Nouveau code des personnes  et de la famille

Terrain d’entente trouvé entre les députés et les responsables des associations musulmanes

La session d’octobre sera studieuse cette année. Il suffit seulement de faire la revue des dossiers sur la table de l’Assemblée nationale pour s’en rendre compte. Priorité sera quand même donnée au vote de la Loi de Finance 2010. Adoptée la semaine dernière par le Conseil des ministres, le projet de loi de Finances 2011 qui établit le budget d’Etat 2011, s’inscrit dans le cadre de la poursuite des efforts déployés par le Gouvernement en vue d’assurer la maîtrise de la gestion des finances publiques. Le budget d’Etat pour l’exercice 2011 est arrêté : en recettes à 1 184 milliards 11 millions de Francs CFA et t en dépenses à 1 326 milliards 196 millions de Francs CFA.

 

Le budget d’Etat 2011 dégage un déficit prévisionnel de 142 milliards 185 millions de Francs CFA. Ce déficit sera financé par les ressources provenant des aides budgétaires extérieures et de la mobilisation de l’épargne à travers les titres d’emprunt émis par le Trésor.

 

L’autre dossier brûlant de la rentrée sera la seconde lecture du Code des personnes et de la famille. Après plusieurs renvois, le président Dioncouda Traoré et ses camarades ne peuvent plus continuer à se débiner. De nombreux articles du nouveau code des personnes et de la famille, décrits comme des innovations du texte, sont considérés par le Haut Conseil Islamique comme une atteinte grave aux valeurs de l’islam dont se réclame une large majorité des Maliens. Il s’agit notamment de la laïcité du mariage, l’exclusion des parents dans l’héritage de leurs enfants, la fixation de l’âge minimum du mariage à 18 ans, l’absolue exigence faite aux épouses de contribuer aux charges de la famille, etc..

 

Après mois de discussion, Dioncounda Traoré a annoncé la fin des mésententes entre son institution et les responsables des organisations religieuses avec lesquels il a été trouvé un terrain d’entente sur les points de désaccords ci-dessus évoqués. Il a assuré du vote pendant la présente session parlementaire.

Abdoul Karim Maïga

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