C’est ce lundi qu’aura lieu la rentrée parlementaire 2010-2011, communément appelée Session budgétaire. Elle traitera en priorité du budget de l’Etat et du collectif budgétaire, s’il y a lieu. Ce dernier permet de réajuster les dépenses effectuées, mais non autorisées par les députés pour le budget précédent. Ce procédé est devenu depuis plusieurs années, une méthode de gestion du gouvernement.
Auparavant, les 147 Honorables que compte l’Hémicycle auront renouvelé leur bureau, composé d’un Président, de neuf Vice-présidents, d’autant de Secrétaires parlementaires et de deux Questeurs. Précisons que seul le Président est élu pour 5 ans, tous les autres postes étant annuellement renouvelables. De même, les onze commissions de travail, plus celle chargée du contrôle, verront aussi leurs bureaux renouvelés. Cet exercice démocratique est valable pour les groupes parlementaires, au nombre de neuf. Il s’agit de l’ADEMA, URD, CNID, ACM, CODI, MPR, PARENA – SADI, RPM et CODEM.
Généralement, les rentrées parlementaires donnent lieu à des empoignades entre groupes parlementaires pour le contrôle de certains postes. Il arrive même souvent qu’au sein des groupes il y ait des difficultés pour remplacer X par Y. Ce qui donne lieu à de nombreux commentaires dans les allées de l’Assemblée nationale. Cette année, tout semble être clair et calme. Malgré la création du PDES, dont Mme Touré Lobbo Traoré est la marraine. Certains ont pensé que cette formation politique, d’obédience présidentielle, allait phagocyter plusieurs partis, notamment les mastodontes de notre classe politique que sont l’ADEMA, l’URD et le RPM. Ce qui provoquerait un mécontentement, voire une rébellion, dans les rangs de ce trio, qui ne manquerait pas de réagir et de se démarquer de Koulouba. Et ce qui présagerait d’une rentrée parlementaire des plus tumultueuses. Mais, on est loin de ce scénario, puisque le PDES est resté fidèle à la ligne tracée par son mentor, ATT, en ne causant de tort à personne et en courtisant tout le monde. Son Président, Ahmed Diane Sémega et son équipe, bien qu’ayant eu la possibilité de procéder à des débauchages honteux, n’ont pas voulu en passer par là. Il n’est même pas sûr que la dizaine de députés se réclamant du groupe parlement CODI (Collectif des députés indépendants) va se muer en groupe PDES. Cette éventuelle mutation pourrait en effet se retourner contre ATT au moment de la formation du nouveau gouvernement, qui tarde d’ailleurs à se concrétiser. C’est pourquoi il serait politiquement hasardeux de doter le PDES d’un groupe parlementaire propre, ce qui ne lui apporterait rien de plus que l’existant.
Le statu quo arrange donc à la fois ATT et l’ensemble des partis représentés à l’Assemblée nationale. Il n’y aura certainement aucun bouleversement significatif. Et c’est le moment ou jamais (c’est-à-dire jusqu’à 2012), pour le Président de la République, de revoir la copie du gouvernement, avec ou sans Modibo Sidibé.
Chahana Takiou