Pour la présente Session parlementaire, débutée le 3 octobre dernier, les Députés auront à examiner 26 projets de loi en instance et 2 nouveaux textes. La rentrée solennelle s’est déroulée en présence des membres du Gouvernement, de diplomates et d’un invité spécial : le président de l’Assemblée Nationale du Niger.
Hama Amadou, le président de l’Assemblée Nationale du Niger, était donc l’invité spécial des Députés maliens qui viennent d’ouvrir la Session parlementaire d’octobre. Partie pour durer trois mois, cette Session aura à examiner, selon le président de l’Assemblée Nationale du Mali, Dioncounda Traoré, vingt-six projets de loi en instance et deux nouveaux textes. De toute évidence, le projet de loi portant sur le Code des personnes et de la famille sera débattu. Les Députés n’ont certainement pas envie de revivre le couac de 2008, quand ils avaient adopté le projet de texte que le président de la République a refusé de promulguer, sous la pression populaire, préférant le leur renvoyer en seconde lecture.
Cette fois-ci, les Députés semblent s’être entourés de toutes garanties nécessaires. Aux dires de Dioncounda Traoré, le nouveau projet de Code des personnes et de la famille a été soigneusement revisité et relu par la Commission des lois de l’Assemblée Nationale assistée par le Haut Conseil Islamique, et débattu lors de tables-rondes organisées sur la question par l’ORTM.
Dans son discours d’ouverture, le président de l’Assemblée Nationale du Mali a également touché à certains aspects de la situation sociale du pays, en particulier le système scolaire. En effet, depuis le début des années 1990, le système scolaire et universitaire souffre : les grèves incessantes et les débrayages successifs déclenchés à tour de rôle par les élèves et les enseignants. Et malgré les nombreuses réunions de concertations, les fora, colloques et table-rondes, l’école malienne en est toujours au même point, autrement dit à la case-départ de 1990.
Dioncounda Traoré a également fustigé l’insécurité liée à la circulation routière et au banditisme urbain. Pour lui, certains véhicules n’ont tout simplement pas leur place dans la circulation. En effet, c’est par milliers que les vieilles épaves roulantes sont déversées sur le marché malien, au bonheur de tous ceux-là qui n’ont pas les moyens de s’acheter un véhicule neuf. Sur des routes défoncées et en mauvais état, ces véhicules qui n’ont ni de bons pneumatiques ni freins, qui ne sont soumis à aucun contrôle sérieux, ni de la part de la police ni des agents techniques, causent tous les jours des dégâts matériels et humains énormes. Le dernier en date, le président Traoré l’a rappelé, c’est cet accident qui s’est produit dans la Commune rurale de Ouélessébougou. Il a fait plus de vingt morts et une quarantaine de blessés. Ce jour-là, le Ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile, le général Sadio Gassama, a trouvé à dire que les citoyens doivent faire attention avec leurs engins, et les contrôler systématiquement. Ce qui est d’ailleurs vrai, mais le Ministre a oublié de signaler le rôle que de bons contrôles techniques et une meilleure surveillance de la circulation par les agents peut jouer dans la limitation des drames causés par les nombreux accidents.
Quant au banditisme urbain, il s’est généralisé dans toutes les villes du pays et a pris de multiples formes. Hors villes, sévit une autre insécurité, liée cette fois au banditisme transfrontalier et à la présence de cellules actives de terroristes dans la bande sahélo-saharienne. Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’elle pourrait être aggravée par le retour de Libye d’ex-combattants maliens (mais, aussi d’autres nationalités) précédemment enrôlés dans les rangs du Colonel déchu, Mouammar El Kadhafi. Contre ces menaces, le président Dioncounda Traoré a lancé un appel général à la délation.
Le président du Parlement a aussi mis le doigt sur la corruption. Pour lui, ce fléau n’épargne aucun domaine et s’est généralisé notamment au niveau de la justice, de l’enseignement et de la santé. Mais, tout comme l’insécurité liée à la circulation routière, les fonctionnaires, agents techniques, policiers et gendarmes pourraient limiter les dégâts s’ils ne privilégiaient pas leurs intérêts personnels.
Sur le plan économique, selon le président Dioncounda Traoré, les autorités sont parvenues à maîtriser les prix des denrées de grande consommation pendant le mois de Ramadan. Ce que le citoyen lambda, quant à lui, n’a pas constaté.
Pour terminer, il a fait un tour de la situation du continent africain. Il a ensuite passé la parole à son invité, Hama Amadou qui a tenu en haleine les parlementaires maliens à travers un discours émouvant.
CAT