Rentrée parlementaire : Une session chargée et prometteuse

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26 projets de loi en instance et 2 nouveaux textes. C’est le travail qui attend les parlementaires maliens qui viennent d’effectuer leur rentrée, avec comme invité, le président de l’Assemblée Nationale du Niger.

C’est devant Hamma Amadou, le président de l’Assemblée nationale du Niger, que les députés maliens ont ouvert la Session parlementaire d’Octobre. Selon son président, Dioncounda Traoré, vingt-six projets de loi en souffrance et deux nouveaux projets de loi sont inscrits à l’ordre du jour. Avec en évidence, le projet de loi portant sur le Code des personnes et de la famille, un texte qui avait été adopté en première lecture par l’Assemblée Nationale puis retourné au Parlement par le chef de l’Etat pour relecture. Devant le tollé général soulevé par la première version, notamment dans les milieux islamistes et conservateurs, Amadou Toumani Touré a refusé de promulguer ledit projet de loi, préférant se rabattre sur les députés.

Aux dires de Dioncounda Traoré, le nouveau projet de Code des personnes et de la famille a été soigneusement revisité et relu par la Commission des lois de l’Assemblée Nationale assistée par le Haut Conseil Islamique. Les députés ont également tiré des leçons des table-rondes organisées sur la question par l’ORTM. Ce qui présage déjà du plat que se proposent de servir au peuple malien des députés pris en otage par des extrémistes de tous bords.

Dans son discours d’ouverture, le président de l’Assemblée Nationale du Mali a également mis en exergue certains aspects de la situation sociale, économique et politique, notamment les menaces qui planent sur l’école et la paix. Sur le premier point, il n’est un secret pour personne que depuis le début des années 1990, le système scolaire et universitaire souffre. Les grèves incessantes et les débrayages successifs déclenchés, tour à tour, par les élèves et les enseignants, toujours avec des revendications dont certaines sont franchement maximalistes. Et malgré les nombreuses réunions de concertations, les fora, colloques et table-rondes, l’école malienne ne cesse de traverser des zones de turbulence. Sur le second point, Dioncounda Traoré a épinglé l’insécurité liée à la circulation routière et au banditisme urbain. Pour lui, certains véhicules n’ont tout simplement pas leur place dans la circulation. En effet, c’est par milliers que les vieilles épaves roulantes sont déversées sur le marché malien, au bonheur de tous ceux-là qui n’ont pas les moyens de s’acheter un véhicule neuf. Sur des routes défoncées et en mauvais état, ces véhicules qui n’ont ni de bons pneumatiques ni freins, qui ne sont soumis à aucun contrôle sérieux, ni de la part de la police ni des agents techniques, causent tous les jours des dégâts matériels et humains énormes. Le dernier en date, le président Traoré l’a rappelé, c’est cet accident qui s’est produit dans la Commune rurale de Ouélessébougou. Il a fait plus de vingt morts et une quarantaine de blessés. Ce jour-là, le Ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile, le général Sadio Gassama, a trouvé à dire que les citoyens doivent faire attention avec leurs engins, et les contrôler systématiquement. Ce qui est d’ailleurs vrai, mais le Ministre a oublié de signaler le rôle que de bons contrôles techniques et une meilleure surveillance de la circulation par les agents peut jouer dans la limitation des drames causés par les nombreux accidents.

Quant au banditisme urbain, il s’est généralisé dans toutes les villes du pays et a pris de multiples formes. Hors villes sévit une autre insécurité, liée cette fois au banditisme transfrontalier et à la présence de cellules actives de terroristes dans la bande sahélo-saharienne. Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’elle pourrait être aggravée par le retour de Libye d’ex-combattants maliens (mais, aussi d’autres nationalités) précédemment enrôlés dans les rangs du Colonel déchu, Mouammar El Kadhafi. Contre ces menaces, le président Dioncounda Traoré a lancé un appel général à la délation.

Un autre phénomène que le président de l’Assemblée Nationale du Mali  a tout autant fustigé, c’est la corruption. Pour lui, ce fléau n’épargne aucun domaine et s’est généralisé notamment au niveau de la justice, de l’enseignement et de la santé. Mais, tout comme l’insécurité liée à la circulation routière, les fonctionnaires, agents techniques, policiers et gendarmes pourraient limiter les dégâts s’ils ne privilégiaient pas leurs propres intérêts personnels.

Sur le plan économique, selon le président Dioncounda Traoré, les autorités sont parvenues à maîtriser les prix des denrées de grande consommation pendant le mois de Ramadan. Ce que le citoyen lambda, quant à lui, n’a pas constaté.

Pour terminer, il a fait un tour de la situation du continent africain. Il a ensuite passé la parole à son invité.
Cheick TANDINA
 

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