En principe, c’est ce lundi 31 octobre 2016 que l’institution parlementaire procédera au renouvellement de son bureau conformément à son règlement intérieur. L’exercice coûtera cher à l’ADP-Maliba, la majorité présidentielle étant décidée à administrer à son ancien allié une sanction à la hauteur de son ‘’forfait’’.
Ce lundi matin promet d’être très chaud à la place de la République, au point de faire grincer des dents à certains. En effet, statutairement, le bureau de l’hémicycle doit faire peau neuve à l’ouverture de la session ordinaire du mois d’octobre de chaque année. Pour cette session, les appétits des groupes parlementaires sont aiguisés. Si le ‘’pachyderme’’ du RPM règne sans partage sur cette législature, les alliés, eux, espèrent bien être récompensés pour leur accompagnement et leur dévouement au sein de la majorité parlementaire.
Les opposants non plus n’entendent pas rester les bras croisés. Ils espèrent être plus représentatifs au sein du futur bureau.
Un député du groupe parlementaire VRD, l’opposition conduite par Soumaïla Cissé, nous a confié qu’ils ont mis la majorité en garde contre leur marginalisation et toutes autres actions allant dans le sens de les traiter comme des moins que rien.
Avec la reconfiguration politique de l’Assemblée nationale suite au départ de l’ADP-Maliba et le parti Sadi de la majorité présidentielle pour former une nouvelle opposition à travers le groupe parlementaire ADP-Maliba-Sadi, la bataille de positionnement au sein du nouveau bureau devient plus intense que jamais.
En plus de cette menace, la majorité, avec à sa tête le RPM, ne veut plus sentir l’ADP-Maliba, son ancien allié de la mouvance présidentielle, à plus forte raison un groupe parlementaire ADP-Maliba/Sadi. Le mot d’ordre au sein de la majorité présidentielle est tout sauf une représentation qualitative et quantitative des désormais adversaires politiques au sein du bureau de l’Assemblée nationale. « Nous allons montrer aux députés démissionnaires et aux responsables de l’ADP-Maliba de quoi la majorité est capable. La sanction sera à la hauteur de leur forfait». Déjà, selon certaines indiscrétions, le RPM et ses alliés ont décidé de retirer à l’ADP-Maliba les postes qu’elle occupait au sein du bureau sortant. «En application de l’article 11 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, nous allons nous forcer de faire ressortir la configuration politique de l’institution. Ainsi, en perdant le poste du deuxième vice-président, l’ADP-Maliba n’aura qu’un petit poste de consolation comme secrétaire parlementaire. Il devait son poste de deuxième vice-président à son appartenance à l’Alliance pour le Mali (APM)». Du côté de la nouvelle opposition politique, l’ADP-Maliba et son allié, le parti Sadi, on estime que le renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale est un non événement. « Nos députés ne sont pas à l’Assemblée nationale pour occuper un poste au sein du bureau. Nos amis de la majorité doivent savoir que l’ADP et le parti Sadi ne veulent pas participer à un partage de gâteau. Nous sommes là pour le peuple et non pour faire plaisir à une majorité», confie un député de l’ADP.
Du côté de la mouvance présidentielle, notamment le groupe parlementaire APM, on espère plus de postes au sein de la nouvelle composition du bureau. Ainsi, avec deux postes de vice-président, un poste de questeur et un poste de secrétaire parlementaire, ce groupe parlementaire aura la présidence de deux commissions. Il s’agit de la commission des lois et celle de l’emploi. Le groupe affiche également des ambitions pour occuper la vice-présidence de la Commission des finances et des postes de rapporteur de commission.
Du côté du groupement parlementaire Adema/Asma, rien ne filtre des tractations en cours au sein de ce regroupement membre de la mouvance présidentielle.
Les élus de ce groupe ont multiplié les réunions ces derniers temps qui, selon certaines indiscrétions, portent essentiellement sur le quota qui leur sera réservé dans le futur bureau.
Au groupe parlementaire RPM, le climat est plus ou moins serein. Beaucoup lorgnent des postes au sein du bureau. Ils estiment qu’il faut faire une rotation afin de permettre à ceux qui ne sont pas rentrés dans le bureau sortant de pouvoir y goutter.
D’ores et déjà, la tension est palpable dans l’air et la cohabitation pacifique cache mal le sentiment d’anxiété des uns et des autres.
Nouhoum DICKO
Que chaque groupement assume les conséquences de ses actes posés pourvu que le Mali y gagne.
Si l’ADP-MALIBA quittait la CMP, elle devait savoir qu’elle perdrait aussi sa place et son rang dans le bureau législatif.
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