Depuis novembre 2013, notre pays a signé son retour définitif dans la légalité constitutionnelle couronné par le renouvellement du parlement. La recomposition du temple de la démocratie avait suscité de réels espoirs après la fin des législatives. Car la législature qu’elle a précédée était accusée de tous les péchés d’Israël. La légitimité de ces parlementaires était fortement mise en cause. Cela se comprenait aisément dans la mesure où les élus de la nation se sont rendus complices de l’effondrement de notre pays. Car ils n’ont pas su jouer pleinement leur partition dans le jeu démocratique. Toute chose qui a entrainé la faillite de l’Etat. L’on s’en souvient, avec l’adoption du code des personnes et de la famille sous le règne d’ATT, les députés ont foulé au pied les valeurs qui fondent la société malienne. La suite est connue. Ils ont été rappelés à l’ordre par la société civile malienne. Depuis ce triste épisode, les honorables ont été vilipendés par le peuple. Notre assemblée faisait office de chambre d’enregistrement, car aucune proposition de loi n’émanait de nos élus et la crise que nous traversons est la somme des responsabilités non assumées. Le fameux système de consensus politique mis en place par le prédécesseur d’IBK avait quasiment tué la démocratie malienne. Ainsi, au sortir des législatives, le peuple espérait un changement de taille dans le pouvoir législatif en terme de qualité des hommes qui animent l’institution parlementaire. Néanmoins, l’architecture du parlement s’est beaucoup améliorée avec l’opérationnalisation de la haute cour de justice, et l’adoption de la loi portant statut du chef de file de l’opposition. Même si ce dernier progrès a suscité beaucoup de tollé au sein de certaines formations politiques qui ont estimé que l’opposition est plurielle. Il n’en demeure pas moins que la valorisation du statut des partis politiques de l’opposition s’est avéré avec le temps une nécessité absolue dans la République. En tout cas, le renforcement de la démocratie passe inéluctablement par la constitution d’une opposition responsable, constructive et républicaine. C’est ce sel qui manquait au régime précédent ou l’unanimisme et le consensus l’avait emporté sur le sens réel de la démocratie. Seul Oumar Mariko du parti Sadi s’est battu contre vents et marées pour se faire attendre. Hélas ! Sa voix était faible face à un regroupement des partis politiques ligué derrière le pouvoir en place. Les partis politiques au Mali craignent d’animer l’opposition. Pire, ils sont devenus des opportunistes qui changent de position au gré de la direction du pouvoir. Pour preuve, Adema Pasj, l’ex-première force politique, a toujours été, depuis la fin du mandat du président Alpha Oumar Konaré, un éternel accompagnateur du pouvoir.
Il ne faut pas qu’on se voile la face, une démocratie sans opposition est une démocratie moribonde. « La démocratie se nourrit de l’opposition, sans elle, elle meurt». Nous venons d’en faire l’amère expérience avec l’effondrement de l’Etat.
La relecture de la loi électorale portant statut des députés s’impose
Au Mali, la fonction législative est devenue un lieu de refuge pour beaucoup de personnes. La recherche de l’immunité parlementaire est le mobile de bien d’élus, qui cherchent à s’échapper des mailles de la justice. Alors que l’institution parlementaire est par excellence le temple où se décident les grandes orientations de la vie de la nation. Le parlement vote les lois de la république et en propose, contrôle l’action gouvernementale et évalue les politiques publiques. Donc, n’importe qui ne doit pas y siéger. Mais ceux qui n’ont pas la qualité requise pour porter le macaron de la nation sont légion à l’hémicycle. Il suffit d’être plein aux as pour acheter la conscience des électeurs. La plupart d’entre eux ne sont pas munis d’un bagage intellectuel leur permettant d’influer positivement sur le cours des débats intéressant la vie de la nation. Ils sont devenus des spectateurs au moment ou l’essentiel est en jeu. Cependant, il faut le reconnaitre, on peut tout reprocher à la législature précédente sauf qu’elle ne regorgeait pas en son sein de députés émérites et intellectuels au sens propre du terme. Tels Me Kassoum Tapo, Me Mountaga Tall, Me Hamidou Diabaté, Dr. Oumar Mariko et bien d’autres, qui ont su non seulement rehausser l’image du parlement mais aussi mis de l’ordre dans le débat parlementaire quand il le fallait. Hélas ! Aujourd’hui, faute d’avoir des élus de la trempe de ces hommes de lois et intellectuels pour redonner à l’institution ses lettres de noblesse, le parlement malien se trouve sur une pente glissante. A regarder de près les séances plénières, la qualité des débats laissent à désirer. Rares sont les députés qui maitrisent le règlement intérieur. Et, ce, malgré des efforts consentis en vue de les familiariser aux textes régissant la vie de l’institution. Alors que l’image des échanges est retransmise en direct sur la chaine nationale et perçue à travers le monde. Le vécu actuel de l’hémicycle est émaillé des empoignades à l’allure d’un règlement de compte politique entre la majorité et l’opposition ainsi que des scènes de spectacle frisant parfois le ridicule. Force est de reconnaitre que le niveau intellectuel de certains de nos élus est extrêmement bas. On ne saurait avoir une assemblée nationale digne de ce nom sans qu’un certain nombre de critères d’éligibilité soit révisé en tenant compte du niveau d’étude de ceux qui sont appelés à prendre des résolutions au nom de l’ensemble du peuple Malien. Le critère minimum pour être candidat au poste de député devrait au moins être titulaire d’un diplôme d’Etude Universitaire Générale (Deug).Ce qui permettra de redorer le blason de notre temple de la démocratie. Car l’image actuelle que notre parlement renvoie à travers le monde n’est pas celle qui est attendue par le peuple. Cette relecture s’impose pour l’Avenir du Mali.
Boubacar SIDIBE
La relecture de la lois et la fixation de critères d’éligibilités ne seront pas suffisantes. En effet, les intellectuels ne s’intéressent pas a la politique. Aussi bon nombres d'entre nous ont rompu avec nos cercles et communes après l’obtention de nos diplômes et ne redescendent que pendant les périodes électorales. A mon avis le retour des intellectuels vers leurs communes, cercles et régions est l'une des meilleures alternatives de rehausser le niveau des débats a l'Assemblée Nationale
La relecture de la lois et la fixation de critères d’éligibilités ne seront pas suffisantes. En effet, les intellectuels ne s’intéressent pas a la politique. Aussi bon nombres d'entre nous ont rompu avec nos cercles et communes après l’obtention de nos diplômes et ne redescendent que pendant les périodes électorales. A mon avis le retour des intellectuels vers leurs communes, cercles et régions est l'une des meilleures alternatives de rehausser le niveau des débats a l'Assemblée Nationale
Me Sidibé, de grâce, il faut arrêter avec vos inepties.vous voulez encore que le DEUG (diplôme) soit instauré pour prétendre être député à l’Assemblée nationales. En d’autres termes vous voulez qu’on écarte la composante essentielle du peuple sous le prétexte fallacieux qu’ils ne disposent pas d’un diplôme consistant. Si je ne m’abuse, mon cher Sidibé, la situation catastrophique de notre Pays est imputable à ces gros diplômés. À présent, rien ne me prouve que ces gros diplômés réfléchissent mieux que nos paysans qui n’ont pas été à l’école des blancs. Faites attention, nous sommes au Mali, nous savons que 70% des diplômes sont acquis de façon frauduleuse. Et ce n’est vraiment pas de gros diplômés dont on a besoin pour faire bouger notre Pays Il a surtout besoin d’hommes vertueux, patriotes et visionnaires. Ces qualités ne s’acquièrent pas à l’école. Moi je pense que c’est inné. Donc gérer les hommes, c’est une autre affaire très complexe qui dépasse le cap des diplômes.
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