Rapport Majorité parlementaire-Gouvernement : Dichotomie au sommet de l’Etat !

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Le Premier ministre Oumar Tatam Ly
Mali: le premier ministre, Oumar Tatam LY

Deux hommes pour deux missions différentes.  Le PM, Oumar Tatam Ly pour un contrat de législature afin de former une majorité forte,  de 122 députés, à l’Assemblée. Donc une large ouverture pour une base sociale solide.  Mamadou Camara, Directeur de Cabinet du président,  à travers une sortie hasardeuse et arrogante sabote le travail du premier.   En affirmant haut et fort que l’actuel gouvernement  et la majorité à l’assemblée sont en phase. Donc pas urgence à faire un remaniement, comme si les autres (alliés politiques) sont appelés pour observer  et applaudir.

 

 

Une nouvelle ambiguïté du pouvoir en place. Cette fois-ci, elle se joue entre la primature et le directeur de cabinet du président de la République.

Au lendemain des résultats législatifs, deuxième tour, qui lui donnait une majorité de 66 députés, un envoyé du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, avait entamé une concertation avec les partis représentés à l’assemblée nationale dans le cadre de former une majorité forte. Des rencontres, un contrat de législature a été signé. Ce contrat, a aussi abouti à la formation d’un regroupement formé par  11 partis politiques de 27 députés dans une plateforme dénommée Alliance Pour le Mali (APM). Ainsi, la majorité absolue qui en est issue est composée par les groupes parlementaires RPM (70 avec les quatre indépendants qui ont adhéré au RPM) ; APM (27) ; ADEAMA PASJ (16). Pour un total de 122 députés. Cette majorité  parlementaire, au regard de sa composition, ne cherche qu’un seul objectif : Le consensus au nom d’une base sociale solide. Un acte qui s’impose pour un pays post-crise dont le redressement, qu’est une urgence, nécessite une union sacrée.

 

 

Ce processus salutaire avait mis en mal les relations entre le premier ministre Oumar Tatam Ly et des ténors du RPM à l’entendement  desquels,  la majorité forte recherchée devait mettre à table le RPM et les partis sollicités pour la raison.  Ce front entre l’intrus, comme ils le considèrent, et des ténors du RPM anime toujours la scène. Un missionnaire pour une bonne cause devenue une proie à abattre par tous les moyens.

 

 

A cela, un autre acte, le plus ambigu d’ailleurs, s’y ajoute. Avec la sortie hasardeuse et arrogante du chef de directeur de cabinet  du président, avec rang de ministre, Mamadou Camara. Des propos accordés au quotidien malien l’Indépendant dans sa parution du mardi dernier, mettent en mal le travail abattu par le premier ministre.

 

 

A la question : « Le gouvernement post-législatives n’en finit pas de se faire attendre. De l’impatience, les Maliens sont de plus en plus gagnés par la lassitude. Pourquoi cet attentisme ? »

 

 

M. Camara répond : « la question est légitime. Vous en parlez parce qu’il y a eu les élections législatives. Un remaniement aurait été logique dans la foulée des législatives si les résultats avaient une majorité qui n’est pas conforme à la majorité qui est représentée au sein du gouvernement.  Or, comme vous le constatez au sein du gouvernement, c’est la mouvance présidentielle, avec le RPM qui est en tête. Et à l’Assemblée, c’est la même chose, le RPM est arrivé en tête et la majorité parlementaire s’est constituée autour de lui. Par conséquent, le gouvernement et la majorité parlementaire sont en phase. Donc, aucune raison à ce stade ne justifie un remaniement par le fait qu’il y a eu les élections législatives. Maintenant, c’est la prérogative du chef de l’Etat qui, à tout moment, s’il pense que c’est nécessaire, peut procéder au réajustement».

 

 

Ces propos vont en déphasages avec les consultations du PM qui ont abouti à la signature d’un contrat de législature. Qui au regard de sa formation doit aussi refléter la composition du gouvernement post-législative. Si M. Camara pense que les deux sont en phase cela n’est qu’une fausse lecture des choses.

 

 

Dans ce gouvernement, les sensibilités politiques représentées, à part le RPM, aucune d’entre elle n’a une forte représentativité dans l’hémicycle. Dans le regroupement APM, il y a les partis Yèlèma (un député) ; ASMA (3) ; UDD( 1) ; UMRDA (2).  Donc 7 sur les 27 députés de l’APM. Ont-ils la légitimité de représenter et  parler au nom des autres partis membres de l’APM, du moment où leur entrée dans le gouvernement a eu lieu avant la signature du contrat de législature ?

 

 

Il y a aussi le groupe parlementaire ADEMA avec (16 députés). Donc en tout 93 députés.  Alors où est la cohérence en termes de représentativités légale entre les deux institutions ?

 

 

Un nombre de députés qui n’atteint même pas les 2/3 recherchés quant il est question de l’adoption d’une réforme à l’hémicycle. Pour cela, il faut 98 députés. Ce qui veut dire qu’en cas de rupture avec les autres alliés, le pouvoir perdra le contrôle de l’hémicycle.

 

 

En plus de cela, quelle représentativité exacte ont ces partis politiques au plan social ? A part l’ADEMA, aucune des quatre autres formations politiques ne peut mobiliser encore moins sensibiliser  à la satisfaction. Et en termes  de maires, conseillers, ils en détiennent un plus faible nombre au compteur.

 

 

Au-delà de cela,  la formation de l’actuel gouvernement n’est ni un reflet social ni un reflet constant de l’hémicycle. Il est composé majoritairement de parents, d’amis, des proches de la famille présidentielle. Quelles bases sociales ont ceux-ci ?  Ne peuvent-ils pas être remplacés par des représentants politiques issus des partis membres de la majorité parlementaire ? Cela est même plus logique.

 

 

Aux dernières nouvelles, dépassé par  une telle tension à quelques mois seulement de la rentrée parlementaire,  le président IBK aurait demandé, ce même soir,  un rapport des responsables de l’hémicycle. Une histoire de résoudre cette affaire qui prend une dimension explosive au détriment du chef de l’Etat.

 

 

Ce coup de théâtre au sommet de l’Etat donne à penser quant à la position réelle du pouvoir en place. Le premier ministre pour rassembler, le chef de Cabinet  pour diviser. Alors qu’ils agissent tous au nom d’une seule personne qui est  IBK.

C’est là où il y a ambiguïté.  Joue-t-il (IBK)  au pompier pyromane ?

Boubacar Yalkoué 

 

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1 commentaire

  1. LE PREMIER MINISTRE EST AU DESSUS DU LOT. IBK DOIT BEAUCOUP FAIRE ATTENTION A CE QUE SES TROUPES DISENT DANS LES MEDIAS POUR NE PAS CONTRARIER.
    C’EST UN TRAVAILLEUR ET UN PATRIOTE.

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