«Questions orales» hier à l’assemblée nationale sur l’affaire des engrais frelatés : Le ministre Treta ” maltraité ” par le député Bakary Koné

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Dr Bokary Tréta hier à l'Assemblée nationale
Dr Bokary Tréta hier à l’Assemblée nationale

Sur le ring des ” Questions orales ” d’hier à l’Assemblée Nationale, le ” combat ” entre le ministre de Développement rural, Dr Bokary Treta et le député ADEMA de la zone CMDT de Koutiala, Bakary Koné était le plus attendu, car il portait sur une affaire qui défraie la chronique depuis quelques semaines. Au final, l’impression générale qui s’est dégagée du duel est que le ministre Treta a été ” maltraité ” par le représentant du peuple, visiblement bien au parfum de la réalité des marchés d’intrants agricoles. 

Quand bien même il se faisait assister par un interprète, ne maîtrisant pas la langue de Molière, l’honorable Bakary Koné s’est plutôt montré précis et pugnace face au numéro deux du gouvernement, du reste puissant Secrétaire général du RPM, le parti au pouvoir.

Des questions précises restées sans réponses

Monsieur le ministre, permettez-moi de vous réitérer toutes mes félicitations pour le choix porté sur votre personne pour diriger un département aussi important dans la vie de notre nation. Vous disposez d’un background assez fourni pour mener à bien ce département si capital pour le développement socio-économique de notre pays “, a-t-il introduit. Avant de dégainer en évoquant des informations concordantes (le président de la République et le député Bafotigui Diallo du RPM les ayant récemment évoquées) selon lesquelles la livraison aux paysans d’importantes quantités d’engrais  de mauvaise qualité pour la campagne agricole 2015, suite à un appel d’offres, a comporté des engrais de mauvaise qualité. ” Pouvez-vous nous confirmer ces informations ? Si oui, pouvez-vous nous décrire les conditions dans lesquelles cela s’est  produit ? Quelle est la quantité d’engrais de mauvaise qualité introduite dans notre pays ? Où se trouvent actuellement ces engrais ? Peut-on les retirer de la consommation ? A combien s’élèverait la perte de la production agricole si cet engrais venait à être utilisé ? “, a-t-il questionné.

Et l’élu de Koutiala de poursuivre : ” Quels sont les effets de cet engrais sur les hommes, sur le sol, sur les plantes ? Comment les marchés ont-ils été attribués ? Qui sont les bénéficiaires de ces marchés ? Dites-nous les montants desdits marchés ? A quel moment précis avez-vous été informé que ces engrais sont de mauvaises qualités ? Qui vous a informé de la mauvaise qualité des engrais ? Les dispositions sont-elles déjà prises par votre département pour remplacer les quantités de mauvaises qualités afin de sauver la campagne agricole en cours ? Les personnes mises en cause ont-elles été identifiées ? Quelles sont les dispositions prises pour éviter de tels désagréments dans l’avenir ? “. Il a aussi remercié le président de la République pour son appui au monde paysan à travers la subvention des engrais, de l’aliment-bétail et du tracteur, avant de poser certaines questions relatif au tracteur.

Des réponses plutôt imprécises

Dans ses réponses, le ministre Bokary Treta est apparu plutôt évasif, évoquant un certain nombre ” d’observations “ du genre : ” Je reste fidèle au projet de société du président de la République concernant la promotion du secteur agricole… “. Il a souligné qu’il n’est pas de la responsabilité de son département de s’impliquer dans la passation des marchés d’engrais, et donc, il ne saurait dire la perte causée par ces engrais, qui ne sont pas “ frelatés ou toxiques “, comme cela se dit ; mais plutôt “de mauvaise qualité “.

Les engrais, à l’en croire, sont des produits chimiques avec différentes composantes telles que l’azote, le calcium, le phosphore ; et la quantité des éléments constitutifs diffère en fonction des terres et des cultures concernées. C’est pourquoi, dira-t-il, pour la première fois, il a décidé que des prélèvements d’engrais soient faits et testés. Les résultats de ces contrôles ont été publiés depuis le 2 avril. C’est après cela, dira-t-il, que des esprits malveillants ont essayé de créer à dessein la confusion en disant que le ministère a acheté des engrais de mauvaise qualité, laissant croire que le ministère a perçu des pots-de-vin.

Ministre ” responsable “, député ” irresponsable ” ?

Commentant le document qu’un opérateur ou fournisseur d’engrais aurait rendu public pour compromettre le ministère, le ministre Treta a clairement dit que ce document est faux. Avant de hausser le ton face au député : “ Tout ce que vous dites est un faux ; ce sont des mensonges. Nous avons notre dignité. Je suis un homme d’honneur… c’est un mauvais concurrent qui a fait glisser de fausses informations pour nous conduire sur de fausses pistes. Le marché des engrais n’est pas passé par le ministère mais par un GIE bien introduit dans le secteur du coton… “. Et tutti quanti !

Suite à une nouvelle intervention de l’honorable Bakary Koné qui a persisté et signé qu’il y a des odeurs de magouilles dans ce marché d’engrais et que le ministre n’a répondu à aucune de ses questions, le ministre interpellé était à deux doigts de s’emporter. Il dira qu’il a la “confiance en sa majorité “, accusant le député d’être au service d’un fournisseur pour venir dire des faussetés.

A la fin de séance, Dr Bokary Treta dira à la presse qu’il est un “ministre responsable ” qui gère bien son département et que ce député “est irresponsable “ pour venir dire des contrevérités. Seulement, le ministre du Développement rural n’a pas pu convaincre sur cet autre scandale dit d’engrais…frelatés.

Bruno D SEGBEDJI

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4 COMMENTAIRES

  1. Treta est comme son président sans honneur le Mali n’a pas besoin sades irresponsables ibk ne doit pas laissé treta a son poste pauvre Mali il est temps qu’on se réveille contre nos dirigeants corrupu

  2. ce gouvernement la toute est bien de vol des bien publique même avec les aliments bétails il tout de magouille dedans nous les kayesiens toujours a l’attente de nos parts mais je dis que ce régime vers un echek total

  3. LORSQUE LES DROITS LES PLUS ELEMENTAIRES ET LES LOIS DU PAYS SONT FOULES AU PIEDS, IL VA DE SOIT QUE LES INDIVIDUS DISENT OU FASSENT DU N’IMPORTE QUOI SANS AVOIR A CRAINDRE. Une simple regle de BON SENS peut resoudre ce genre de problemes. Si le ministre a la conscience tranquille, qu’il poursuive l’operateur qu’il accuse de menteur ou de malsificateur de donnees en justice. UN POINT, C’EST TOUT. De l’autre cote ceux qui accusent le ministre doivent exposer les resultats de leurs enquetes au public qui est la premiere victime dans toute cette affaire. Mais, malheureusement la population malienne de nos jours est prete a tout accepte de la part de leurs gouvernants sans broncher. SI CET ETAT DE FAIT EST VERIFIE, IL N Y A PAS UN ACTE PLUS CRIMINEL. Car c’est UN ACTE qui peut mettre la vie des milliers de personnes en danger et detruire les sols. Des individus ont avance que le ministre a ete avise par son homologue ivoirien un an a l’avance. Le malheur est que on veut tout regler au Mali avec la colere. En plus, UN INDIVIDU EST PLUS IMPORTANT OU PLUS PUISSANT ET CRAINT QUE LES PAUVRES CITOYENS QU’IL EST SENSE SERVIR. C’EST VRAIMENT LE MONDE A L’ENVERS.

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