Questions orales à l’Assemblée :Les ministres s’expliquent

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Hier, à l’Assemblée Nationale, les ministres Sidiki N’Fa Konaté de la communication et porte-parole du gouvernement, Mme Siby Ginette Belgrade de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et Tiémoko Sangaré de l’environnement et de l’assainissement étaient face aux élus de la nation pour répondre aux questions relatives au limogeage des DAF des ministères ; la situation actuelle de l’enseignement supérieur et le dépôt de transit de Doumanzana à l’origine d’un incident majeur.

La session d’avril 2011de l’Assemblée Nationale se poursuit avec des séries d’interpellations par rapport aux questions brûlantes de l’heure dans le pays. Après le ministre du Travail et de la Fonction Publique sur la problématique des partants volontaires à la retraite, c’était le tour de cinq autres ministres de se rendre chez le coiffeur. Il s’agit, de Sidiki N’Fa Konaté, Siby Ginette Belgrade, Tiémoko Sangaré, le Général Kafougouna Koné et le Général Sadio Gassama.

Sidiki N’Fa Konaté se défend sans convaincre

Pour l’occasion, l’honorable Konimba Sidibé du groupe parlementaire PARENA a adressé ses questions orales au ministre Sidiki N’Fa Konaté de la Communication porte-parole du gouvernement. Les questions concernaient le limogeage des DFM des ministères. Le 13 avril dernier, le conseil des ministres a abrogé les décrets de nomination des directeurs des finances et du matériel de tous les départements ministériels. L’honorable Konimba Sidibé se dit préoccupé par cette décision.

Est-ce à dire que tous les DFM des ministères ainsi limogés sont des corrompus et des délinquants financiers ? Ne pensez-vous pas que le gouvernement a jeté aux chiens l’honneur des DFM qui seraient d’honnêtes gens en procédant de la sorte ? Que pensez-vous des nombreuses autres raisons avancées par les médias à propos de cette décision ?

Le ministre Konaté a répondu après avoir reconnu l’implication de la presse dans le traitement de l’information lors de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse. Le porte-parole du gouvernement a déclaré ne pas faire de commentaires sur la revue de la presse. L’abrogation des décrets de nominations des directeurs des finances et du matériel rentre dans le cadre des reformes adoptées par le gouvernement, selon le ministre. Et surtout dans le cadre de l’amélioration de la gestion de l’action publique. Donc un signal fort en matière de bonne gouvernance.

Toutefois, le ministre Sidiki N’Fa Konaté indique que le gouvernement n’avait aucune intention d’humilier ou de porter des accusations personnelles à l’endroit de ces cadres. Pour M Konaté, ce n’est pas un limogeage, mais seulement, un remplacement des cadres qui ont bien servi l’Etat.

Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement précise que les directeurs des finances et du matériel (DFM) sont la déconcentration des directeurs administratifs et financiers. En clair, les DFM sont chargés, uniquement, d’élaborer le budget du département, l’exécution des fonds et d’assurer l’approvisionnement du département en matériel.

Le ministre Mme Siby Ginette Bellegarde non plus

Mme Siby Ginette Bellegarde, le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a, en réalité, fuit les questions de l’honorable El Hadji Baba Haidara.

Selon l’honorable, la première République du Mali indépendant n’a pas hérité du colonisateur un système éducatif adéquat. Face au système inapproprié, les autorités de l’époque ont initié une reforme de l’éducation adaptée à nos réalités. Et tant apprécié par l’UNESCO et citée en exemple.

Par contre, avec le surpeuplement des structures scolaires et universitaires et malgré 33% du budget d’Etat réservés à l’école, la multiplication des cadres de concertations, les forums, les journées de réflexion et la grande expertise des cadres, l’école malienne ne retrouve pas sa voie. A cet effet, l’honorable Haidara a interpellé Mme Siby tout en posant un certain nombre de questions ayant trait aux raisons fondamentales d’un tel retard de démarrage des cours au niveau de l’enseignement supérieur ; à la responsabilité de l’Etat, des enseignants, des partenaires des étudiants et de la société civile ; les solutions à envisager à court, moyen et long terme pour que les étudiants soient biens logés et bien formés dans le temps impartis. En clair, l’honorable s’attendait à des solutions de sorties de crises.

Mais le ministre a tourné autour du pot. Aucune réponse claire. Encore moins une proposition concrète. Mieux, Mme le ministre n’a reconnu que les problèmes soulevés par l’honorable député de Tombouctou.

« Les étudiants sont dans des conditions de vie et de travail difficile », a-t-elle reconnu. Avant de se focaliser sur la pose de la première pierre de l’université de Ségou. Comme solution à l’amélioration des conditions des étudiants.

En réalité, le ministre de l’Enseignement Supérieur est passé à côté. D’où le bourdonnement des élus..

Néanmoins, elle a signalé que les règlements intérieurs de l’université seront appliqués ; que des actions seront menées en vue de sécuriser les campus et d’améliorer l’accès à l’information dans l’espace universitaire.

La commune I du District de Bamako a récemment connu un incident majeur autour du dépôt de transit de Doumazana. Madame le maire de ladite commune a failli être lynchée par les populations. Toute chose qui, selon l’honorable Moussa Oumar Diawara, pose la problématique de la transformation des déchets dans notre capitale.

Pour le ministre Tiémoko Sangaré, cette question de la gestion des déchets dans les communes est un problème des collectivités. Il s’est bien défendu en promettant d’aménager des dépôts de décharge pour notre capitale. Soit au total quatre. Dont celui de Noumoubougou sur la route de Koulikoro qui est en chantier et pour un montant de quatre milliards de nos francs. Avec ces décharges, tous les dépôts de transit de Bamako seront transférés vers ces sites. Pour le ministre, c’est la stratégie que le gouvernement adopte pour assainir notre capitale. Voilà qui est clair !

Par ailleurs, il a déploré l’acte qui s’est déroulé en commune I. D’autre part, des solutions ont été envisagées. A savoir, l’aménagement du site de Doumazana ; la sécurisation du périmètre ; la réhabilitation des clôtures ; l’interdiction de stockage des déchets etc.

Le ministre a aussi précisé que des projets sont en cours pour remplacer la traction animale dans l’acheminement des déchets. Et que le rôle d’appui du gouvernement à la mairie de la commune I sera effectif.

A suivre

Oumar Diakité

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