Questions orales à l’Assemblée nationale : Trois ministres interpellés

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Trois ministres de la République étaient hier 1er juillet 2010 face aux députés pour répondre à des questions orales qui leur ont été adressées.

 

“L’Assemblée doit voter une motion de censure contre le gouvernement”,  selonOumar Mariko

La privatisation de la société huilerie cotonnière du Mali (Huicoma) a fragilisé l’économie malienne et a accru l’insécurité alimentaire, rendant le pays encore plus dépendant des importations. Le Mali se voit contraint d’accroître ses importations d’huile avec la chute voire l’arrêt de la production dans les différentes usines de l’Huicoma. C’est ce que croit le député Oumar Mariko, qui se dit vexé par la situation que vivent les travailleurs de la société depuis des mois. L’élu de Kolondiéba a donc interpellé, le 1er juillet, le ministre de l’industrie, des investissements et du commerce, Ahmadou Abdoulaye Diallo. Le député du groupe parlementaire Parena – Sadi estime que les processus de privatisation sont des stratégies de transfert de ressources publiques à des comptes privés d’opérateurs privés et de décideurs politiques. A cet effet, il s’interroge sur la transparence de la cession d’Huicoma au groupe Tomota. Pour le ministre, le problème majeur de la société est celui de la disponibilité des graines de coton. Le ministre se défend de l’accusation du député que l’Etat ait bradé la société pour des intérêts personnels d’actionnaires qui seraient au sommet de l’Etat. Mais le député persiste et signe que l’accord de privatisation de la société a été violé au détriment des travailleurs et du peuple malien. Pour lui, la solution du problème Huicoma passe par le retrait pur et simple de la société au groupe Tomota et la mise en œuvre de facilités permettant à d’autres opérateurs de redynamiser la société. Le cas échéant, ajoute Dr. Oumar Mariko, l’Assemblée nationale doit se résoudre à voter une motion de censure contre le gouvernement.

 

“Le DG de Orange-Mali n’a pas d’égard pour un député”,  annonce Ilias Goro

 La communication devient de plus en plus vitale pour les populations. Le député Ilias Goro a adressé, le 1er juillet dernier, des questions orales au ministre de la communication et des nouvelles technologies, Mme Diarra Mariam Flantié Diallo. L’interpellation du ministre concerne la problématique de la couverture de la commune rurale de Mondoro, située dans le cercle de Douentza (région de Mopti) en téléphonie mobile.

Compte tenu d’une cruelle nécessité dans la zone, le député précise avoir entrepris des démarches auprès de la direction de Orange qui sont restés aussi vaines. Pour le député, la commune rurale de Mondoro, 2ème commune en termes de peuplement dans le cercle de Douentza, était prévue au plan de couverture 2009 de la société de télécommunication Orange-Mali et cette programmation est restée caduque.  “Pire, le directeur général d’Orange a catégoriquement refusé de me recevoir, malgré toute ma patience et mon assiduité à me rendre à son service et à lui écrire plusieurs lettres” s’exclame Ilias Goro. Il a donc conclu que la direction de la société n’aurait pas “d’égard pour le député, représentant du peuple malien”.

 

“Le soutien de l’Etat manque aux entreprises maliennes de BTP” clame El Hadji Baba Haïdara

Secteur stratégique de mobilisation de ressources et de création d’emplois, le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) mobiliserait, au titre du budget 2010, la somme de 446 957 000 000 F Cfa, soit plus de 40,7 % du budget. L’honorable El Hadji Baba Haïdara s’indigne qu’il est inadmissible que sur plus de 3000 entreprises maliennes qu’aucune ne soit capable de concurrencer les entreprises étrangères. La plupart des marchés de BTP sont accordés aux entreprises détenues par des étrangers. Cela, à son avis, est un blocage législatif et un manque de volonté politique des autorités. Il a, en effet, interpellé le ministre de l’économie et des finances, représenté par le ministre délégué au budget, Lassine Bouaré. Le ministre relève que d’autres pays signataires des mêmes conventions que le notre accordent des subventions et entretiennent une politique protectionniste de leurs entreprises nationales. Pour lui, le soutien de l’Etat manque tout simplement aux entreprises maliennes de BTP pour affronter la concurrence internationale.

Seydou Coulibaly

 

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