A la faveur de l’ouverture solennelle de la session d’avril de l’Assemblée Nationale (AN), le Pr Dioncounda Traoré, président de l’AN, est allé droit au but en alertant la première Malienne premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé, de la situation qui prévaut dans notre pays. C’était le lundi dernier, 04 avril à l’Assemblée Nationale en présence de Mme le premier ministre.
Dioncounda Traoré a exhorté le nouveau chef de l’exécutif à s’attaquer aux principales préoccupations actuelles du pays qui ont trait à l’approvisionnement correct des populations en denrées de première nécessité, aux problèmes de sécurité, de l’école, de la protection de l’environnement surtout, la bonne organisation des élections de 2012
L’ouverture des sessions de l’Assemblée Nationale offre l’occasion au président de ladite institution de jeter un regard critique sur la situation de notre pays.
Celle (ouverture) du lundi dernier avait un contexte particulier. Puisqu’elle coïncidait avec la nomination du nouveau Premier ministre du Mali. Pour l’occasion, Pr Dioncounda Traoré a évoqué devant le premier ministre les défis à relever.
Il a touché à presque tous les maux du pays. D’entrée de jeu, le président de l’Assemblée Nationale s’est attaqué à la décentralisation malienne en laçant un appel angoissé à la nouvelle venue afin qu’elle prenne toutes les dispositions pour que cessent les tracasseries inutiles que connaissent les conseillers de villages et communaux.
Selon lui, cette décentralisation ne saurait gagner en qualité que si les représentants des populations sont choisis par les populations elles-mêmes et sans ingérences intempestives de l’administration. « Certains préfets ou sous préfets s’attaquent aux chefs de villages légitimes et légalement installés pour mettre à leur place des personnes de leur choix », a-t-il signalé à Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé. A cet effet, renchérit Dioncounda « des élections sont faussées et des résultats inversés ou corrigés pour les besoins de la cause».
Aussi, le président de l’Assemblée Nationale a déploré la flambée des prix des denrées de première nécessité : « Les prix de certaines denrées de grande consommation ont empruntés l’ascenseur, créant une certaine surchauffe du marché », a-t-il souligné.
Par ailleurs, le Pr Traoré a conseillé à Mme le premier ministre de rester vigilant pour assurer la protection des consommateurs et la quiétude sociale.
La question sécuritaire reste préoccupante
« J’ai déjà eu à tirer la sonnette d’alarme au sujet de l’insécurité dans notre pays » a indiqué l’orateur.
Selon Pr Dioncounda Traoré, la situation sécuritaire au Mali demeure toujours inquiétante. Au double plan de la sécurité routière et du développement de la délinquance et surtout du grand banditisme dans nos villes et campagnes. La route continue de tuer et le banditisme de plus en plus érigé en profession prive nos populations de sommeil, selon le président de l’AN.
A cet effet, il a suggéré au nouveau premier ministre : « la lutte contre ces deux phénomènes, pour être efficace, exige une synergie d’actions entre les forces de sécurité, les services techniques et les populations ». D’autre part, « le gouvernement doit poursuivre et intensifier ses actions pour restaurer la confiance en notre pays au plan sécuritaire. Faute de quoi, les populations des trois régions au Nord et celles de la région de Mopti perdraient des revus importants et des emplois pour notre jeunesse que gagne déjà le désœuvrement ».
S’agissant de la protection de l’environnement, le président de l’AN souhaite que cela soit inscrit en bonne place dans les programmes de développement du gouvernement. Puisque, poursuit-il, face aux perturbations climatiques, la survie des populations dépend de la volonté du gouvernement du refus de la dégradation de l’environnement. Pour lui, il faut une véritable révolution énergétique.
Le président de l’AN a touché à tous les défis qui frappent notre pays. Il ne s’est pas s’en passé du système éducatif. Selon Pr Traoré, l’avenir de tout pays dépend de sa jeunesse et l’avenir de la jeunesse se construit à l’école. Et le président de l’AN d’ajouter qu’au niveau de l’enseignement supérieur, la situation est autre. « Les années se suivent et se ressemblent, les années continuent à se chevaucher, à tel point qu’il devient difficile parfois de les démêler », a-t-il attiré l’attention du nouveau premier ministre. Enfin, il a signalé à Mme le premier ministre la nécessité d’un fichier électoral fiable gage de la crédibilité des élections de 2012.
Oumar Diakité
