Ayant remplacé IBK à la tête de l’Adéma, Dioncounda va-t-il également le succéder à la tête du parlement ? Si la loi du nombre a un sens en démocratie, difficile d’en douter. Mais, les arcanes politiques sont ce qu’elles sont. Me Tapo n’a pas attendu que Dioncounda se déclare candidat pour s’offrir à l’éventualité de l’affronter au sein de l’Adp dont Dioncounda est par ailleurs le président en exercice.
Si ATT devait choisir entre les deux, lequel soutiendrait-il, défaut de trouver un si troisième larron ?
’il y a un détail sur lequel s’accrochent aujourd’hui les observateurs de la scène politique malienne, c’est sans nul doute le nom du successeur du charismatique patron des Tisserands, IBK, à la présidence de l’Assemblée nationale. Si nous sommes nombreux à ne pas parier sur une quelconque candidature de l’opposition, il n’en est pas pour autant au sein de la majorité présidentielle, où la question est au cœur des controverses.
Au fur et à mesure que nous nous approchons de la date butoir du 3 septembre 2007, prévue pour la composition des bureaux du parlement, le voile semble indéniablement se lever sur les véritables motivations des uns et des autres.Ce rendez-vous perçu pour être l’un des plus houleux mettra aux prises des candidats de la mouvance présidentielle. Dans le giron de la majorité présidentielle, on redoute déjà les guéguerres et coup-bas politiques qui risqueront de refaire surface.
Depuis quelques jours, les noms de Dioncouda Traoré et de Kassoum Tapo circulent comme de possibles successeurs d’IBK. L’un et l’autre sont considérés comme proches d’ATT. Dioncouda Traoré et Kassoum Tapo ne jurent plus qu’avec le nom du chef de l’Etat, ATT. Ce, depuis 2002, année qui a vu l’enfant de Mopti s’installer aux commandes sur la colline du pouvoir. Ayant succédé à IBK à la tête de l’Aéma, Dioncounda va-t-il également le succéder à la tête de l’Assemblée nationale? C’est de mains de maître et avec risques politiques pour lui que Dioncounda a réussi à aligner son parti derrière ATT.
Il est connu de tous que la candidature du parti de la Ruche pour le perchoir ne souffre d’aucune contestation. D’ailleurs, le contraire aurait surpris le commun des Maliens. L’Adéma avec ses 51 élus est la première force politique du pays. Sans nul doute que Dioncounda et ses camarades vont s’employer pour se faire le maximum de place à Bagadadji. Pour arriver à ses fins, l’Adéma va devoir également compter avec le soutien d’autres formations de l’Adp dont l’Urd. L’Union pour la République et la démocratie serait parvenu à un compromis avec l’Adéma en ce qui concerne la répartition des postes à pourvoir. Cela, au grand dam des minorités présentées à l’hémicycle.
Cependant, au sein des minorités représentées, les ambitions ne sont, non plus, pas à la baisse et pour cause. Me Kassoum Tapo annonce sa candidature à la présidence de l’Assemblée nationale. Beaucoup s’interrogent sur le sens de cette candidature. Quand on sait que Tapo, unique député du Rnd, ne peut se mesurer à l’Adéma encore moins de concurrencer le candidat de ce parti. Ce rapport de force ne semble outre mesure décourager l’ardeur de Kassoum Tapo et de ses proches, illustres anonymes. En tout cas, ces derniers croient dur comme fer à la chance du député de Mopti pour succéder à IBK. Ils susurrent à qui veut l’entendre que Tapo a le soutien de Koulouba.
Si ce soutien venait d’être confirmé, ATT se mettra sur le dos le parti Adéma. Est-il nécessaire de rappeler que Kassoum Tapo dont la candidature avait été suscitée par l’Adéma pour écarter IBK du perchoir en 2002, s’est éclipsé à la dernière minute au profit de ce dernier. Les amis de Kassoum estiment que celui-ci a renoncé au perchoir à la demande expresse du locataire de Koulouba. Pour cette fois, ATT va-t-il lui renvoyer l’ascenseur ? Ou va t-il préférer un autre aux deux?
Belco TAMBOURA
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