Plénière à l’Assemblée nationale : Un train de mesures de sauvegarde des biens culturels du Mali

0

La séance plénière de l’Assemblée nationale, tenue le jeudi 21 juin 2012, a permis aux députés d’adopter le texte de loi portant sur l’adhésion du Mali au deuxième protocole de la Convention de la Haye de 1954, relative à la protection des biens culturels en cas de conflit armé.

 La convention de la Haye a été adoptée le 26 mars 1999 aux Pays-Bas. Ledit protocole permet de saisir l’Unesco et la Communauté internationale pour la sauvegarde, le respect des biens culturels dans les régions occupées et bénéficier de l’appui juridique de toutes parties contractantes. Sous la houlette de l’honorable Younoussi Touré, premier vice-président de l’Assemblée nationale, les députés ont adopté la loi portant sur l’adhésion du Mali au protocole relatif à ladite Convention.

C’est à la suite de l’introduction de Ibrahima Lanséni Coulibaly,  président de la Commission de l’éducation, de la culture, des nouvelles technologies de l’information et de la communication, que l’honorable Alou Aya, rapporteur de la Commission, a passé au peigne fin le texte à soumettre au vote des députés.

Auparavant, l’honorable Ibrahima Lanséni Coulibaly avait pris le soin de signaler que l’intensification du pillage du patrimoine culturel au cours des conflits armés représente de nouveaux défis que la Communauté internationale n’avait pas prévus en 1954. Ces défis découlent, selon lui, des conflits internes à caractère parfois ethnique ou sécessionniste, échappant au droit international quant à la guerre classique interétatique. Ce type de conflit est particulièrement destructeur pour le patrimoine culturel. En ce sens que l’héritage culturel devient une cible pour humilier le protagoniste d’en face en lui ôtant une partie de sa plus belle page d’histoire.

Face à cette insuffisance, un processus de réexamen de la Convention de 1954 a été entamé en 1991. Ce qui a permis à la Communauté internationale d’adopter le deuxième protocole en mars 1999. Il renforce ainsi les dispositions de la Convention, élargit son champ d’application et l’adapte au nouveau contexte international.

L’honorable Aya a ensuite expliqué que les biens culturels de Tombouctou et Gao,  inscrits au patrimoine mondial, sont menacés par des groupes armés qui occupent le Nord du Mali. En effet, récemment, ils ont profané les valeurs culturelles de la cité des 333 Saints, des tombes d’hommes de Dieu et des monuments historiques, des mausolées, le tombeau des Askia  et violé  des manuscrits anciens….Avec cette Convention, le gouvernement malien peut désormais engager des poursuites judiciaires contre ces criminels de guerre.

Rappelons aussi que l’adhésion de notre pays au second protocole de la Convention de 1954 représente un atout majeur pour la formulation des requêtes d’aide et d’assistance en matière de protection des biens culturels en danger. Elle ouvre en définitive la voie à une coopération renforcée avec la Communauté internationale pour la sauvegarde, la préservation et la protection du riche patrimoine du Mali.

Nouhoum DICKO

 

Commentaires via Facebook :