Suite à l’arrêt des travaux de bitumage d’un tronçon de la route nationale 22 qui relie Bafoulabé à Mahina, lancés le 15 juillet 2010, le député Urd élu à Bafoulabé, l’honorable Brahima Dianessy, a interpellé le ministre des Transports et des infrastructures routières, pour demander des éclairages sur ce dossier. Après cette interpellation qui a montré une fois de plus l’amateurisme de certains de nos députés, tant par le niveau de l’interpellation que sur l’incohérence dans le traitement de l’objet d’interpellation, l’Assemblée nationale a ratifié plusieurs projets de loi.
Au titre des questions adressées au ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, colonel Abdoulaye Koumaré, le député Urd élu à Bafoulabé se préoccupait de la conséquence du désespoir engendré par l’arrêt des travaux. «Quelles sont les raisons ayant motivé l’arrêt des travaux par l’entreprise Gme-Sa ? De combien de mois disposait l’entreprise pour la réalisation desdits travaux ? La construction de deux ponts à Bafoulabé est-elle toujours d’actualité? A quand la reprise effective des travaux et le paiement des ressources complémentaires dues à l’entreprise? ». Ce sont là quelques questions posées par Ibrahima Dianessy au ministre des Transports et des infrastructures routières, colonel Abdoulaye Koumaré.
Pour l’honorable Dianessy, la route dite «Maloyasirani» (route de la honte), un tronçon de la route nationale, était en chantier avec des travaux préliminaires avant la période de crise. Du lancement des travaux en 2010 à aujourd’hui, le Département des transports a été alerté par les élus et l’Agetipe, le maître d’ouvrage délégué, des conséquences que l’arrêt des travaux pourrait entraîner, en plus des conséquences financières (surtout un isolement total des localités de Mahina et de Bafoulabé). Au moment où les travaux sont exécutés à hauteur de 35%, a expliqué le député, la situation a connu un pourrissement tel qu’il y a un risque de troubles aux conséquences énormes dans cette localité.
A en croire l’honorable Dianessy, le directeur général de l’Agetipe a demandé à l’entreprise Eok de surseoir à l’exécution des travaux, au motif qu’il y a gel de la totalité des crédits d’investissement par le gouvernement, par une lettre en date du 26 juillet 2012. Ce qui a entraîné le désespoir des populations de Bafoulabé et de Mahina.
Le Ministre Koumaré, avec des réponses approximatives, est parvenu à se tirer d’affaire, profitant de la non maîtrise du dossier par le député de Bafoulabé: «Les travaux reprendront dès que les fonds seront disponibles. L’entreprise Gme-sa s’est avérée insuffisante. Insuffisante par manque de personnel qualifié et par manque de moyens. Notre Département travaille dans le cadre de la mise en œuvre du document de stratégie du transport rural».
En tout cas, la population de Bafoulabé est restée sur sa faim, puisque les deux intervenants n’ont pas été à la hauteur. Les questions orales n’ont rien apporté en termes d’informations. En effet, tout comme les questions, les réponses étaient tirées par les cheveux.
L’honorable Dianessy devrait interpeller le Ministre dans un autre secteur, mais pas sur l’arrêt des travaux de la route Bafoulabé-Mahina, à un moment où le pays vit dans l’incertitude depuis 10 mois. Avec la crise, aucun secteur n’a été épargné, la récession a été renforcée par la rupture de l’assistance des partenaires techniques et financiers.
Après les questions orales, les députés ont voté plusieurs projets de loi, parmi lesquels, trois projets ont été défendus par le ministre Abdoulaye Koumaré.
Il s’agit du projet de loi portant ratification de l’ordonnance n° 2012-026 du 13 septembre 2012, autorisant la ratification de la convention sur la répression des actes illicites contre l’aviation civile internationale adoptée par les Etats-membres de l’organisation de l’aviation civile internationale. Cette convention contribue à renforcer l’arsenal répressif contre les actes illicites. Les députes ont ratifié également le projet de loi sur l’accord de prêt signé entre le gouvernement et la Banque ouest africaine de développement (Boad), pour le financement complémentaire du projet d’aménagement du Boulevard du 22 octobre 1946, le renforcement de l’Avenue de 5 septembre et la construction d’un passage intérieur au carrefour de l’Ensup. L’accord de prêt pour le financement partiel du projet de construction de l’autoroute Bamako-Ségou, signé entre le Mali et la Boad a été aussi ratifié.
Dans la même dynamique, les députes ont autorisé la création de l’inspection de l’environnement et de l’assainissement. Initiée par le ministère de l’Environnement, cette structure aura pour mission l’amélioration du cadre de vie de la population, la prévention, la réduction de la pollution, la lutte contre la désertification … etc.
Pour la construction de 1000 logements sociaux à Bamako, les députés ont ratifié le projet de loi autorisant deux accords de prêt, signés entre le Mali et la Banque islamique de développement. Les deux prêts totalisent 7 817 070 398 francs Cfa financés par la Bid, mais à des conditions différentes.
Nouhoum DICKO