Lors de sa séance plénière de jeudi dernier, 17 juin 2010, l’Assemblée nationale a adopté, par 111 voix pour et 16 contre, le projet de loi autorisant la ratification de l’accord de crédit signé le 14 octobre 2009 à New Delhi, entre le gouvernement du Mali et Export Import Bank of India pour le financement de projets de développement de l’agriculture et de transformation des aliments au Mali.
Le Mali est un pays dont l’économie est essentiellement basée sur l’agriculture qui occupe 80% de la population active. Selon, les statistiques, ce secteur contribue en moyenne pour 45% au PIB. À elle seules, les exportations de mangues ont atteint en 2008 plus de 12 000 tonnes avec une valeur ajoutée de plus de 14 milliards de FCFA. Quand il est bien organisé, le secteur des fruits et légumes peut constituer un facteur de croissance et de création de richesses. Or, il est confronté à d’énormes difficultés en raison de son caractère informel et l’inexistence d’infrastructures modernes de transformation.
Dans le présent accord le gouvernement indien, à travers l’Export Import Bank of India, met à la disposition de notre pays une ligne d’environ 6 549 528 000 FCFA. Ce prêt à rembourser sur une période de 20 ans permettra de financer deux projets majeurs : le projet de développement de l’agriculture, qui porte sur la création d’une ferme rizicole moderne de 1 000 ha et celui de la transformation des aliments. Ce dernier comporte deux volets, à savoir : l’installation d’une unité de traitement et de transformation de la mangue mûre en pulpe -capacité : 5 tonnes de mangues par jour ; le second volet concerne l’installation d’une unité de transformation de tomates mûres en purée de tomates. Cette unité produira également 5 tonnes de conserves par jour.
Cependant, vu son importance, l’adoption du projet a suscité beaucoup de débats de la part des parlementaires, car il s’agit d’une dette que l’Etat malien contracte pour créer des structures privées dont tous les termes ne sont pas encore définis dans le projet de lois.
Les élus de la nation ont ainsi exprimé sans ambages leurs inquiétudes quant à la réalisation du projet. Pour l’honorable, Bréhima Beridogo, on ne peut que s’en réjouir quand l’argent va dans l’agriculture et surtout s’il s’agit des unités de transformation des produits agricoles. Mais il a tout de même exprimé ses inquiétudes par rapport à la nature de unités.
Oumar Mariko a estimé que le dossier est flou. A son avis, quand ont crée une unité industrielle, on doit, dans les études de faisabilité, prendre en compte le site.
En réponse, le ministre de l’Agriculture, Aghatam Ag Alhassane, a déclaré qu’un cahier de charges déterminera les modalités de fonctionnement des unités. L’exécution de ce projet va permettre à notre pays d’entrer dans l’ère de l’agriculture moderne, un facteur de création d’emplois et de plus value, a t-il affirmé.
Ousmane Coulibaly