Ouverture de la session ordinaire de l’Assemblée nationale du Mali : Déjà, de nombreux projets de loi sur le bureau de l’AN

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Assemblee nationale
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La session d’avril s’est ouverte le lundi dernier à l’Assemblée nationale. Elle est aussi la première session ordinaire de cette 5e législature. Son ouverture officielle était présidée par l’Honorable Issaka Sidibé, Président de l’Assemblée nationale, en présence de ses homologues du Benin, Mathurin Coffi Nago et du Burkina Faso, Soungalo Appolinaire Ouattara, du tout nouveau Premier ministre, Moussa Mara et des membres du Gouvernement.
Dans son intervention, après les mots de remerciement à l’endroit de ses invités de marque, le Président de l’Assemblée nationale a martelé que le Mali est aujourd’hui debout grâce à Dieu, mais fait toujours face à de nombreux défis. Au-delà de ces constats, a-t-il relevé, la situation vécue par le Mali, pose la problématique de la sécurité de nos Etats, la capacité de nos armées à défendre notre souveraineté et la sécurité de nos populations.

De plus, il a souligné un autre aspect non moins important. Il s’agit de l’avenir de nos regroupements sous régionaux et régionaux, leur perpétuation face à des menaces de grande ampleur. Selon l’Honorable Issaka Sidibé, le problème de l’intégration africaine se pose avec acuité. «La solidarité et l’hospitalité des pays voisins ont allégé la souffrance de nos compatriotes déplacés. C’est le lieu de remercier tous les pays qui, à des degrés différents, se sont impliqués dans la sauvegarde des intérêts du Mali, dans la recherche d’une solution humaine aux problèmes sécuritaires maliens», a-t-il déclaré.  Avant de souligner « l’implication de la CEDEAO et de l’ensemble de la Communauté internationale, qui ont permis le rétablissement des institutions républicaines, le retour du  Mali sur la scène internationale, le retour progressif des refugiés maliens dans leur localité d’origine, celui de l’administration dans les zones qui étaient occupées, le rétablissement du tissu économique, la reconstitution du tissu social, toute chose qui installe progressivement l’espérance d’un lendemain meilleur».

Pour le Président de l’Assemblée nationale, le vote, durant la dernière session extraordinaire, de la loi sur la création de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation permettra de  consolider tout ce qui a été entrepris pour réconcilier les cœurs et les esprits et ressouder le tissu social affecté dans certaines localités au nord du pays.

Dans la même foulée, il a soutenu que les récentes assises sur la décentralisation, a été l’occasion d’évaluer son évolution, «pour nous permettre d’asseoir un développement économique et social, participatif et durable, au profit de toutes les régions et de toutes les composantes de la Nation malienne». L’élu de Koulikoro est convaincu que les rencontres intercommunautaires initiées par les communautés à la base, qui ont subi de plein fouet la crise et l’occupation, avec son cortège de violations des droits humains, augurent des lendemains meilleurs pour notre pays.

Pour ce faire, a ajouté le Président de l’Assemblée nationale, «nous devons user de tous les mécanismes, notamment les mécanismes de gestion traditionnelle des conflits, tout en exhortant tous les acteurs à explorer toutes les pistes pouvant amener la paix au Mali. Le retour des refugiés dans leur foyer reste un défi majeur pour le pays et le Gouvernement doit s’y atteler, dans le respect de la dignité humaine».

C’est dire aussi que la représentation nationale jouera toute sa partition, aux fins de contribuer à la résolution définitive de la crise dans le nord de notre pays. Selon lui, l’Assemblée nationale veillera à l’édification des bases d’une véritable réconciliation nationale avec l’ensemble des victimes du nord comme au sud avec des incendies qui ont récemment ravagé de nombreux marchés de notre capitale.

A cet effet, il a invité le Gouvernement à prendre les mesures idoines, pour situer les responsabilités et circonscrire ce fléau pour toujours. Il en également profité pour rappeler à  l’ensemble des Maliens et Maliennes concernant  une autre menace à nos portes. Il s’agit du virus Ebola qui fait souffrir aujourd’hui les populations d’un pays frère, la Guinée. En réaffirmant toute sa solidarité au peuple guinéen, Issaka Siudibé a invité le Gouvernement malien à prendre toutes les mesures nécessaires, à la hauteur du danger que représente ce fléau. Quant aux populations, il  les a conseillées à la prudence, au respect des mesures de prévention, et surtout, à ne pas céder à la panique.

Concernant la diplomatie parlementaire, il a rappelé la nécessité pour les Parlements africains d’initier et d’organiser des rencontres d’échanges et de réflexions, sur tous les sujets de préoccupations majeures, en vue de formuler des recommandations pour leurs gouvernements respectifs. Dans ce cadre, a-t-il noté, le Parlement du Mali se propose d’organiser prochainement,  un séminaire régional sur l’alternance politique en Afrique.

Le programme de la session qui s’est ouvert le lundi dernier est bien fourni. Plus d’une vingtaine de projets de lois sont  déjà déposés par le Gouvernement sur le bureau de l’Assemblée nationale. Il s’agit surtout de la loi sur la lutte contre la corruption et la délinquance financière. Selon le Président de l’Assemblée nationale, son adoption contribuera, à restaurer la confiance entre le peuple et le Gouvernement, et entre les gouvernants et les partenaires techniques et financiers.

Prenant la parole, le Président de l’AN du Benin a plaidé pour une véritable dynamisation de la coopération entre nos Etats et entre nos parlements. Au passage, il a rappelé la dynamisation de la coopération au sein des différents regroupements interparlementaires, à savoir : le CIP- UEMOA, l’Union Interparlementaire etc.

Pour son homologue du Burkina Faso, les sessions du Parlement sont d’excellentes occasions pour le peuple, à travers sa représentation nationale, de discuter publiquement de toutes les questions d’intérêt national. Dans ce contexte, «les parlementaires doivent jouer un rôle de premier ordre en tant que leaders d’opinions… », a-t-il conclu.
Adama Bamba et Amadou Camara

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